28/09/2025
C’est ça, être libre…
🎙 || C'est être libre || 🎙
À l'occasion de la journée mondiale du droit à l'avortement, remettons les choses en lumière.
➡️ Trois lettres : I, V et G.
Interruption Volontaire de Grossesse, un terme médical qui, encore aujourd'hui fait grincer des dents.
Le 17 janvier 1975, une dame du nom de Simone Veil faisait dépénaliser le recours à l'IVG en France.
Pourtant, en 2025, dans un grand nombre de pays, le droit à l'avortement est menacé ou s'est vu anéanti brutalement (comme aux USA).
Certaines questions, aussi racoleuses, vulgaires et putassières, ne se posent tout simplement pas.
Celle autour du droit ou pas à l'avortement est de celles-là.
Et vous, dites-moi, êtes-vous pour ou contre la violence contre les femmes ?
Le vieux « débat » de l'IVG en France vient d'une chose simple, un fondement patriarcal solidement ancré dans notre société (et renforcé au béton armé par les religions de TOUS les bords) : la femme ne sait pas ce qui est bon pour elle, il faut décider à sa place.
Problème, la femme, aujourd'hui est libre, et elle vous emmerde.
Durant mon internat de médecine, j'ai pratiqué durant 3 mois, en ville et à l’hôpital, de l'IVG Médicamenteuse.
Une pratique dont j'ai tiré énormément, à la fois sur le plan humain et professionnel.
⛔ Cassons d'abord les clichés des anti-IVGs qui veulent vous faire croire que l'IVG est un moyen de contraception pour femmes irresponsables (car la femme, hein, c'est toujours irresponsable, l'homme lui, après tout, il ne fait que tirer un coup, c'est pas de sa faute).
Au cours de ces IVG médicamenteuses, j'ai rencontré des femmes de TOUT âge et de TOUT milieu.
☝ Elle avait 40 ans et ne pensait plus qu'elle aurait d'enfants à cette âge, elle pensait même être ménopausée…
☝ Elle avait 16 ans, c'était son premier rapport et on lui avait dit que la première fois, non, ce n'est pas vrai tu ne peux pas tomber enceinte.
☝ Elle avait 27 ans et elle avait encore oublié sa pilule parce que son boulot lui bouffait la vie.
☝ Elle avait 22 ans et son copain et elle voulait un enfant, oui, mais pas encore maintenant, ni lui ni elle n'était prête.
☝ Elle avait 17 ans et de toute façon, elle s'en fout.
☝ Elle avait 33 ans et son mari vient de la quitter pour une autre, elle ne peut pas le garder non, elle ne peut pas.
☝ Elle avait 36 ans et elle avait déjà 5 enfants, non, non, plus encore…
Le point commun ? La détresse de ces femmes.
Toujours honteuses, oui honteuses parce que la société et les autres leur disent qu'elles sont coupables, elles, pas les hommes hein, mais elles, uniquement elles.
Alors elles arrivent dans le cabinet en triturant leur sac, en mâchonnant leurs lèvres craquelées et il suffit d'un ou deux mots la porte fermée pour ouvrir les vannes, pour qu'elles se mettent à pleurer, à craquer.
C'est dans l'IVG médicamenteuse que j'ai rencontré le plus de tristesse, de peine et de détresse dans ma vie. C'est aussi ici que, jamais plus, je me suis senti le plus utile à quelqu'un.
Parce qu'il y a une attente humaine derrière, ouvertement exprimée ou pas, et lorsque mon maître de stage à l'époque leur posait la question « Pourquoi vous êtes tombée enceinte ? », la réponse était tellement révélatrice de notre société.
Systématiquement, elles tentaient de se justifier, de s'excuser ou de s'expliquer sur le pourquoi elle avaient couché…
Mais la question en fait, c'était de savoir : Pourquoi vous n'aviez pas la contraception adaptée...et on va aussi vous trouver une contraception idéale pour vous (car à chaque femme la contraception qui LUI convient).
