13/10/2023
RÉCIT D'AMAZONIE ET PROCHAIN ATELIER DU 21 OCTOBRE
La chaleur est encore présente, intense, presque déroutante, pourtant des journées de plus en plus courtes nous montrent que l'automne est bel et bien là. Bientôt, le jaunir des feuilles et le lent dépouillement des arbres nous livreront les enseignements de cette saison de passage : du Visible à l'Invisible, de ce monde à l'Autre Monde, du cercle des vivants à celui des défunts. C'est ainsi que les Celtes, dernier peuple de "natifs" européens (nos "Indiens" à nous !) célébraient à cette époque de l'année le dieu Samhain (Samonios), considéré comme le Seigneur du royaume des morts et le Prince des Ténèbres. Nous retrouvons les vestiges de cette ancienne ritualité dans l'actuelle fête d'Halloween et dans le jour des Morts. Toutes ces traditions sont là pour nous relier à l'autre monde, l'Au-delà, et ses habitants, les ancêtres.
A l'instar des feuilles qui quittent les arbres pour devenir humus fertile, nos anciens aussi ont renoncé à leur forme humaine pour passer de l'autre côté et élargir protection et bénédictions. Invisibles oui, pourtant bien présents.
Voici une anecdote de ma vie personnelle qui illustre bien la présence de cet autre monde, toute somme faite, pas si invisible que ça.
A l'âge de 25 ans j'étais partie pour un voyage de plusieurs mois à la découverte de l'Amazonie brésilienne. Après un long séjour chez une communauté née autour de l'ayahuasca, je me retrouvai dans une région frontalière entre Brésil, Pérou et Bolivie. Le territoire était marqué par la présence de narcotrafiquants, commerçants illégaux de bois exotique et globalement de délinquants de toutes sortes ; il ne me fallut plus de quelques minutes, après être descendue du bus, pour me rendre compte que j'avais été dérobée de ma pochette avec passeport, argent en liquide et carte de crédit. Quelque peu paniquée et dépourvue même des centimes nécessaires pour appeler ma famille et demander un transfert d'argent, je m'installai sur un banc au bord du Rio Purus et commençai à regarder l'eau argileuse couler à la fois paisible et puissante. Le jour commençait à décliner et je n'avais aucune idée sur comment je m'en sortirais pour payer une chambre dans une pousada à bon marché sans un seul Real en poche. Dormir dehors n'était pas envisageable car trop risqué.
Or à cette époque j'étudiais la Bible en tant que texte sacré, je décidai alors de l'ouvrir au hasard pour recevoir un message d'un Dieu qui ce jour-là m'avait l'air un peu distrait. Je tombai sur le passage de Matthieu 6 : 25 qui dit :
"C'est pourquoi je vous dis : Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps, de quoi vous serez vêtus. La vie n'est-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement?"
Vaguement plus rassurée je commençai à me promener le long de la berge et c'est au premier passant, un homme métisse sur la cinquantaine, que je me livrai en décrivant la "galère" dans laquelle je me trouvais : apparemment Dieu avait repris son service car il s'avérait que mon interlocuteur inconnu était le patron d'un petit hotel et pouvait m'offrir le repas du soir, ainsi qu'un hébergement pour la nuit en attendant le transfert Western Union depuis l'Italie.
Le soir au dîner je connus sa femme Suzanne et, sûrement dû à l'aspect miraculeux de cette rencontre, je me souviens encore clairement de la délicieuse soupe de légumes qu'elle avait concoctée, avec un oeuf dur qui trônait au centre du bol fumant.
Aller me coucher tôt, après un voyage en bus tout simplement épuisant et les instants de frayeur devant la perspective d'une nuit dans les rues d'un village si réfractaire à la loi, me semblait une évidence.
Mais Dieu à cette heure-là de la nuit était au summum de son activité et lorsque mon hôte Walton m'annonça qu'il était passionné de l'étude de la Bible, je ne pus que me résigner et, une fois débarrassée la table, nous restâmes jusqu'à t**d dans la nuit pour confronter nos respectives interprétations des passages des prophètes.
La journée m'avait alors paru suffisamment riche d'imprévus et rebondissements et je m'apprêtais enfin à me congédier de mon nouvel ami et sauveur, quand il me dit, me fixant d'un regard opaque : "Tu sais, je suis médium et je vois les esprits". Comme au Brésil tout le monde est d'une certaine façon médium, je pensais pouvoir régler l'affaire avec un sourire conciliant : "Super, bonne nuit alors !", mais il renchérit : "Par exemple, je vois l'esprit de ta tante à côté de toi, dont tu portes le nom et qui est décédée très jeune dans un accident".
Là Dieu était carrément en jubilation.
Inutile de vous dire que tout cela était bien vrai, je dois mon prénom à la soeur cadette de mon père. Je sentis soudain tout le sang de mon corps monter provoquant une sensation de vapeurs brûlantes dans le cœur, la gorge, la tête. J'éclatai en sanglots et lui dis que maintenant que l'univers avait doublé, voire triplé de dimensions j'avais peur à me coucher, effrayée comme j'éatis par tout ce que JE ne voyais pas, mais qui était bien là pourtant.
Grâce à Walton dans le village frontalier de Boca do Acre, j'appris cette nuit-là à prier et depuis, petit à petit, j'apprivoise cet autre Monde, Invisible et si bien présent.
Prochain atelier de Constellations Familiales et Rituelles le samedi 21 octobre à l'Espace Marosa à Marseille.
De 09 h 30 à 18 h 30, possibilité de partager le repas de midi sur place.
Déconseillé aux femmes enceintes et aux personnes sous médicaments psy. Me contacter pour toute question/doute.
Tarif : 60 euros + 30 pour consteller
Inscriptions et réservations au 06 84 86 50 97