AFPC L'AFPC a pour objectif de réunir et d'informer les pharmaciens chrétiens, autour des problématiques humaines liées à leur profession : actualités,éthique..

15/04/2025

Bonjour à tous et toutes,
IMPORTANT à lire.

Enfin une belle annonce : la profession toute entière bouge enfin !

L’article suivant est paru dans le Moniteur des pharmaciens.

Fin de vie : pourquoi pour les pharmaciens une clause de conscience à part entière ?

Écartés de la clause de conscience prévue par la future loi sur l’aide à mourir, les pharmaciens montent au créneau.
Syndicats, Ordre et étudiants demandent que leur rôle dans la chaîne médicamenteuse soit pleinement reconnu, y compris leur droit à l’objection.
Alors que la proposition de loi sur l’aide à mourir poursuit son chemin parlementaire, les pharmaciens redoutent d’être les grands oubliés du texte.
Lors de leur audition par la Commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale en mars dernier – une audition non publique -, les représentants de la profession ont alerté sur l’absence de clause de conscience qui les concernerait spécifiquement.
« Nous espérons que le cas de conscience du pharmacien soit reconnu au même titre que celui des autres professionnels », déclare Cyril Boronad, président du Syndicat national des pharmaciens des établissements publics de santé (Synprefh).

En l’état, la proposition de loi encadrant la fin de vie prévoit une clause de conscience pour certains acteurs de santé, mais exclut les pharmaciens.
« Un même acte, actuellement puni jusqu’à 30 ans de prison, deviendrait une obligation pour les pharmaciens », résume un élu ordinal.

UNE MOBILISATION UNANIME DE LA PROFESSION.
Le Synprefh avait déjà soulevé cette absence lors des travaux préparatoires en 2024.
Depuis, la mobilisation s’est élargie.
Tous les syndicats – y compris ceux représentant les officinaux – ainsi que la section H du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (CNOP) soutiennent désormais l’instauration d’une clause de conscience propre aux pharmaciens. « Il y a aujourd’hui un alignement de toute la profession », insiste Cyril Boronad.

L’argument avancé par les législateurs pour refuser cette clause : l’absence d’un lien « suffisamment direct » entre la procédure d’euthanasie ou de su***de assisté et l’intervention du pharmacien. Un raisonnement que rejettent les représentants de la profession, qui rappellent que les pharmaciens d’hôpital seront impliqués à deux étapes critiques : la préparation magistrale de la substance létale et sa dispensation. Selon le cadre d’application à venir, ces préparations pourraient également être remises en officine pour les patients en ambulatoire.

« Les pharmaciens ne sont pas de simples exécutants : ils sont co-acteurs de l’acte thérapeutique, y compris lorsqu’il s’agit de mettre fin à une vie », résume un pharmacien chef de PUI, contacté par Le Moniteur des pharmacies.

UNE CLAUSE ATTENDUE MAIS PEU REVENDIQUÉE DANS LES FAITS
Selon une enquête interne menée par le Synprefh, 81 % des professionnels des PUI souhaitent pouvoir disposer d’une clause de conscience. Dans le détail, seuls 20 % déclarent vouloir en faire usage « de manière systématique ». 20 % supplémentaires évoquent un recours ponctuel, par exemple dans le cas où l’acte concernerait un proche. Enfin, une majorité silencieuse, bien que favorable à l’existence d’une clause, n’envisage pas d’y recourir.

Pour Cyril Boronad, cela démontre que « la clause ne bloquera pas le dispositif » comme le craint le législateur. Il pointe au contraire un « déni du cas de conscience » pour les pharmaciens, mais aussi pour les préparateurs, tout aussi impliqués dans la chaîne logistique du médicament létal. « Le pharmacien n’est pas un maillon neutre, il engage sa responsabilité et sa conscience », insiste-t-il.

UN RISQUE JURIDIQUE ET ÉTHIQUE POUR LES OFFICINES ET LES HÔPITAUX
L’absence d’une telle clause pourrait poser des difficultés concrètes dans les établissements comme en ville. À l’hôpital, le pharmacien hospitalier devra préparer puis remettre le produit létal. En officine, la délivrance d’un tel produit – même encadrée – constitue une rupture éthique majeure. À cela s’ajoute une insécurité juridique : dans l’état actuel du droit, les substances létales relèvent encore du régime des substances vénéneuses.

« Ce texte, s’il ne reconnaît pas notre droit au refus, place le pharmacien dans une contradiction : entre son éthique personnelle et une obligation professionnelle, entre le Code de santé publique et la loi pénale », résume un élu ordinal.

