15/11/2025
CONTACT à la prévention : Jacques FERRY Coach
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Diabète : peut-on l’éviter ?
Alors que le nombre de personnes diabétiques progresse en France comme dans le monde, est-il possible de limiter les risques de développer la maladie ? Et comment agir ?
On peut parler de véritable épidémie, et même de pandémie. Le diabète touche 540 millions de personnes dans le monde (1). En France comme ailleurs, cette maladie est de plus en plus fréquente. Plus de 4 millions de personnes sont traitées aujourd’hui pour un diabète (2) (de type 1 ou de type 2), soit environ 6 % des Français.
Si le rythme actuel se poursuit, l’Assurance maladie prévoit qu’elles seront 520 000 de plus en 2027. Et c’est sans compter celles et ceux qui sont concernés sans le savoir.
Qui sont les personnes à risques ?
Il serait possible de ralentir la progression du diabète, selon les spécialistes, en tout cas pour celui de type 2 (le plus répandu) pour lequel le mode de vie a un impact significatif. Ainsi, avoir une alimentation équilibrée, pratiquer une activité physique régulière, maîtriser son poids ou encore éviter tabac et alcool permettrait de limiter les risques de développer la maladie ou de repousser son apparition.
La prévention passe aussi par un meilleur repérage des personnes à risques. « Si l’on a un antécédent de diabète dans la famille (en particulier son père, sa mère ou un frère, une sœur), si l’on est en situation d’obésité ou, pour les femmes, si l’on a eu un diabète gestationnel ou un bébé de plus de 4 kg, ce sont des indicateurs. Il faudrait alors pouvoir être dépisté régulièrement », indique la Pr Hélène Hanaire, cheffe du service diabétologie et du pôle cardiovasculaire et métabolique au CHU de Toulouse.
Quel est votre risque d’avoir un diabète de type 2 ?
Vous pouvez évaluer votre risque de développer un diabète de type 2 dans les 10 ans à venir en répondant simplement à 8 questions (âge, poids, habitudes alimentaires, hérédité…). La Fédération française des diabétiques (FFD) propose un test en ligne qui ne prend que quelques minutes. Il est basé sur le FINDRISC (Finnish Diabetic Risk Score), créé par une association finlandaise et validé par la Haute autorité de santé.
Comment améliorer le dépistage du diabète ?
Pour savoir si une personne est diabétique, il suffit de mesurer sa glycémie à jeun via une simple prise de sang au laboratoire. Association de patients, la Fédération française des diabétiques (FFD) milite pour que ce test soit accessible sans prescription médicale, comme c’est le cas pour le VIH (le virus responsable du sida). « Devoir se rendre au préalable chez son médecin traitant, c’est un pas de plus à franchir. Si c’est plus simple, les gens iront plus facilement se faire tester, estime le Dr Jean-François Thébaut, cardiologue à la retraite et vice-président de la FFD. L’Assurance maladie réfléchit à insérer la glycémie dans le cadre des bilans de santé aux âges clés de la vie. »
Un dépistage plus systématique serait nécessaire. Il est actuellement recommandé de proposer une mesure de la glycémie tous les 3 ans à partir de 45 ans ou à toute personne en surpoids, c’est-à-dire avec un IMC (indice de masse corporelle) supérieur à 25 kg/m². « C’est largement insuffisant. Ce serait préférable dès 35 ans, et tous les ans pour les personnes identifiées à risques », préconise le Pr Michel Pinget (3), diabétologue, président fondateur du Centre européen d’étude du diabète (CeeD) et professeur émérite à l’université de Strasbourg.
Diabète de type 2 : l’activité physique et l’alimentation avant les médicaments
La Haute autorité de santé (HAS) vient de revoir ses recommandations dans le traitement du diabète de type 2. Elle préconise désormais aux professionnels de santé d’axer la prise en charge d’abord sur les thérapies non médicamenteuses (comme l’activité physique, la nutrition ou encore la lutte contre la sédentarité). Elles doivent donc être envisagées avant tout traitement de l’hyperglycémie par des médicaments, et ce « dès le diagnostic posé » puis être « maintenues dans le temps ».
Un programme nutritionnel est recommandé par la HAS pour « améliorer l’équilibre glycémique ». Quant à une activité physique « adaptée au patient et à ses capacités », elle présente selon elle de nombreux bénéfices thérapeutiques « comme l’amélioration de la sensibilité à l’insuline, la réduction du risque de progression du diabète ou encore de complications cardiovasculaires ».
