26/07/2025
POURQUOI CERTAIN(E)S RESTENT AUTO-CENTRÉ(E)S AU POINT DE NE PAS VOIR – ET DONC DE NE PAS PRENDRE EN COMPTE – LA SOUFFRANCE DE LA MAÎTRESSE OU DE l’AMANT(E), À QUI ILS/ELLES DEMANDENT D’ATTENDRE LE TEMPS DE "QUITTER" LEUR CONJOINT(E) ? 💔
C’est une question dure. Inconfortable. Mais nécessaire.
On pourrait se contenter de dire :
"c’est de l’égoïsme", mais ce serait trop facile.
Plongeons plus profondément, à la croisée de la psychanalyse, de la psychologie, de la société et de l’humain ancestral.
Ces personnes sont souvent déchirées entre deux pôles :
leur besoin de sécurité (souvent archaïque, ancré dans le fantasme d’un foyer maternel/foyer contenant), et leur désir de transgression, de liberté, d’excitation pulsionnelle.
La maîtresse ou l’amant devient l’objet de ce désir, mais pas encore un "Autre" reconnu dans sa subjectivité.
On ne voit pas sa douleur, parce qu’on est encore pris dans un narcissisme inconscient :
"Ce que je vis est tellement intense, tellement compliqué, que je ne peux pas encore regarder ce que tu ressens."
Il y a une incapacité fréquente à assumer les conséquences d’un choix.
Ces personnes veulent souvent éviter la perte sous toutes ses formes : perdre le confort conjugal et perdre l’amant(e). Elles se mettent alors dans une zone grise, espérant maintenir les deux.
Résultat ? Celui ou celle qui aime "en marge" devient une attente suspendue, une extension du besoin de l’autre, plus qu’un être humain reconnu dans son vécu.
On vit dans une époque schizophrène : on glorifie la fidélité dans les apparences, mais on légitime socialement les doubles vies.
On condamne l’adultère, mais on consomme le fantasme amoureux dans toutes les séries.
Celui qui demande à l’amant(e) d’attendre est souvent prisonnier d’un rôle social, d’une image familiale, d’une pression du regard des autres.
Alors il/elle "gèle" l'autre dans un temps parallèle, un espace sans droit, sans voix.
L'amant(e) est une figure très ancienne : celle de l’amour hors-norme, du lien non reconnu par la tribu, de l’amour sans statut.
Dans toutes les cultures, l’amant(e) a été à la fois adoré(e) et invisibilisé(e).
Aujourd’hui encore, cette position marginale reste chargée d’injustice, car elle est hors du système, hors des lois, hors de la reconnaissance symbolique.
Alors, on ne veut pas voir sa souffrance, parce que la voir, ce serait remettre en cause l'ordre établi.
Alors pourquoi cette cécité émotionnelle ?
Parce que voir la souffrance de l’amant(e), c’est regarder en face sa propre lâcheté, ses contradictions, ses peurs.
C’est accepter que l’amour n’excuse pas tout.
Et que ret**der une décision, c’est déjà faire souffrir.
Ce n’est pas seulement une question de fidélité, mais de responsabilité émotionnelle.
Car celui qui demande à être attendu porte la charge d’une attente qu’il ne mesure pas toujours… ou qu’il préfère ignorer.