23/04/2024
Je partage cette réflexion d'un article que je viens de lire:
Les chevaux de tous âges, toutes races et toutes “cultures” vont et viennent au gré des ventes, des déménagements. Le côté auberge espagnole n’est pas forcément du goût des chevaux, qui, sociaux et grégaires, ont un puissant besoin d’union et de synchronisation.
Imaginez-vous intégrer une maison en colocation avec des personnes de tous les âges, de toutes cultures, habitudes, éducations et langues. En fonction, vous trouverez cela peut être amusant ou infernal. Vous tisserez quelques liens, de natures variées, ou pas du tout. Vous préfèreriez peut-être être finalement seul que mal accompagné, ou inversement… Chez les chevaux comme chez les humains, en fonction de l’expérience et du tempérament, beaucoup de cas de figures sont possibles.
Mais il faut garder à l’esprit que le cheval est une proie, qu’il est généralement grégaire, et que le besoin d’une vie sociale équilibrée est un point fondamental de sa santé physique et mentale.
N’oublions-pas non plus que dans le modèle naturel, les ressources vitales des chevaux ne sont pas limitées. Sauf en cas de conditions extrêmes, il y a à manger pour tout le monde de façon simultanée (ils broutent ensemble), les points d’eau sont larges, l’espace est toujours disponible.
La vie domestique restreint les ressources et cela génère quelque-chose que les chevaux au naturel ne connaissent pas tellement (sauf étalons) : la compétition. Aux râteliers, aux seaux, aux abreuvoirs, dans l’abri, avec l’humain… les chevaux domestiques doivent bien souvent lutter pour accéder aux ressources, ce qui génère stress, angoisse, conflits, jalousies, fractures sociales.
Il n’est donc pas rare de constater que certains chevaux qui vivent dans des configurations pré-groupe dépérissent, s’isolent, cherchent à partir, deviennent très grégaires (difficiles à séparer) ou agressifs. Ces comportements variés témoignes tous de troubles anxieux liés aux déséquilibres de leur vie sociale.
Cela ne veut pas dire qu’ils doivent tous êtres “amis”, car cela n’est pas non plus un équilibre, éthologiquement parlant. Mais le ou les groupes dans un espace doivent pouvoir fonctionner ensemble.
Il est essentiel de vérifier que l’espace disponible en fonction du nombre est suffisant, que l’accès à l’eau et à la nourriture soit égal pour tous, qu’aucune forme d’exclusion ferme ou de harcèlement n’a lieu, que les âges et races sont compatibles en termes de gestion de l’énergie et des activités.