UNE ABSENCE D’ALIGNEMENT QUI INTERROGE
« S’il n’existe pas de lien direct avec l’acte, alors pourquoi craindre un blocage ? », questionne un professionnel auditionné.
Le paradoxe est de taille : refuser une clause au motif d’un rôle marginal, tout en redoutant que ce rôle puisse entraver le processus. Pour les représentants de la profession, il est temps de clarifier la place du pharmacien dans ce nouveau cadre législatif, sans quoi le risque est grand de créer un angle mort éthique dans l’un des actes les plus lourds de la médecine.

21/10/2024

Tout soignant a au départ cette préoccupation. Aussi est-il indispensable de se le rappeler et de s'y replonger :

https://kiosque.la-croix.com/ccidist-ws/bayard/la_croix/issues/2478/OPS/GI417L3O.1+GO319ES2.1.html

Prière du personnel sanitaire (composée par le cardinal Montini, futur pape Paul VI)

“ Seigneur, tu sais que mon devoir consiste à assister les malades. Fais que je les serve, pas seulement avec les mains mais aussi avec le cœur, fais que je les aime.
Seigneur, qui a eu pitié de toute souffrance humaine, renforce mon esprit, assure mon bras pour soigner les malades, panser les blessés, soutenir les cœurs brisés et les mourants ; mais garde mon âme sensible à la douleur d’autrui, aimable ma parole, douce ma manière d’agir, patientes mes veilles.
Seigneur qui a créé la nature humaine à la fois corps et âme, mets en moi le respect pour l ’un et pour l’autre, apprends-moi à consoler l ’âme affligée en soignant le corps infirme.
Seigneur, tu as promis de ne laisser sans récompense pas même un verre d’eau donné par amour de toi, réserve la récompense que toi seul peux donner à mon travail, que je veux accomplir avec piété et amour.
Et toi, Marie, consolatrice des affligés et salut des malades, sois aussi pour moi maîtresse de sagesse et mère de bonté. ” Amen

« Depuis ma naissance, j’ai été élevé dans la foi catholique. Et j’ai toujours eu envie de m’occuper de mon prochain. C’est pour ça que je suis devenu médecin. Il y a pour moi un prolongement entre ma foi, mon métier et mon engagement auprès des sans-abri. À l’Ordre de Malte, o.....

L’AFPC vous souhaite un bon mois d’octobre !En commentaires pour ce mois d’octobre dites nous en TROIS adjectifs ce que ...
01/10/2024

L’AFPC vous souhaite un bon mois d’octobre !

En commentaires pour ce mois d’octobre dites nous en TROIS adjectifs ce que vous apporte la profession de pharmacien.
N’hésitez pas à partager notre page Facebook à vos confrères et consœurs / jeunes étudiants.

Proposition de formation dans un institut de renom :« Difficultés pratiques de l’accompagnement face à la souffrance ,dé...
10/09/2024

Proposition de formation dans un institut de renom :
« Difficultés pratiques de l’accompagnement face à la souffrance ,détresse existentielle, détresse spirituelle et savoir-faire des soignants. »

Lundi 16 septembre 2024, de 15h à 17h

10/07/2024

"Être chrétien, c’est faire fleurir toutes les fleurs dans la certitude que l’amour aura le dernier mot !"

Père Maurice Zundel.

Peinture Séraphine Louis

26/05/2024

« Une bulle d’Espérance »

Voici un billet d’Isabelle de Gaulmyn* qui en réjouira plus d’un(e). Elle y commente la dernière « bulle » du pape François qui, même si celle-ci en aura irrité certains, revient encore sur la vertu d’espérance.

A l’heure où notre monde cultive le catastrophisme, nous enfermant ainsi dans une terrible impuissance, son texte vient orienter nos regards vers ces lieux où se vit « l’alliance sociale » : solidarité avec les personnes en grande fragilité, accueil des migrants, attention aux pauvres, partage de biens communs…

Autant d’occasions qui rejoignent nos aspirations de soignants et en fin de compte correspondent à ce désir de justice placé par notre Créateur au cœur de chacune et chacun.
*publié dans La Croix L’Hebdo des 18 et 18 mai

Les soignants : de nouveaux lanceurs d'alerte*… Les scientifiques du climat ont élevé la voix pour donner l'alerte face ...
21/05/2024

