14/08/2025
Et si votre insulte “pour rire” atterrissait droit dans le cœur de mon fils ou de ma fille ?
💙 Mon fils s’appelle Milo. Il a 9 ans. Il est porteur de trisomie 21.
Et pourtant, certains utilisent son handicap comme une insulte.
Ça arrive partout : dans la rue, à l’école, entre amis.
Des “gogole”, des “mongole”, lancés comme si c’était un mot banal, “pour rire”.
Et quand on le fait remarquer, la réponse est toujours la même :
"C’est pas méchant, c’est juste comme dire con ou abruti…"
Sauf que non.
Ces mots ont une histoire.
Il y a quelques décennies, “mongolisme” était le terme médical utilisé pour désigner la trisomie 21.
Oui, les médecins eux-mêmes l’employaient.
Le mot venait d’une comparaison erronée avec les peuples mongols.
Puis il est sorti des hôpitaux, est passé dans le langage courant… et a fini en insulte.
Aujourd’hui, quand on traite quelqu’un de mongole, même “pour rire”, on envoie le message qu’être comme Milo, c’est ridicule ou honteux.
Et même si ce n’est pas voulu, l’impact est le même.
Et puis, il y a Maya.
Elle a 3 ans. Elle rentre bientôt à l’école.
Elle aussi sera confrontée à ces mots.
Peut-être qu’un jour, elle rentrera en me disant :
"Maman, pourquoi on a dit ça sur Milo ?"
Ou pire :
"J’ai dit ce mot, mais je ne savais pas ce que ça voulait dire…".
Et je devrai trouver les mots pour lui expliquer.
Lui dire que ce n’est pas “juste une blague”, que ce n’est pas anodin.
Que derrière, il y a des vraies personnes, et que ça peut blesser profondément.
Et je sais aussi qu’un jour, Milo me demandera :
"Maman, pourquoi on m’a traité de ça ?"
Et là encore, je devrai trouver les mots…
Peut-être qu’un jour, j’arriverai à lui apprendre la dérision.
Peut-être qu’un jour, je saurai lui dire de répondre comme dans le film “Un p’tit truc en plus” :
"C’est toi le mongole !"
Et qu’on arrivera à en rire ensemble.
Mais pour l’instant… je n’en suis pas là.
Pour l’instant, c’est encore trop tôt, trop lourd.
Parce que ni Milo, ni Maya, ni aucun autre enfant ne devrait avoir à porter le poids d’une insulte née d’un handicap.
Milo n’a rien de honteux.
Il n’a rien de ridicule.
Il a un sourire qui répare les journées, un cœur immense et une force que beaucoup n’imaginent pas.
Et Maya n’a pas à grandir en pensant que son frère pourrait être une “blague” ou une insulte.
Alors oui, on peut rire, se taquiner, se lancer des piques.
Mais on peut aussi choisir ses mots.
Parce que les mots que les enfants entendent aujourd’hui…
Ce sont ceux qu’ils répéteront demain.
🗣 Les mots ont un poids.
Et parfois, ils pèsent bien plus lourd que vous ne l’imaginez.
Alors avant de les lancer… souvenez-vous qu’ils peuvent atteindre un enfant en plein cœur.
Ou faire peser un poids silencieux sur celui d’une maman, déjà confrontée chaque jour au handicap, et qui sent ce poids s’alourdir à chaque fois que ces mots résonnent.