
23/10/2024
Caroline Goldman est une sorte d'incarnation d'une version surannée de la pratique psychothérapeutique.
Cette dame, à qui on tend (trop) souvent des micros, s'est faite ces derniers mois la représentante des pourfendeurs de l'éducation positive.
S'il est vrai que la mise en question de celle-ci peut être pertinente, face aux nombreux parents en burnout parental (faute de trouver de l'espace pour prendre soin d'eux-même) ou à ceux qui confondent parfois souplesse et absence de cadre, sa démarche n'en est pas moins douteuse (sinon malhonnête).
Car sa vision aussi systématique que caricaturale des parents qui écoutent (forcément) trop le besoin de leurs enfants s'étend à la minimisation de la prise en compte de leurs spécificités. Pour justifier, peu ou prou, qu'un enfant agité est un enfant mal élevé, elle n'hésite pas à nier ou à minimiser les neuro-atypie : le HPI est un fantasme de parents dépassés, le TDAH surdiagnostiqué car des enfants mal éduqués sont forcément plus agités...
Merci donc à la Haute Autorité de Santé de venir rappeler le mélange d'incompétence et de malhonnêteté de cette femme.
J'en profite pour rappeler qu'en France, nous sommes en sous-diagnostic ou tests de neuro-divegences. Parce que l’accès au diagnostic est très compliqué, parce que la majorité des professionnels sont d’obédience psychanalytique et rejettent « les étiquettes » (C.Goldman n'hésite pas à dire du TDAH que "la psychanalyse le réfute, qu'il a été inventé à partir d'une molécule dans un labo pharmaceutique américain"), les différences invisibles tendent à le rester.
Etre porteur ou porteuse de ces différences (ou parents de) est déjà un chemin assez difficile pour ne pas avoir à faire face à des gens qui se réclament d'une science (qu'ils ne connaissent pas plus qu'ils ne maîtrisent) pour légitimer des leçons de vie, d'éducation et autres discours culpabilisant.
A Caroline Goldman, merci de ne vous prononcer en public que sur des sujets que vous maîtrisez.
A toutes et tous, neuro-atpiques ou non, je ne peux que souhaiter que vous trouviez l'espace pour être vous-même et pour vous accorder l'amour que vous méritez.
Il était temps!