
26/09/2025
« LE POUVOIR DU CHOIX
Je crois que ma vie a changé le jour où j’ai compris que chaque choix, même minuscule, est une bifurcation.
On croit souvent que ce sont les grandes décisions qui façonnent notre destin : changer de travail, quitter une relation, déménager. Mais en réalité, ce sont les choix invisibles du quotidien qui sculptent qui nous devenons.
Quand je repense à certains moments de ma vie, je réalise que j’avais l’impression de “ne pas avoir le choix”.
C’est une illusion.
Ne pas choisir, c’est déjà choisir.
Choisir de subir.
Choisir de laisser les circonstances ou les autres décider à ma place.
La psychologie moderne a montré que nos décisions, même les plus banales, créent des habitudes qui finissent par dessiner toute une existence.
En 2006, une étude de l’université Duke (Neal, Wood & Quinn) a démontré que plus de 40% de nos comportements quotidiens ne sont pas des décisions conscientes, mais des habitudes répétées.
James Clear, dans Atomic Habits (2018), l’exprime ainsi :
« Tu ne t’élèves pas au niveau de tes objectifs, tu descends au niveau de tes systèmes. »
La neuroscience confirme aussi que chaque choix façonne le cerveau.
Le principe de neuroplasticité, théorisé dès 1948 par Jerzy Konorski puis validé par Eric Kandel (Prix Nobel en 2000), prouve que chaque décision répétée renforce certaines connexions neuronales.
Choisir consciemment, c’est donc littéralement reprogrammer ton cerveau.
Les philosophes l’avaient pressenti bien avant la science.
Sartre écrivait :
« L’homme est condamné à être libre. » (L’Être et le Néant, 1943).
Cette liberté est vertigineuse : à chaque instant, nous avons la responsabilité de choisir notre réponse, même dans la contrainte.
Viktor Frankl, survivant des camps n***s, affirmait en 1946 :
« Entre le stimulus et la réponse, il y a un espace. Dans cet espace se trouve notre pouvoir de choisir notre réponse. »
C’est cet espace qui fait la différence entre subir et assumer.
Quand j’ai cessé de dire « je n’ai pas le choix », j’ai commencé à respirer différemment.
Chaque matin, j’ai compris que je pouvais choisir :
- choisir d’entretenir mes blessures ou d’aller vers la guérison,
- choisir de rester dans le rôle de victime ou d’endosser celui de créateur,
- choisir de répéter les anciens schémas ou d’oser en écrire de nouveaux.
Je ne dis pas que c’est facile.
Mais c’est toujours possible.
Et cette vérité m’a libéré : je ne contrôle pas ce qui m’arrive mais je contrôle ma manière d’y répondre.
La science et la psychologie ont montré qu’on peut entraîner notre capacité à choisir.
Voici une méthode simple mais puissante :
1. La pause consciente
Avant de réagir, prends 3 respirations profondes.
Tu actives ainsi ton cortex préfrontal (la réflexion) plutôt que ton amygdale (la réaction impulsive).
👉 Richard Davidson (2003) a montré que la respiration consciente modifie l’activité neuronale et améliore la régulation émotionnelle.
2. La règle des 10 secondes
Demande-toi : « Est-ce que cette réaction sert la personne que je veux devenir ? »
👉 Inspirée des recherches de Roy Baumeister (Willpower, 2011) sur la gestion des impulsions.
3. Le choix micro-habituel
Ne cherche pas la révolution.
Commence par un micro-choix répété : marcher 5 minutes, dire « non » une fois, écrire une ligne dans ton journal.
👉 Étude Duke (2006) : les micro-choix répétés forment 40% de nos comportements quotidiens.
4. Le feedback bienveillant
Chaque soir, note un seul choix dont tu es fier.
👉 Martin Seligman (1998) : l’auto-renforcement positif augmente la motivation et la résilience.
Tu ne maîtrises pas tout ce qui t’arrive.
Mais tu maîtrises toujours ton prochain choix.
Et ce choix, répété chaque jour, devient ton avenir. »
Cédric Jardel