Les soignants : de nouveaux lanceurs d'alerte*

… Les scientifiques du climat ont élevé la voix pour donner l'alerte face au réchauffement climatique et dénoncer l'inaction des décideurs. De la même façon, les soignants commencent à se mobiliser au sujet de l'explosion des maladies pour exiger une réglementation chimique à la hauteur de la science.
En France, des associations de santé environnementale, des scientifiques et des élus ont lancé, en mars 2022, l'appel de Grenoble pour un « Giec de la santé environnementale ». Ils réclament la création d'une autorité scientifique internationale qui, non seulement, donnerait de la visibilité aux problèmes liés à la pollution environnementale, mais imposerait un consensus scientifique pour mettre fin aux controverses et guider les décisions politiques.
… Des voix de scientifiques qui s'élèvent contre le bisphénol A dans les biberons, les investissements des banques dans les énergies fossiles, la précarité énergétique ou la création de mégabassines qui assèchent les nappes phréatiques, sont des appels désespérés pour alerter sur la situation dramatique qui se produit sous leurs yeux. Une « neutralité » de la science qui n'insisterait pas sur la gravité des désastres écologiques, un non-engagement des différents domaines scientifiques, dont la santé, touchés par ce sujet, ce serait plutôt cela qui devrait être qualifié de posture extrême, un parti pris compte, tenu de l'urgence à agir.
Ainsi le métier de soignant appelle à une réflexivité, c'est à dire une réflexion nécessaire sur la façon de penser de faire la santé, l'incluant dans une perspective de monde changeant, appelant les professionnels à lever le nez de leur pratique et à se demander de quelle façon ils pourraient préserver la santé… Cela implique enfin d'appeler à des projets de politiques publiques participant à la création de milieux de vie favorables à la santé, par tous les moyens, avec une attention particulière portée aux inégalités environnementales et sociales de santé et aux problématiques d'accès aux soins.
*Cf. Mélanie Popoff in Perturbateurs endocriniens, on arrête tout et on réfléchit ! Edition Agir pour l’environnement, Page 104 à 106.

19/04/2024

L’« aide à mourir » n’est pas l’apanage de ceux qui veulent accélérer la mort.

Dominique Quinio (membre du Conseil consultatif d’éthique (CCNE) et ancienne directrice de La Croix)
Nous voici arrivés au stade terminal de la longue chronique d’une loi annoncée. La loi sur la fin de vie qui devrait, explique le président de la République, nous faire « regarder la mort en face ». Mais que refusons-nous de voir, en fait ? La mort ou la grande vieillesse ? La mort ou la vie entravée par un lourd handicap ? La mort ou la perte de nos facultés intellectuelles ? Notre propre mort ou celle de ceux que nous aimons ? Notre souffrance ou celle de nos enfants ?
Aucune vie ne ressemble à une autre. Aucune fin de vie ne ressemble à une autre. Aucune loi ne peut répondre à toutes ces inquiétudes. Oui, il faut reconnaître que beaucoup de personnes meurent mal dans notre pays. Leurs souffrances physiques ou morales n’ont pas été soulagées et les proches qui en ont été les témoins impuissants ne l’ont pas accepté. Oui, certaines maladies font perdre aux patients toute autonomie et la mémoire de ceux qu’ils ont été. Oui, la grande dépendance est difficile à accepter pour nous qui pensons pouvoir toujours tout maîtriser dans nos vies. Oui, la personne très âgée s’alarme de peser sur les siens et sur la société. Oui, la personne qui se sent très seule ne trouve guère de sens à ses jours qui n’en finissent pas… L’on comprend pourquoi les sondages, mais aussi une majorité des participants à la Convention citoyenne sur la fin de vie et une majorité des membres du Comité consultatif national d’éthique, dans son avis 139 (différent de ses précédents avis sur la question), ont jugé que devait être ouverte une voie vers l’euthanasie ou le su***de assisté, sur des critères stricts, en même temps que serait donné un coup d’accélérateur aux soins palliatifs dont sont privés trop de malades encore. Certains, pourtant, ne s’y résolvent pas. Et pas seulement les autorités religieuses catholiques. Les raisons exposées dans l’avis minoritaire du CCNE, par exemple, étaient diverses. Pour la plupart, il était en effet essentiel et urgent de développer les soins palliatifs, de veiller à ce que soit bien mise en œuvre la précédente loi Claeys-Leonetti, pas assez connue encore, avant tout changement de la législation, qui apparaîtrait comme un renoncement, un constat d’échec. D’autres encore, au-delà de la défense de la dignité de toute vie, même diminuée, insistaient sur le risque que soit comprise – et gravée dans la loi – l’idée que certaines vies ne valent pas d’être vécues. Pour les soignants, enfin, une aide active à mourir mettait à mal leur conception du soin.
Pour le président de la République, donc, « aider à mourir » serait une réponse possible.
À noter que, comme dans beaucoup de débats bioéthiques, les notions sont volontiers euphémisées : il n’est ici pas question de droit, de liberté (garantie ou non), ni d’euthanasie, ni de su***de assisté, ni même d’aide active à mourir. Pourtant, il s’agirait de donner, après avis d’un collège de médecins, une substance létale que la personne s’administrerait ou confierait à quelqu’un le « soin » de l’administrer, avant le terme de sa vie. Sur de tels sujets, il convient de regarder, aussi, les mots en face.
La machine législative va se mettre en route. Le contenu de la loi peut évoluer ; les conditions d’accès à cette « aide à mourir » seront précisées ; la réalité d’une clause de conscience pour les soignants assurée. Mais, surtout, il importera d’insister sur les moyens à donner aux soins palliatifs, dans un contexte de grave crise hospitalière, de pénurie de soignants. Sinon, de fait, si la promesse n’est pas tenue, l’ouverture d’une aide active à mourir apparaîtra comme une solution par défaut.

