La culture antique de la Chine, en particulier, a imprimé en moi des notions de compréhension du monde selon une vision taoïste, teintée de chamanisme et d’une certaine forme de « naturalisme » : l’homme est un produit de la terre et du ciel, et de ces lois universelles il ne peut s’y soustraire. Doublé d’une volonté d’apporter le bien autour de moi, mon penchant naturel m’a emmener sur la voie de
la compréhension des phénomènes humains, de leurs illustrations et de de leurs emplois afin d’apporter bien-être et santé. La phytothérapie a été ma première expérience avec une médecine traditionnelle, en appliquant pour ma propre personne ainsi qu’à mes proches, des recettes empiriques transmises à travers les âges de notre occident riche en cette matière. L’utilisation des « simples » m’a permis, entre-autre de me soigner de façon éponyme, de comprendre la relation qu’a l’homme à son environnement direct, de l’intérêt qu’il a à conserver ces savoirs afin de continuer la transmission, et prendre conscience que ce « bien » naturel est un trésor pour les populations qui l’emploie. Aujourd’hui, je peaufine mes connaissances en Pharmacopée Chinoise, (documentée et utilisée depuis + de 2000 ans) afin de pouvoir guider mes patients dans son emploi. Ma formation professionnelle originelle dans le secteur de l’art et du graphisme m’a permis de ne pas perdre cette connexion avec le monde tel que je me le représente. Rempli de sons, de couleurs et de formes, ce sont aujourd’hui ces mêmes critères qui m’apportent un raisonnement au cours d’un diagnostic. En effet la théorie des « 5 mouvements », propre à la Médecine Traditionnelle Chinoise, se construit et s’utilise sur l’observation, l’écoute attentive et le décryptage des signaux émis. Tel devant un peintre, le patient apparait alors comme un tableau, avec sa beauté, ses imperfections et une foule de détails (ou peu !), déterminant sa complexion dans son environnement. Traiter un patient devient alors un exercice logique, après une enquête minutieuse, les principes de traitements se dessinent avec clarté, à l’aide d’un système outillé pour répondre à toutes sortes de troubles (aiguilles, moxas, emplâtres, massages, pharmacopée…). Et même si la Médecine Traditionnelle Chinoise ne prétend pas soigner toutes les maladies, elle a la faculté d’en aborder beaucoup, sur tous leurs aspects, de manière globale, car c’est le patient qu’il faut soigner et non pas la maladie. En incluant la variable du « Qi » dans un diagnostic, le champ des compréhensions s’en retrouve démultiplié. Le « Qi » qui se définie par « énergies » (au pluriel) et un élément indissociable de l’univers car tous les phénomènes sont animés ou statiques, passent d’un état à l’autre, mais toujours l’énergie se lie à la matière (et inversement). En effet, « on ne peut séparer le fleuve de son courant ». Accepter l’idée que nous sommes de la matière animée permet vraiment, non seulement au praticien d’intervenir sur ce facteur, mais aussi de rendre aux patients la capacité de faire la maintenance de leur propre véhicule de chaire, de sang et de Qi !
