
12/10/2025
Bonjour,
je suis l’angoisse — ne t’effraie pas, je viens en paix.
D’ailleurs, pourquoi as-tu si peur de moi ?
Je sais que tu te sens affreusement mal chaque fois que j’apparais. Tu désespères, tu voudrais me chasser, m’effacer… Je sais que, si tu le pouvais, tu me tuerais — surtout parce que tu crois que c’est moi qui veux te tuer ou te faire du mal.
Mais crois-moi : si je ne t’ai pas tué jusqu’à présent, je ne le ferai jamais.
Je ne suis pas là pour te nuire, encore moins pour te rendre fou. Je pense que je te l’ai déjà prouvé : chaque fois que j’arrive, je bouleverse ton corps, je te fais peur, mais à la fin de la journée… tu es toujours là, vivant.
Si je pouvais te détruire, je l’aurais déjà fait. Ce n’est pas mon but.
En réalité, si je provoque tout cela en toi, c’est parce que je n’ai pas trouvé d’autre moyen de me faire entendre. Tu étais si occupé à vouloir réussir, à être productif, à prouver aux autres que tu méritais d’être aimé… que tu n’as pas prêté attention à mes petits signaux.
Tu te souviens de cette fois où tu avais mal à la tête ? Ou de ces nuits où tu n’as pas dormi pendant des heures ? Ou encore de ce jour où, sans raison, tu t’es mis à pleurer ?
Eh bien, toutes ces fois-là, c’était moi, qui essayais de te parler. Mais tu n’as pas écouté. Tu as continué ton rythme, ta manière de penser. Alors j’ai dû frapper plus fort : je t’ai fait trembler l’œil, boucher les oreilles, transpirer les mains… et pourtant, tu refusais toujours de m’entendre.
Et entre nous, tu savais que j’étais là. C’est pour cela que, lorsque tu te retrouvais seul, au calme, quelque chose t’empêchait de rester tranquille. Tu devenais nerveux, car ton esprit rationnel ne comprenait pas ce qu’il se passait. Et c’est vrai : ton esprit rationnel ne peut pas me comprendre.
C’est pourquoi j’ai décidé d’abandonner mes signaux et de t’écrire.
Et si tu lis ces mots, je te félicite : cela signifie que tu as enfin le courage de m’écouter. Personne ne sait mieux que moi à quel point tu es doué pour me fuir, pour t’échapper de moi comme on fuit un monstre dans la forêt sombre.
Tu me fuis quand tu t’abrutis des heures devant la télévision, en vivant la vie d’autres personnes parce que la tienne ne te plaît pas. Tu me fuis aussi quand tu avales des substances pour t’endormir à la réalité que tu refuses d’affronter.
Mais j’espère que cette fois, tu es prêt à faire face à ta vérité, à ta vie telle qu’elle est, sans masque, sans raccourci, sans façade. Alors laisse-moi te dire les choses comme elles sont :
Tout ce que j’essaie de te dire depuis le début, c’est qu’il est temps d’évoluer.
Tu dois changer profondément, car pour une raison ou une autre, tu ne profites plus de ta vie et tu ne te sens pas heureux.
C’est pour cela que je suis là : pour t’aider à retrouver la plénitude qui vit en toi. Et pour y parvenir, tu devras te défaire de tout ce qui t’empêche d’y accéder.
Je suis là pour t’aider à voir ce qui te coupe de ta joie, de ton sens de la vie, de ton véritable être. Chaque fois que je réapparaîtrai, ce sera pour te signaler que tu t’es encore éloigné de ta propre plénitude. Alors, si je reviens, ne t’effraie pas : remercie-moi, et écoute-moi.
Si tu m’écoutes vraiment, tu commenceras à changer. Et dès que tu feras ces changements, je partirai. Oui, je partirai quand je verrai que tu avances, que tu grandis, que tu reprends ton propre chemin. Tant que tu ne le feras pas… je resterai.
Si je suis là aujourd’hui, c’est parce que tu as besoin de moi.
Tu as besoin de moi pour transformer ta façon de voir le monde — car, laisse-moi te le dire, ta perception est un peu déformée. Tu dois te libérer de tes croyances limitantes, pardonner ta colère, et retrouver ta liberté intérieure.
Tu as besoin de moi pour te reconnecter à ce que tu aimes, pour être toi-même, pour cesser d’avoir peur du rejet.
Tu as besoin de moi pour apprendre à dire non, pour mettre des limites à ceux qui te blessent, pour cesser de mendier l’amour de ceux qui ne te méritent pas, pour ne plus dépendre d’un autre pour être heureux, et pour enfin… prendre soin de ton corps.
Comment aurais-tu prêté attention à ton corps autrement ?
Tu dois le nourrir, le remercier, le faire bouger, le laisser respirer.
Pourquoi t’épuises-tu autant ? Pourquoi es-tu si dur avec toi ? Tu as tout en toi : la capacité, la force, la lumière pour créer ta réalité. Mais tu te traites comme ton propre esclave. Je suis là pour te dire : arrête.
Si tu veux vraiment que je parte, reprends la barre de ta vie. Demande-toi ce qui t’a éloigné de ton équilibre intérieur. Demande-toi comment tu veux vivre — et bats-toi pour cette vie. C’est la tienne.
Le seul contrôle que tu peux avoir, c’est celui de toi-même. Mais pour le retrouver, tu dois d’abord reconnaître que tu l’as perdu, et me laisser m’exprimer.
Quand je reviendrai, ne me repousse pas : ferme les yeux, ressens-moi, laisse-moi parler. Puis agis. Mets des gestes concrets vers le changement. Et, avant même que tu t’en rendes compte, je m’en irai.
J’espère ne pas avoir à revenir souvent, mais si je le fais, souviens-toi : je ne veux pas te blesser.
Je veux t’aider à retrouver ton chemin, celui qui te rendra profondément heureux.
Et pour finir, j’aimerais que tu me voies pour ce que je suis : ton essence.
Je suis toi — ton être intérieur qui crie désespérément pour être entendu.
Ce que tu ressens n’est pas une crise de panique : c’est ton âme qui frappe à la porte de ton cœur pour que tu l’écoutes.
Avec tendresse,
Ton essence, déguisée en anxiété.