20/04/2024
De retour de ma seconde édition du Cantal Tour Sport Printemps de Jussac où j’ai pu animer plusieurs séances de sophrologie, je dresse ci-après le déroulement et le bilan de la journée du 18 avril passée en compagnie d’enfants de 6 à 14 ans.
L’an dernier avait été l’occasion de beaux accompagnements sophrologiques avec des séances axées sur la relaxation et/ou à la gestion du stress. Cette année avec des groupes en moyenne plus jeunes, les expériences et partages auront été tout aussi riches. Le cadre, dans le gymnase aux côtés des autres activités, n’était pas a priori celui idéal ou habituellement recherché pour permettre à tous les enfants de faire abstraction des bruits ambiants et sollicitations visuelles. Malgré cela, certains des retours illustrent d’aussi beaux partages.
Sur les 10 séances alors animées (auprès de 32 enfants), j’en reprends ci-après quelques-unes en détail.
1 – Une Trapéziste
Une jeune fille de 7 ans qui faisait du trapèze dans une école d’art du cirque a souhaité gérer son stress pour pouvoir réaliser ces 7 exercices ou positions dont certaines étaient très compliquées (a priori celle du « perroquet » n’est pas simple !).
Après une relaxation dynamique en lien avec la prise en main du trapèze, la visualisation s’est vu perturber par l’ambiance dans le gymnase. En état sophronique, un dialogue s’est alors installé afin de faciliter la progression vers la mise en pratique de ses exercices. Cet échange a alors permis de rejoindre la prise en mains du trapèze en partant du lieu où elle se visualisait (Aurillac), de localiser le cirque puis le bloc sur lequel elle monte pour se préparer et saisir enfin la barre avec ses mains. Cette phase étant franchie, elle a pu/su poursuivre à son rythme et sans interaction ses exercices. Au final, elle a évoqué avoir fait les sept avec succès et plaisir, y compris le Perroquet.
Le dialogue qui a été nécessaire a permis de réaligner la visualisation et la déconnexion de l’instant présent afin de permettre à cette trapéziste d’initier la suite de la séance.
2 – Le voyage en Italie « Le retour »,
3 garçons (entre 8 et 11 ans) se présentent pour une séance et parmi eux le même garçon qui avait fait deux séances en 2023 exprime de nouveau le souhait de voyager en Italie. Ces deux autres amis séduits par l’idée, souhaitent aller à Los Angeles pour l’un et à Haïti pour le dernier.
La séance débute et sur la phase où les enfants sont invités à s’allonger, avant d’initier la phase où serait suggère la volonté de voyager et peut-être initier les préparatifs, je me rends compte que le jeune garçon (celui souhaitant partir en Italie) cherche à couvrir et boucher ses oreilles afin de s’isoler de l’environnement toujours bien animé et bruyant. Le voyage vers les destinations (dont l’Italie) se poursuit avec l’étape du déplacement qui permet de suggérer les bruits ambiants dans le lieu de départ, une gare, un aéroport où les enfants, voyageurs, annonceurs sont bruyants et sans que cela n’affecte pour autant les autres voyageurs (cette situation fait partie du voyage). Progressivement, le garçon semble oublier ses mains en les laissant revenir à une place autre que sur ses oreilles. Le bilan en fin de séance, aura été la visite de Rome avec la dégustation de pâtes succulentes !
L’intégration de l’environnement aura très certainement autorisé le voyage et l’éloignement du Gymnase ou physiquement nous étions tous présents.
3 – Les basketteuses et la blessure
Un groupe de trois amies basketteuses (U13) s’installent et sont prises au dépourvu par la question qui leur est posée « que souhaitez vous faire ? ». Chacune explique ce qu’elle fait et se qui les lie. Ce qui ressort de cette discussion, c’est la passion et la pratique du basket avec des échéances prochaines mais aussi une blessure au poignet pour l’une des trois. Les explications sont alors partagées sur ce que la Sophrologie peut apporter au-delà de la détente/relaxation qui était leur première réponse. Les sujets tels que la préparation à un événement futur ou le travail de visualisation en cas d’incapacité d’exercer son activité (le basket en l’occurrence) sont alors présentés et permettent de définir le cadre global de la séance. Après une relaxation dynamique intégrant la gestuelle du shot, la séance se poursuit en laissant à chaque jeune fille le choix de son parcours et de ce qu’elle souhaite faire. Les accompagnements se limitant par la suite à inviter à être à l’écoute des perceptions liées à la réalisation des gestes et des déplacements dans l’espace.
La blessure oubliée, la séance aura permis de travailler ses lancés francs ainsi que d’autres phases de jeu tel que les contres.
J’espère et souhaite à cette jeune basketteuse qu’elle puisse répéter (y compris de façon très courte), ce type de séance afin que son esprit, même si le corps et le poignet ne sont pas sollicités, maintienne à niveau la mémoire de cette gestuelle.
4 – En toute sensibilité
Pour finir sur ces dernières expériences que je souhaite partager, je reviens sur la toute fin de matinée. Alors qu’il restait tout au plus 15 à 20 minutes avant l’arrêt des activités pour la coupure déjeuner, je vois arriver 2 éducatrices et 4 très jeunes filles (entre 8 et 10 ans) qui s’avèrent être accueillies au sein de l’IME voisin et souffrir de handicaps mentaux (légers).
La demande alors exprimée par les éducatrices est de pouvoir de proposer un retour au calme à ces 4 enfants qui avaient réalisées de nombreuses activités au cours de la matinée et qui pouvaient aspirer maintenant à un peu de détente.
Les conditions particulières de cette séance (le même environnement avec une durée qui plus est réduite) mais aussi la nouveauté pour moi avec le profil de ces enfants, ont décidé de la séance proposée. Ainsi et afin de répondre au besoin exprimé, la position allongée de façon confortable s’est naturellement imposée et l’orientation sur la prise de conscience de la respiration a été des plus logique.
Avec la respiration, se traduisant par le mouvement de la cage thoracique et du ventre perçu avec les mains, le retour au calme et sur soi de chacune des petites filles se sont naturellement installé. Le temps laissé à cette prise de conscience à su faire place à l’apaisement ainsi qu’à des signes de tendresse ou une des enfants s’est rapprochée d’une des animatrices en se lovant contre elle.
Ce comportement et attitude se suffit à lui-même et conclue avec bonheur et sensibilité ces illustrations.
Pour autant, ces quatre retours positifs ne doivent pas occulter les séances où le déroulement aura été plus mitigé voire plus délicat à gérer. Le cadre dans le Gymnase et des groupes plus l’hétérogènes avec des enfants d’âges très différents (groupe avec des enfant ayant 6 ans d’écart !) ayant des attentes/demandes et aussi capacités d’intégration différentes ne m’auront pas permis de trouver la clé pour accompagner chacun.
Animer les séances par « grande » tranche d’âge serait très certainement une condition facilitante pour avoir une animation de séance répondant à chaque maturité ou tranche de maturité. 2025 sera très certainement une autre édition où je serai heureux d’être présent si l’équipe du département du Cantal me sollicite pour être une nouvelle fois associé.
Je renouvelle toute mes félicitations, au Cantal le Département cette initiation et cette constance, à l’équipe organisatrice (Corinne Bardon, Yoann Alrivie, Christophe Clermont notamment) pour leurs dynamismes et professionnalismes, aux représentants de la Commune de Jussac (dont son Maire Jean-François Rodier) pour leur accueil sur leurs infrastructures et à tous/tes les représentants/tes des associations qui ont permis l’accueil de plus de 600 enfants sur l’édition de JUSSAC 2024