07/07/2025
Voilà une pratique qui devrait se faire depuis tout petit dans nos écoles, car oui NadiaThuilliers comme plein d'autres, œuvres pour une pratique plus juste de l'éducation de nos enfants et ce depuis la maternelle, l'école primaire, le collège, elle propose ses formations d'une grande richesse.
A méditer !
Combien d'enfants se taisent par peur de décevoir ?
Prenons l'exemple de Sarah, première de la classe. Elle préfère se taire plutôt que risquer une réponse "moyenne", elle a peur de dire une bêtise et de casser son image parfaite. Elle ne prend aucun risque. Le jour où elle aura une mauvaise note, elle aura l'impression qu'une part de son identité s'effondre.
Puis, il y a Jean. Lui pense que ce qu'il dira sera forcément nul. Il a peur de confirmer sa réputation de mauvais élève et d'être jugé encore plus durement. Il se dit : "Pourquoi essayer ? Je vais encore dire une bêtise, on va me le reprocher…". Souvent, Jean fait le clown en classe, ça lui évite d'être pris au sérieux, il détourne l'attention de ses failles en donnant des défauts à critiquer.
Deux profils différents, un constat identique : une des raisons du silence des élèves en classe, c'est la peur de perdre la face.
Comment veux-tu qu'ils osent vraiment s'exprimer, s'ils ont peur de perdre la face ?
En ateliers philo, j'ai croisé ces deux profils et je les ai vus se transformer.
Sarah découvre qu'elle peut dire "je ne sais pas" sans que le monde s'écroule. Au début, je vois que ça la travaille. Je ne l'empêche pas de traverser ces doutes, mais je l'accompagne. Quand quelqu'un n'est pas d'accord avec elle, et qu’elle panique, je la rassure en lui disant qu'elle a le droit aussi de changer d'avis, que son idée en a donné une autre à son camarade. Je lui dis même qu'elle n'est pas obligée de sortir avec une réponse certaine.
Elle apprend que douter, ce n'est pas un échec.
Jean, lui, réalise qu’il a des idées profondes. Ben oui, quand il fait une remarque qui fait rire tout le monde, je le prends au sérieux. Je lui dis "derrière cette blague y a quelque chose d'intéressant, est-ce que tu le vois ?" Souvent il me regarde l'air dubitatif, alors je traduis son idée, et il est surpris de découvrir que j'arrive à dénicher des pensées qu'il tentait de bien cacher.
Il arrête de faire le clown car il n'a plus besoin de se protéger.
Ces moments de réflexion ne sont pas notés, pas évalués devant l'enfant. Ils apprennent simplement à écouter, et à sortir des rôles dans lesquels ils s'étaient enfermés.
Et c'est ça, la magie de ces espaces : ils redeviennent simplement eux-mêmes.
Ce sont des ateliers de philosophie.
Dis moi, ça te parle ?