C'est révélateur, non ?
💥 Bien sûr, les tenants anti-IVG se foutent de la détresse de ces femmes. Implicitement pour eux, elle méritent l'état où elles sont. Ce sont des « salopes irresponsables » et, en plus, elles vont tuer un enfant innocent.
Bon, le truc est juste un amas de cellules qui a la conscience d'une carotte mais OH ! Dieu, le Paradis, tout ça !
Vous savez quoi ? On les emmerde.
Vous pensez à l'enfant vous autres anti-IVG ?
Vous avez vu ce que ça donne une grossesse et des enfants non désirés ?
Les maltraitances à enfants ? Le déni de grossesse ? Les nouveau-nés tués et abandonnés dans une poubelle ? Les séparations ? Les dépressions ? Les suicides ?
Vous avez vu 4 mois, 3 semaines et 2 jours de Cristian Mungiu, Palme d'Or 2007, vous avez vu ces méthodes barbares, horribles, terribles dignes des pires films d'horreur ? C'est ça le bénéfice de ne pas pouvoir avorter ?
Et si ce n'est pas les bonnes conditions sociales à ce moment-là ? La misère ? Encore !
Les anti-IVGs se soucient autant des enfants que les chasseurs de l'écologie, un fusil qui tue quelqu'un dans les deux cas.
Les anti-IVGs n'ont jamais fait une heure de soin aux urgences ou en ville et affrontés en pleine face cette immense détresse, jamais. Et ils n'iront jamais soigner un seul enfant qui souffrira des conditions de vie engendrées par une grossesse non désirée.
Voilà, la réalité.
😕 La vérité, toute crue, celle qui fait c***r, c'est qu'il existe aussi de plus en plus de « médecins » (mettez plein de guillemets, merci) qui refusent l'IVG en jouant sur la pu**in de clause de conscience. Et qui, sciemment, brisent des vies. En ralentissant la prise en charge (et ainsi le délai de l'IVG est dépassé), qui font regarder le cœur battant à l'échographie ou qui donnent des médailles pieuses aux mères. Oui, je vous jure.
Et puis y'a aussi des pharmaciens hein, qui refusent de délivrer les médicaments nécessaires pour l'IVG en ville, qui retardent les commandes, bien content de leur supériorité intellectuelle supposée. Ces mêmes connards qui jugent et qui placent de belles petites saillies à des jeunes filles en détresse qui viennent prendre la pilule du lendemain. C'est vrai, c'est mieux de laisser une jeune fille de 14 ans avoir un gosse, n'est-ce pas, bande de moralistes imbéciles.
🤫 Pareil, messieurs.
Quand je voyais les pères à la maternité répondre à la place de leur femme quand on venait proposer une contraception pour la sortie de l’hôpital… le choix de la contraception revient à la femme, pas à vous. Vous, basiquement, vous la fermez dans ce cas-là, c'est madame qui décide quel moyen de contraception elle préfère.
Vous pouvez décider ensemble d'une contraception de couple mais pas l'imposer à votre femme, jamais.
Sinon, on en reparle quand vous aurez une paire d'ovaires.
👩 Parce que la femme, que ça vous plaise ou non, la femme est LIBRE de son corps, de ses choix, de sa volonté et de ce que sera sa vie.
Que lorsqu'il y a un embryon dans un ventre, c'est pas LA faute de la femme mais aussi de l'autre phallus ambulant derrière qui était bien content d'y être à ce moment-là.
Alors quoi, vous êtes pour ou contre l'IVG ?
Le pouvoir de ne pas enfanter et de recevoir des soins, de l'humanité et de l'aide, le pouvoir d'être une femme aujourd'hui et d'avoir un enfant quand on est prête et dans les meilleures conditions, c'est ça ce que permet le droit à l'IVG.
C’est ça, être libre. ✌✌
C'est ça que permet le droit à l'avortement !
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