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07/08/2025
[PORNOGRAPHIE : UNE ŒUVRE DE DESTRUCTION MASSIVE] Dans un entretien pour Le Nouvel Obs, l'historienne des sexualités Christelle Taraud, qui préface l'ouvrage "Sous nos regards"(https://lnkd.in/evpPi2US), analyse l'évolution de l'industrie p***ographique et sa transformation en vecteur de violence contre les femmes.
Selon elle, si la représentation de l'acte sexuel existe depuis la préhistoire, le regard "érotico-p***ographique" se développe véritablement entre la Renaissance et les Lumières, avec des livres imprimés contenant des images licencieuses produites par et pour des hommes. Le XIXe siècle marque une rupture majeure avec le passage d'un marché artisanal destiné aux élites à une véritable industrie de l'image, inaugurant ce que Taraud nomme le "capitalisme sexuel".
L'invention de la photographie donne un nouvel élan à cette industrie, suivie par le cinéma à la fin du XIXe siècle. Les premiers films p***ographiques sont tournés dans les maisons closes, qui créent également des salles de projection. Cette industrie se développe considérablement au XXe siècle, particulièrement aux États-Unis après 1945.
En France, les années 1970 voient l'essor des salles de cinéma X, remplacées dans les années 1980 par les cassettes VHS qui introduisent la p***ographie dans les foyers, la rendant ainsi prescriptive. En 1985, Canal+ commence à diffuser des films p***ographiques, contribuant à la normalisation du X dans la culture populaire de masse.
La véritable révolution survient avec Internet et le streaming gratuit entre la fin des années 1990 et les années 2000. Selon Taraud, cette "nouvelle p***ographie" est "une œuvre de destruction massive" caractérisée par une misogynie haineuse. Les grandes plateformes rachètent les studios classiques et privilégient les productions "gonzo", un "cinéma des orifices" sans scénario ni dialogues. La concurrence féroce entre ces plateformes pousse à toujours plus d'extrêmes pour contrer la désensibilisation des consommateurs.
Les pratiques deviennent de plus en plus violentes, allant jusqu'aux viols collectifs, aux étranglements et aux bu***ke. Les femmes impliquées sont généralement précarisées, abusées, exploitées et détruites physiquement et psychologiquement. L'historienne parle d'un "p***o d'abattage" et analyse cette violence comme une "guerre aux femmes", une riposte masculiniste aux demandes d'égalité féminine.
Citant des chiffres alarmants (35,63 millions de consommateurs en France, dont 28% de mineurs), l'historienne souligne que 90% des productions p***ographiques pourraient être incriminées pour viols ou traite d'êtres humains selon un rapport du Sénat de 2022. Elle appelle à agir d'urgence face à cette idéologie masculiniste en interdisant ces sites et en produisant des contre-discours, tout en reconnaissant qu'il s'agit d'une "très longue bataille" contre une industrie tentaculaire qui brasse des milliards.
Un entretien à retrouver ici : https://lnkd.in/epvRE5Ug
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