Comment limiter les complications ?
Aujourd’hui, le diagnostic est souvent trop tardif car le diabète, en particulier celui de type 2 (4), est une maladie silencieuse, sans réels symptômes, si ce n’est une forte envie de boire et d'uriner, une perte de poids rapide, de la fatigue… « Si l’on attend d’avoir un symptôme pour savoir que l’on est diabétique, ce sera sans doute une complication. Ce qui signifie que la maladie est déjà à un stade avancé », alerte le Pr Pinget. C’est en effet parfois après un AVC (5), un infarctus, un trouble visuel, une défaillance des reins ou encore une plaie du pied que le diabète est révélé.
Or, c’est une maladie qui ne se guérit pas. On peut simplement bénéficier de traitements qui aident à la maîtriser et à vivre avec. Et plus elle est prise en charge tôt, plus les risques de complications diminuent. « Il n’est pas toujours indispensable de prendre des médicaments d’ailleurs. Un changement d’hygiène de vie est de toute façon nécessaire et peut être efficace seul au début de la maladie, même s’il n’est pas évident pour les patients de tenir dans le temps, admet la Pr Hanaire. D’où la nécessité d’être accompagné (diététicien, professeur d’activité physique, groupe d’entraide (6)…). Mais grâce à cela, il est tout à fait possible de vivre longtemps avec un diabète bien équilibré et un bon suivi. L’un de mes patients vient de "fêter" ses 60 ans de vie avec la maladie. »
(1) Source : Fédération internationale du diabète. Cette organisation à but non lucratif regroupe plus de 240 associations dans le monde.
(2) Chiffre 2021.
(3) Également co-auteur de « Le diabète - Mieux le comprendre pour mieux vivre » (éditions John Libbey Eurotext, 2022).
(4) Pour le diabète de type 1, les symptômes sont à peu près les mêmes mais apparaissent souvent de façon plus brutale et plus sévère.
(5) AVC : accident vasculaire cérébral.
(6) Consultez l’annuaire de la Fédération française des diabétiques pour connaître les groupes d’entraide des associations locales.
PAROLES DE LECTEURS
Patrick, diabétique de type 2 : « Cela ne m’empêche pas de vivre »
« Je suis diabétique de type 2, traité par insuline, avec 4 à 5 injections par jour. Je suis conscient que cette maladie ne se guérit pas et j’ai averti mes enfants du risque pour eux. C’est grave mais cela ne m’empêche pas de vivre (normalement), de faire du sport, de cuisiner de bons plats, tout en respectant les consignes diététiques. Il n’y a pas de réelles contraintes alimentaires, simplement un équilibre à respecter.
Surveiller ses glycémies avec les nouveaux lecteurs, c’est plus confortable que de devoir se piquer le bout des doigts comme avant. Et cela permet d’avoir tous les résultats comme le taux de glycémie minute par minute, l’enregistrement direct des doses d’insuline…
J’aurais un conseil : n’écoutez pas les uns et les autres mais plutôt votre médecin. Si nous voulons vivre un peu plus longtemps, il faut faire attention à nous. »
Élisabeth, diabétique de type 1 : « La technologie a beaucoup évolué »
« J'ai 19 ans et j'ai découvert que j'étais atteinte du diabète de type 1 lorsque j'avais 8 ans car j'étais très fatiguée et assoiffée (je buvais beaucoup, mais vraiment beaucoup). Lorsqu’il est diagnostiqué aussi jeune, le plus dur, c’est toujours pour les parents.
Personnellement, je n'ai jamais considéré cette maladie comme une tragédie ni comme un réel handicap au quotidien. Je vis plutôt bien la maladie. Je pourrais même trouver des côtés positifs à grandir avec, comme m'aider à être plus autonome. Et je dirais qu’il vaut mieux avoir cette mentalité lorsqu'on est atteint du diabète : se dire que ça arrive et que c'est simplement tombé sur nous.
La technologie a beaucoup évolué en quelques années, ce qui nous facilite vraiment la vie. J'ai la chance de vivre en France et que ce matériel soit remboursé. En revanche, c'est vrai que pour les voyages, c'est plutôt stressant. C’est aussi pour cela que je n’envisage pas d’aller vivre à l'étranger. C’est la seule vraie contrainte pour moi. »
Rédigé par
Angélique Pineau-Hamaguchi
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