Le débat n’est pas clos : pour certains, la loi n’ira pas assez loin ; pour d’autres elle représentera une inquiétante rupture éthique. La couleur politique des parlementaires, face à la sensibilité majoritaire de l’opinion publique, ne sera sans doute pas déterminante. Beaucoup voudront sans doute être associés à une réforme sociétale majeure. Mais ce devrait être pour chacun d’entre nous l’occasion de se mesurer à ces graves questions.

Car l’« aide à mourir » n’est pas l’apanage de ceux qui veulent accélérer le processus ; c’est un accompagnement de chaque jour et dans le long terme des personnes en fin de vie, trop seules, trop angoissées, trop douloureuses. Cette aide, cet accompagnement n’est pas tâche facile, ni pour les soignants, ni pour les proches.
Eux aussi doivent être accompagnés, soulagés, compris. C’est à aider à vivre jusqu’au bout de sa vie que – du sommet de l’État au simple citoyen – nous devons nous employer.

L’AFPC

10/04/2024

Avril 2024 : croisé des calendriers Juifs Chrétiens et Musulmans:

« Lutter contre la haine"

Tel était le titre de la conférence de Delphine Horvilleur, écrivaine et femme rabbin, à Notre Dame d’Espérance (Paris 11ème) le dimanche 17 mars 2024.

Delphine Horvilleur a rappelé qu’en ce mois de mars, on note un temps croisé des calendriers chrétien, musulman et juif avec respectivement : le Carême, le Ramadan et Pourim. Ce sont des fêtes qui incitent à l’introspection et apportent un apaisement intérieur.
Chez les juifs, Pourim (référence : Livre d’Esther) se définit comme le carnaval juif, donc une fête joyeuse. Mais à la suite des évènements du 7 octobre 2023, cette fête a perdu sa consonance joyeuse.

L’écrivaine s’est ensuite attachée à montrer l’importance de la parole et des mots. Une parole peut être constructive, ou à l’inverse destructrice. Le 7 octobre 2023, Delphine Horvilleur s’est rendu compte que, non seulement des vies avaient été perdues ou anéanties, mais les mots aussi : depuis, on ne parvient plus à trouver ses mots pour dire ce qui est arrivé. Quand « l’impensable » a eu lieu, c’est comme si le langage se vidait subitement de son sens. « Parler en temps de guerre est une mission presque impossible ».
Le mot « mais » est devenu insupportable. Par exemple : « Israël a fait ceci mais la Palestine a… ». Ce mot empêche de faire survenir l’empathie, l’ouverture à l’autre, qui seule peut conduire vers une réconciliation.
A l’inverse, le mot « et » est celui qui permet le début de la relativisation : il permet d’entendre la douleur des uns et celle des autres et de suivre un chemin vital d’humanité.
Dans les moments de haine, Delphine Horvilleur fait le constat que seule la parole peut sauver : être altéré par une conversation, c’est laisser la possibilité de devenir autre, après cet échange de paroles. Pour les juifs et les musulmans en France, donc loin du conflit, il faut veiller à ne pas attiser les haines, mais au contraire rechercher l’empathie.
Ce n’est malheureusement pas ce que font les réseaux sociaux ; tout au contraire, ils ne font que des dégâts, écrasant les possibilités de discussion.

