17/01/2023
Cicatrices 2.
Avant de parler des cicatrices, il me semble incontournable de parler de ce qui les compose. Du tissu conjonctif et des cellules..de la peau, mais pas que.
Le tissus conjonctif, ou fascia est un réseau fibrillaire continue. Il relie les os, à la peau et enveloppe tous ce qu'ils croisent en chemin : muscles, vaisseaux, nerfs, organes, viscères... Tous ces tissus et les cellules qui les composent sont enveloppés dans ces fascias, dans cette continuité tissulaire, continuité qui s'étend des pieds à la tête. Ils sont ainsi animés par un même mouvement. Ils bougent en harmonie et c'est cette harmonie qui forme une vague qui va porter liquides, nutriments et oxygène à travers les fascias et à chaque cellule. Ce mouvement va de fait porter la vie à chaque cellule.
Et quid de la présence d'une cicatrice ?
Elle rompt cette harmonie, cette continuité tissulaire. Elle rompt la continuité tissulaire et la mobilité des muscles, vaisseaux, nerfs, organes, viscères... et entrave leur bon fonctionnement. Un nerf ou un vaisseau entravé va moins bien informer ou nourrir les cellules et les organes de sa périphérie. Brisée, la coordination des mouvements et rompue, l'élasticité des tissus,
voilà le creuset du faux mouvement, produit par cette discontinuité cicatricielle.
Une cicatrice, quand elle n'est pas travaillée risque de briser cette harmonie, couper cette continuité tissulaire. Elle devient un point fixe, qui perturbe les glissements et les mouvements, comme une mouche dans une toile d'araignée.
Et comme cette mouche, ce bloc va lui-même être source de tension.
"La forme, c'est le fond qui remonte à la surface" disait Victor Hugo. Une cicatrice, sensible voire douloureuse, creusée ou boursouflée doit encore être travaillée. Et toutes doivent être testées et retestées, car l'harmonie retrouvée ne tient parfois qu'à un fil.