19/03/2024
Samedi dernier, j'ai animé mon troisième atelier d'écriture thérapeutique au sein de l'Association ARILE. Dans le cadre du dispositif PALCA (Parcours d’Accompagnement individualisé renforcé et de Lutte contre les Conduites Addictives), j'ai accompagné lors de ces trois ateliers un petit groupe de personnes ayant commis en primo-délinquance des délits sous l'effet d'une addiction.
Au sein de ce programme créé pour lutter contre la récidive, j'ai rencontré des personnes souvent fragilisées socialement, qui souffrent profondément de leurs addictions, et à qui a été proposé par le Tribunal un accompagnement social, psychologique et médical, accompagnement auquel l'association a souhaité ajouter un espace d'expression à travers l'écriture.
Ces trois temps très denses émotionnellement ont été l'occasion de poser sur papier, mais aussi dans l'échange, des mots sur leurs histoires de vie, leurs ressentis, leurs prises de conscience, et leurs difficultés aussi. Il a été question de trouver leur chemin au sein de l'ambivalence, de se confronter à leurs questionnements, à leurs regrets, et de trouver un sens et un point d'accroche à une vie plus saine, moins dangereuse pour eux et pour autrui.
Il m'a rarement été donné d'être aussi touchée par ce qui a été abordé là, couché sur le papier, impulsé par cet outil incroyable qu'est l'écriture. J'ai découvert un groupe débordant de sensibilité, avec parfois une véritable plume, singulière et authentique. Un groupe prêt à se regarder avec honnêteté et à initier le pas qui mène à autre chose.
En manifestant leur reconnaissance vis-à-vis du temps et de l'attention que je leur ai accordés, j'ai mesuré leur besoin d'expression, de confiance, d'écoute, et le soutien que pouvait représenter un tel dispositif.
"Merci, vous avez relancé quelque chose chez moi" m'a dit avec émotion l'un des participants en repartant. À dire vrai, je crois qu'il a avant tout saisi dans mes propositions de quoi relancer quelque chose chez lui. Parce qu'il s'agit surtout de cela : proposer des outils dont il est possible de se saisir pour exprimer ce qui traverse dans un passage à l'acte qui ne soit pas celui de la délinquance, mais celui de l'écrivain en herbe qui redevient auteur de sa vie.
Merci à l'association, aux initiateurs de cet atelier, et aux participants pour leur confiance.