06/02/2023
PAS DE GASPI CHEZ NOS PETITS PRODUCTEURS !
Le GASPILLAGE ALIMENTAIRE en agriculture : démêler le vrai du faux.
Prenons 5 minutes pour comprendre.
Il est clair que les producteurs locaux s’efforcent d’éviter les pertes du mieux qu’ils peuvent :
Leur travail commence par une planification des cultures et par des semailles ou des plantations par étapes. Puis, les cultures sont entretenues avec le plus grand soin pendant toute la phase de croissance et de maturation.
Pour assurer la qualité de la récolte en vue de la vente, certaines cultures ont besoin de protection contre les aléas météo ou contre les maladies et les adventices envahissantes.
Il est aussi important pour eux de stocker les produits de manière appropriée et ils utilisent aussi des techniques qui permettent de pallier les pertes pendant la récolte.
Rappelons que le producteur investit beaucoup de temps et d’argents pour planter, entretenir et récolter et qu’il met tout en œuvre pour valoriser sa production, en premier lieu en œuvrant à un produit de qualité (beau et bon).
Alors est-il pertinent de parler de gaspillage alimentaire en agriculture ?
L’agriculture n’est responsable de l’ensemble du gaspillage alimentaire qu’à 9%, et ce pour les deux raisons principales suivantes :
- La marchandise est invendue en raison de différences plus ou moins importantes par rapport aux normes (strictes!) du commerce, par exemple carotte présentant une courbure trop marquée, concombre trop long, pomme tachetée ou pomme de terre galeuse;
- L’offre est trop importante pour la demande actuelle. Cette seconde raison concerne surtout les aliments frais rapidement périssables, comme la salade, dont la croissance et la consommation dépendent en plus beaucoup de la météo.
Que fait le producteur avec ces invendus ou ce second choix ?
Un cinquième des aliments invendus finissent dans la mangeoire des animaux et, redeviennent des aliments de manière détournée.
Une autre partie est broyée ou compostée et se retrouve sur les champs sous forme d’engrais. Les agriculteurs peuvent aussi enfouir les autres résidus de récolte, ceux-ci participant à la production d’humus et favorisant la fertilité des sols.
Pour le reste, le producteur a aussi la possibilité de valoriser un peu ces fruits et légumes (la récolte génère aussi des coûts !). Les légumeries sont preneuses de ces produits de second choix, de même que les entreprises de transformation (soupes, confitures).
Enfin, bon nombre de producteurs disposent d’un point de vente directe dans lequel ils peuvent écouler ces marchandises et réduire le gaspillage éventuel.
Bref, il est admis que le gaspillage alimentaire est énorme et principalement généré par les ménages et la grande distribution.
L’agriculture industrielle ultra subventionnées génère elle aussi des surplus importants, générateurs de défiscalisation substantielle.
Ce système organisé, aux frais du contribuable, a généré des opportunités pour des projets d’entreprises qui, sous couvert d’une communication bien marketée, verte et pleine d’allégations vertueuses, se font fortes de vendre ces surplus sous couvert d’ANTIGASPI.
Un consommateur averti et réellement se fera fort de regarder à 2x l’origine et la traçabilité des produits de son panier. Et de s’interroger sur sa motivation à participer à de telles initiatives…