22/07/2022
Le cortex orbito-frontal (COF), la partie du cortex préfrontal qui contrôle nos émotions et nos impulsions, et les circuits neuronaux reliant celui-ci au cerveau archaïque (ou reptilien) et au cerveau émotionnel (ou limbique) ne commencent à maturer qu’entre 5 et 7 ans.
Avant 5 ans, l’enfant est dominé par son cerveau archaïque et son cerveau émotionnel. Il est incapable de réguler ses émotions. Il tempête pour obtenir ce qu’il aime, est traversé par des peurs incontrôlées, des colères explosives et d’immenses chagrins. Il ne s’agit pas de caprices, ni de troubles pathologiques du développement, mais d’un comportement dû à l’immaturité de son cerveau.
Entre 1 et 3 ans, notamment, si l’enfant se trouve dans une situation qui le met en état d’insécurité, si ses besoins fondamentaux (d’affection, d’attention, de jeu, de calme, etc.) ne sont pas satisfaits, il peut répondre par l’agressivité, la fuite ou la sidération. S’il a peur, par exemple, son cerveau archaïque – que nous possédons en commun avec les reptiles et les poissons – le fait réagir instinctivement et il peut se montrer agressif.
Or, l’attitude des adultes, si elle est bienveillante, favorise la maturation du cortex orbito-frontal et des circuits cérébraux, ce qui l’aide à gérer les émotions envahissantes. Ces tempêtes émotionnelles diminuent alors progressivement, vers 5-6 ans. L’enfant parvient plus rapidement à maîtriser les impulsions de son cerveau archaïque. C’est donc l’entourage qui rend l’enfant « raisonnable ».
Qu’entend-on par bienveillance ?
Être bienveillant, c’est porter sur autrui un regard compréhensif, c’est-à-dire empathique, sans jugement, souhaiter qu’il se sente bien et y veiller. Ce n’est pas du tout être laxiste. Beaucoup d’adultes confondent les deux ! Comprendre l’enfant, l’apaiser, le câliner ne signifie pas céder à toutes ses envies. L’enfant a absolument besoin d’un adulte qui lui transmette des valeurs, lui donne des repères, un cadre, mais seule une attitude empathique, patiente, douce lui permettra d’entendre ses remarques, d’intégrer progressivement ses messages. Plus l’enfant a bénéficié d’empathie, moins il est nécessaire de le « recadrer ».
C.G.
Source : Cairn.info
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