
25/04/2024
« La civilisation doit tout mettre en oeuvre pour limiter l’agressivité humaine et pour en réduire les manifestations à l’aide de réactions psychiques d’ordre éthique. » S. Freud
La violence est partout, insidieuse. Nous la générons et la subissons au quotidien, au détriment du respect et de la délicatesse envers autrui.
Isolant le Yoga de son contexte philosophique, beaucoup dédaignent la dimension éthique des 1er piliers du Yoga (Yama et Niyama), reléguant leur pertinence au rang d’accessoires.
Ils sont pourtant de la plus actuelle modernité car la nature humaine n’a pas changé.
La non-violence (Ahimsa), la 1ère règle, fait du yoga une pratique ouvrant la voie du respect d’autrui - un moyen de s’élever plus haut que « la sombre nature » de l’homme.
Cela demande un effort particulier ; un engagement quotidien qui fait du yoga une réflexion, un ajustement, et non plus simplement un bien-être postural.
Mais pour cela, faut-il porter sur soi ce regard capable de reconnaitre le naturel inconscient qui fait le nid des malfaisances ordinaires.
« Quiconque perçoit son ombre et sa lumière simultanément trouve le juste milieu » C.G.Jung
C’est un travail d’attention sur soi-même débouchant sur une vraie lucidité à l’égard de ce qu’il y a de sombre en nous.
C’est une lutte contre l’avidité et les mensonges qu’elle suggère, l’amertume issue des déceptions affectives, contre le mépris et la rivalité.. contre la peur quand elle devient lâcheté…
C’est juguler sa colère, sans renoncer à en dire quelque chose, pour ne plus se faire la proie de la violence d’autrui, et soumettre le moins possible l’autre à sa propre violence.
Être animé d’un tel défi implique le désir décidé de se transformer soi-même dans un monde où la haine fait rage et désespoir.
Derrière Ahimsa il y a la gentillesse, la serviabilité, l’amabilité et la courtoisie ; une certaine élégance de l’âme qui se soucie du monde et de sa manière de l’habiter.
Inspiré de C. Berthelet Lorelle « De l’un à l’autre »