
06/07/2025
Comprendre une addiction est à la fois très simple et compliqué. Simple, car toutes ces personnes cachent un mal-être profond depuis bon nombre d’années, bien avant l’apparition de l’addiction. L’addiction servant à anesthésier leur mal-être avec des produits (alcool, nourriture, etc.) ou des comportements (jeux, achats compulsifs, etc.) qui leur servent d’antidépresseurs.
Le mal-être fait ressortir leur addiction, mais ce n'est pas l’addiction qui provoque leur mal-être à la base. Leur façon de vivre la vie implantée dans leur enfance les fait souffrir depuis longtemps jusqu’au jour où leur cerveau a trouvé un moyen d’atténuer ce mal-être en se faisant plaisir avec des produits ou des comportements qui petit à petit vont s’amplifier et devenir nocifs avec les années. Produits ou comportements qu’ils ne comprennent pas eux-mêmes et en ont honte et se cachent dans un déni profond, car eux-mêmes ne comprennent pas leur manque de volonté.
Essayer de leur enlever leurs produits ou comportements sans comprendre le mal-être par lequel ils ressentent la vie est impossible, car leur cerveau en souffrance psychologique ne leur laisse absolument pas le choix que de prendre encore et encore leurs antidépresseurs que sont l’alcool, la nourriture, le jeu, etc. Dans bon nombre d'addictions, ces personnes vivent avec un manque de reconnaissance. Beaucoup ont besoin de montrer leurs valeurs, elles s’épuisent et rechargent les batteries avec des produits pour pouvoir tenir encore et encore. Pour d’autres, ce manque de reconnaissance est qu’ils ne se sentent pas assez aimés et souffrent de ne pas recevoir assez d’amour.
Tout ceci est malheureusement inconscient et est là depuis leur plus tendre enfance.
Plus ils avancent dans la vie et plus ce sentiment de manque de reconnaissance, attention s’amplifie, car c’est un schéma de pensée et non une vérité. Car chaque fois qu’ils reçoivent de la reconnaissance ou de l'amour, leur cerveau mal programmé ne veut plus, car il n’y croît pas.
L’entourage a beaucoup de mal à les comprendre et leur fait du mal en les critiquant par rapport à leur addiction, choses qui vont malheureusement amplifier le mécanisme de manque de reconnaissance ou d’amour et leur faire perdre confiance en eux. Leurs enfances très souvent en souffrance à tracer des blessures, car ils ne se sont pas sentis aimés ou assez reconnus et cela a provoqué un manque qui va les suivre toute leur vie.
Comprendre tous ses mécanismes inconscients invisibles et la seule solution. Mais il faut pour cela que l’entourage comprenne aussi ce mécanisme et ne fasse pas le contraire en faisant l’autruche et en ne voyant que la partie visible de l'iceberg et en se contentant uniquement d’essayer d’enlever l’addiction chose impossible et que pourtant tout le monde fait. Travailler, ses mécanismes inconscients, demande beaucoup d’introspection sur soi-même mais malheureusement la personne n’a plus de patience, car elle ne comprend pas elle-même ni son mal-être ni son propre manque de volonté.
Pour l’entourage c’est encore pire, car ils n’en peuvent plus et ne comprennent pas que leurs comportements logiques d’aide à leurs yeux sont contre-productifs.
Essayer d’enlever l’addiction est la chose qui paraît la plus simple est la plus rapide, mais si cela fonctionnait cela se saurait depuis longtemps.
Travailler sur soi psychologiquement demande beaucoup de travail qui va être de plus en plus dur au fur et à mesure qu’ils s’enfoncent dans leur addiction, car ils ne croient plus en rien et ont perdu tout espoir et confiance en eux même.
Beaucoup ont perdu patience à travers des sevrages, des protocoles médicamenteux, des ultimatums, qui leur ont fait perdre beaucoup de temps et n’ont donné aucun résultat.
Ce mécanisme de manque de reconnaissance et d’amour est mis en exergue depuis quelques décennies par les nouvelles générations à travers les réseaux sociaux où toutes ces personnes ont besoin de montrer leurs vacances, leurs achats, leurs bonheurs pour être reconnues, valorisées.
Nous avons beaucoup de mal à conscientiser ce mécanisme, car il est invisible à nos yeux et apparaît ensuite sous une forme que l’on ne comprend pas puisqu’à nos yeux une addiction est un manque de volonté uniquement. Certaines personnes ont beau tout avoir, il leur en faut encore et encore, car ils vivent à travers un schéma de pensée récurrent et non la réalité qui pourtant leur donne beaucoup de choses. Certaines personnes ont besoin de reconnaissance à travers un métier qui pourtant les surmène pour d’autres un besoin d’amour avec leur compagnon de vie qui à leurs yeux ne s’intéresse pas assez à eux et les oublient, etc. Ils courent tous vers une demande à travers un puits sans fond.
C’est cette souffrance psychologique qui va petit à petit les faire s'anesthésier à travers des antidépresseurs que sont l’alcool, la nourriture, le jeu, etc. D’ailleurs ne donne-t-on pas justement des antidépresseurs pour les sevrer et changer leurs modes de compensation à travers des médicaments qui sur le long terme ne suffiront pas puisque le problème n’est pas conscientisé et donc loin d’être vraiment réglé. À travers ces mécanismes de mal-être psychologique, certaines personnes vont avoir des comportements agressifs ou très souvent passifs à une envie de ne rien faire, car quoiqu’ils fassent ils ne ressentent aucune valorisation. Aux jours d’aujourd’hui cela représente pratiquement 40% de la population !!!..
Car plus nous voyons faussement des personnes épanouies autour de nous à travers les films, les journaux, des télé-réalités, les réseaux sociaux, nos voisins chez qui tout va bien faussement, etc., plus nous nous sentons encore plus délaissés et non valorisés par notre entourage. Nous sommes tous persuadés que nous sommes dans une vie pauvre alors que depuis plus 70 ans la vie est devenue de plus en plus facile et confortable.
Ce mécanisme de plus en plus connu en psychologie n’a pas fini de faire des dégâts tant qu’il ne sera pas mis en avant et conscientisé pleinement.
Mais pour le moment la médecine en fait son fonds de commerce avec toutes les maladies qui découlent des trop de nourriture, d’alcool, de tabac, de drogue, etc.
Mais d’un autre côté heureusement que la médecine est là car l’espérance de vie serait en régression vertigineuse. Le problème est bien sûr psychologique, mais mal géré à ce niveau par manque de formation chez les psy , car cela demande une immense patience.
En attendant, la médecine fait ce qu'elle peut pour maintenir ces personnes en bonne santé. Malheureusement une fois que les dommages collatéraux pointent le bout de leurs nez, le mal-être psychologique s'est transformé en mal physique à cause des addictions qui dérèglent tout le corps. La personne va alors souffrir psychologiquement et physiquement, car la partie psychologique n’a pas été mise en avant dès le début.
Regarde la vidéo de Jean-Claude Perez, psycho-soma.