Deux mots à noter, provenant de l’hébreu. Le mot « messie » qui signifie « oint » mais aussi et plus surprenant pour les chrétiens, est très proche d’un autre mot : « l’art d’engager la conversation », qui serait donc le propre de l’ère messianique.
Et à propos de ND d’Espérance, ce mot « espérance » ou Hatikva se retrouve dans une vieille prière datant du XVe siècle de Juifs séfarades d’Espagne et est devenu le nom de l’hymne israélien. Ce mot a pour racine biblique : une corde qu’on lance dans un puits dans lequel une personne est tombée, pour la secourir.

Pour nous chrétiens n’oublions pas que, plus souvent qu’on le pense, c’est non pas l’enfer mais l’espoir qui vient des autres ! Delphine Horvilleur a conclu ce temps de partage en disant qu’il fallait garder espoir, car tous, nous avons la possibilité de changer le monde.
L’AFPC

12/03/2024

Et si on parlait éducation sexuelle ?

Article extrait d’Isabelle de Gaulmyn
La Croix L’Hebdo 9 et 10 mars

1/2 L’avortement a été sur le devant de l’actualité ces derniers jours, du fait de la constitutionnalisation de la liberté d’avorter.
Que l’on soit pour ou contre, on doit cependant s’alarmer d’un phénomène nouveau : le nombre d’IVG non seulement ne diminue pas, mais il augmente, notamment chez les jeunes filles. Qu’elles en arrivent aussi fréquemment à cet extrême est signe que quelque chose a été manqué en matière d’éducation sexuelle. Va-t-on vers une évolution « à la grecque » ? Dans ce pays, le recours à l’avortement est très élevé. Il est utilisé comme – et à la place – de la contraception. Les cliniques voient arriver des femmes de tout âge qui viennent pratiquer une interruption de grossesse, ce qui s’accompagne, selon les études de comparaison européenne, d’une sous-information et d’une grande réticence culturelle pour la contraception. D’où de nombreuses pathologies, dont certaines très dangereuses : on ne subit pas impunément des IVG à répétition…
En France, dans les années 1980, des efforts méritoires avaient été faits pour instaurer l’éducation sexuelle à l’école. Force est de reconnaître que l’on n’y est plus. D’une part, collèges et lycées sont soumis à la pression de certains parents qui, pour des motifs religieux ou culturels, contestent cette éducation. Y compris dans l’enseignement catholique, qui pourtant avait fait preuve d’audace, il y a trente ans, dans le domaine de l’éducation affective. D’autre part, et peut-être surtout, le manque de moyens : plus d’infirmières dans les écoles, absence de gynécologues accessibles pour toutes les jeunes filles sur le territoire, peur, aussi, des enseignants d’aborder des sujets par crainte de réactions violentes de certains élèves.
Où sont les lieux où l’on peut parler de manière raisonnable de la sexualité quand on est jeune ? Où les garçons sont aussi mis face à leurs responsabilités ? Où l’on montre la beauté de la relation amoureuse, et ce que cela implique pour l’un comme l’autre partenaire ?
Le plus grave, c’est que précisément les lieux où ces questions sont exposées mais de manière ni rationnelle, ni éthique, sont, eux, au contraire, devenus plus nombreux. Il est désespérant que nos jeunes, qui n’ont pas d’éducation sexuelle à l’école, aillent sur Internet pour découvrir, via des films po**os auxquels ils ont accès presque sans limite, une forme de sexualité qui est tout sauf responsable… Est-ce cela le modèle que l’on souhaite leur transmettre ? Est-ce une manière de dire aux garçons notamment le respect et la dignité auxquels doit aussi conduire la relation à deux ? Cela est d’autant plus grave que la contraception est aujourd’hui entourée d’un discours quasi complotiste, qui n’est pas sans rappeler celui qui gagne les vaccins : la pilule notamment serait très dangereuse pour les femmes, elle provoquerait des cancers, des morts subites, etc. Discours relayés par de jeunes blogueuses qui surfent sur cette vague, sans aucune formation médicale.
On ne saurait évidemment réduire l’éducation affective et sexuelle à la contraception. Il faut en revanche donner aux jeunes les moyens d’une vraie liberté. Cela passe par une réflexion sur ce qu’être en couple veut dire, ce que cela implique aussi, une capacité à discuter à deux, et pas seulement la femme, sur les conséquences, et sur le type de relations que l’on souhaite. L’amour et la sexualité peuvent être les choses les plus belles du monde, à condition que cela se passe en responsabilité et dans un vrai dialogue. De ce point de vue, le rééquilibrage entre hommes et femmes qui concerne les nouvelles générations, notamment autour de la sexualité,
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est une chance. , c’est peut-être de là que viendra le progrès. Car ce ne sont ni les films po**os, ni la censure craintive qui peuvent permettre d’accéder à la maturité sexuelle. 

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