02/07/2025
Samedi, ça fera un mois que j'ai dit aurevoir à mon chez moi pour m'autoriser à fouler la terre africaine...
Et aujourd'hui, je ressens le besoin et l'envie intense de vous partager un tout petit bout de ce voyage !
Quand j'ai dit aurevoir à mon chez moi pour ces 12 jours que je m'apprêtais à vibre (tiens c'est drôle, je voulais écrire vivre !!), je n'ai pas pensé à saluer mon "chez moi intérieur", non.
Bêtement, j'ai dit aurevoir à ma maison, au revoir à ma famille, à mes animaux, à ma terre, à mes collègues de travail, à mes enfants, à la personne qui partage ma vie...mais je n'ai pas pensé une seule seconde aux aurevoirs à moi-même, à mon être intérieur....et pourtant s'il y a bien une chose, un endroit que je n'ai pas retrouvé comme je l'ai quitté, c'est bien ça !
Il y a un mois, je savais que je partais pour un voyage transformant et transformateur, mais jamais, pas une seconde, je n'aurai imaginé l'impact et l'intensité de ce que j'ai vécu !
Et pourtant, moi hypersensible et hyper tout, je vis en permanence les choses très intensément dans ma vie ! Je suis habituée aux émotions fortes, aux décisions intenses, à la mise au travail accélérée...l'intense n'est pas nouveau, je l'approche et l'apprivoise depuis toujours !
Mais là, ce qui s'est posé en moi est au delà...je veux dire par là que cet intense, ce chamboulant, ce transformant, a touché l'entièreté et l'intégralité de mon être, de mes cellules, de chaque millimètre de qui je suis, de chaque place que je prends et que j'incarne...et ça, je ne m'y attendais pas !!! Vraiment pas !!
Quand j'ai posé un pied en Terre Maasaï, j'ai ressenti une énorme décharge électrique me traverser le corps. Mon corps entier s'est tétanisé, je ne pouvais plus bouger d'un millimètre et seules mes larmes pouvaient couler...comme glacée, pétrifiée, momifiée...comme si quelque chose en moi reconnaissait tout, se reconnectait au tout...les mots pour qualifier l'expérience n'existent pas je crois. Tout se passe dans les ressentis, les émotions, le tumulte intérieur à la fois électrique, douloureux, doux et puissant.
Les jours passent, de rencontres en rencontres, d'expériences en expériences, de cérémonies en rituels, je tisse cette nouvelle trame de ma vie à travers le tissage des liens de mon tambour. Je le sens, tout se place, tout s'intègre, tout bouge, tout vacille, dans une tempête intérieure tellement intense et calme pourtant !
Je touche alors à pleine main cette notion de "plénitude". Dans sa définition : État de ce qui est à son plus haut degré de développement, qui est dans toute sa force, son intensité ; intégralité : Être dans la plénitude de ses forces.
Mes forces...je crois bien que c'est de ça qu'il s'agit ! Cette terre Maasaï, ce peuple Maasaï, porteur de cette sagesse ancestrale...où la force est partout, dans un équilibre juste parfait avec la douceur, la fragilité, la vulnérabilité...ce tout formant alors une puissante authenticité, une déconcertante humanité.
Mes forces...ce voyage initiatique et intérieur est venu me connecter à toute la puissance de mes forces, jusqu'alors négligées ! Et ça fait quand même un peu peur tout çà, dans un premier temps ! Ressentir toute ma force, toute ma puissance, révélée dans ma douceur et ma fragilité. Toucher cette douce puissance, plus comme un concept qui dicte ma vie, mais comme une expérience vécue, là, dans la matière ! Mais quelle expérience !!!
Et savoir que ces forces sont là, en moi, et que je peux venir y piocher comme dans une boîte à outils, à chaque seconde de ma vie, à chaque décision, à chaque expérimentation, à chaque instant, tout le temps...la puissance de ces rencontres, de cette rencontre, de moi à moi, de moi aux autres. Ressentir profondément cette sécurité intérieure.
Aujourd'hui, je peux alors le dire sans me sentir génée, sans m'auto juger dans ce foutu "tu te la pètes", en sentant juste au fond de moi que cette expérience m'a profondément transformée :
"Laurie, la machine est lancée, et dans toute ta plénitude, plus rien ne pourra venir t'arrêter !!!"
Et mon tambour, mon précieux tambour qui est né là-bas, restera le témoin de cette expérience vécue, qui continue d'infuser un peu plus chaque jour.
Depuis de très nombreuses années maintenant, je fais presque toutes les semaines ce même rêve : je suis assise au sol, dans une vaste pièce vétuste, où les murs sont abîmés et dans les tons bleus. Autour de moi, beaucoup de bébés sont eux aussi au sol. Ils sont tous noir de peau. Ils pleurent, ils s'agitent. Je les prends un par un dans mes bras pour les nourrir, les câliner, leur offrir mon amour...et je les repose, apaisés. Et je suis là avec eux, avec moi, ensemble dans ce moment de vie ordinaire. Et ce rêve revient, toujours le même, toujours intact...et j'ai envie de vous le partager, parce qu'il a pris tout son sens pour moi dans ce voyage, il est maintenant teinté d'une toute autre réalité, ma réalité.
💕 Encipaï, joie 💕
Merci Sylvie, merci Nenkaï, merci Neloïta camp et sa forêt, merci le groupe aux mille couleurs, merci la vie...