Boussuges psychanalyste "Chronique d'une psy"

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PSYCHANALYSTE - PSYCHOTHERAPIE
ENFANTS - ADOLESCENTS - ADULTES - COUPLES - PERSONNES EN SITUATION DE HANDICAP PHYSIQUE -
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Thérapie brève - de soutien - analyse.

QU’EST-CE QUE LE COUPLE POUR CHACUN D’ENTRE NOUS ?Une scène intime… mais aussi un théâtre de l’inconscient.Le couple n’e...
17/11/2025

QU’EST-CE QUE LE COUPLE POUR CHACUN D’ENTRE NOUS ?
Une scène intime… mais aussi un théâtre de l’inconscient.

Le couple n’est jamais une simple addition de deux individus. C’est une construction où se rejouent, souvent en silence, nos conflits les plus archaïques : la quête du premier regard parental, le besoin d’être confirmé dans son existence, la peur de perdre l’amour ou celle d’être envahi.
Le couple devient alors le lieu où nos fantasmes tentent de prendre forme, où nos blessures cherchent inconsciemment une issue, et où nos défenses se renforcent ou se fissurent.

Le couple est un paradoxe vivant :
on y cherche à la fois l’autre comme altérité — celui ou celle qui m’échappe, qui me confronte, qui me déplace — et comme double — celui qui me comprend sans que je parle, qui rassure mes manques, qui apaise mes angoisses.
Cette tension, qui semble contradictoire, est au cœur même de la condition humaine : nous désirons simultanément la fusion et la liberté, la sécurité et l’inconnu.

Chaque époque redéfinit ce que le couple devrait être.
Mais intérieurement, chacun de nous le charge d’une mission secrète : réparer ce qui a été blessé, répéter ce qui n’a pas pu se dire, ou éviter de retomber dans ce que l’on redoute.
Ainsi, le couple devient un espace où cohabitent l’amour réel et l’amour fantasmé — parfois en harmonie, parfois en conflit.

Et peut-être que la véritable question n’est pas :
« Qu’est-ce que le couple ? »
mais plutôt :
« Qu’est-ce que le couple réveille en moi ? Quelle part de mon histoire parle lorsqu’aimer devient possible, difficile ou menaçant ? »

Le couple n’est pas seulement une relation.
C’est un miroir.
Un révélateur.
Un laboratoire de soi.
Un lieu où l’autre n’est jamais seulement l’autre… mais aussi celui que mon inconscient construit, craint, espère et transforme.

HARCÈLEMENT : POURQUOI LA PLUPART DES ENFANTS VICTIMES N’OSENT PAS EN PARLER :Je propose ci-dessous une lecture qui arti...
06/11/2025

HARCÈLEMENT : POURQUOI LA PLUPART DES ENFANTS VICTIMES N’OSENT PAS EN PARLER :

Je propose ci-dessous une lecture qui articule concepts psychanalytiques classiques et cliniques contemporaines — enjeux intrapsychiques, dynamiques familiales et dispositifs culturels — pour rendre compte du mutisme fréquent des enfants victimes de harcèlement scolaire.

1) Le refus de dire comme défense contre l’effraction de l’ego:
Lorsque l’enfant subit des attaques répétées, il est confronté à une effraction narcissique : l’autre dénonce, fragilise, voire détruit une image de soi construite. Dire reviendrait à reconnaître externement une coupure narcissique inconcevable intérieurement.
Le silence protège donc l’unité subjective en maintenant une illusion de normalité. Psychodynamiquement, on peut appeler cela une défense par négation : mieux vaut nier ou taire la violence que d’en affronter la vérité, qui ferait éclater le moi.

2) Honte, culpabilité et identifications perverses :
La honte — affect profondément lié à la vulnérabilité du corps et à la perception du regard d’autrui — est centrale.
L’enfant honteux ressent souvent que sa souffrance le disqualifie comme sujet digne d’attention ; il anticipe la stigmatisation. Il y a aussi souvent une identification à l’assaillant : pour survivre psychiquement, l’enfant peut intérioriser le point de vue persécuteur (« si je suis faible, c’est ma faute »).
Cette identification produit une coupable interne (un surmoi précoce et sévère) qui interdit de réclamer aide ou compassion.

3) Dissociation, mémoire implicite et inarticulabilité traumatique :
Les vécus répétitifs et imprévisibles peuvent générer des réponses dissociatives : l’expérience est encodée comme mémoire somatique/implicite — sensations, peurs, tensions musculaires — sans langage narratif.
L’enfant manque littéralement de mots pour relater ce qui lui arrive ; quand il essaye, il risque d’effrayer ou d’être incompris, renforçant le retrait.
La psychanalyse met ici l’accent sur le manque de symbolisation : sans symboles, pas de récit, pas d’appel à l’autre.

4) Transferts et attentes envers la figure parentale :
Parler, c’est mobiliser la figure parentale dans une relation transférentielle : l’enfant attend de ses parents une contenance. Si, dans son expérience antérieure, la figure d’attachement a été anxieuse, impuissante, ou réactive (colère, déni, surprotection), l’enfant anticipe une réaction déceptive et préfère taire. En termes Bioniens, (BION) l’enfant cherche un conteneur capable de transformer son anxiété bruyante en pensée : s’il ne croit pas trouver ce conteneur, il garde son intranquillité pour lui.

5) Dynamiques familiales et mécanismes de défense collectifs :
Au niveau familial, le harcèlement menace des représentations (parents compétents, famille protégée). La famille peut donc exercer des mécanismes de défense collusifs : déni, minimisation, délégation de responsabilité à l’école, ou projection (attribuer la « faute » à l’enfant).
L’enfant perçoit souvent ces enjeux invisibles et se tait pour préserver l’équilibre familial — ce qui revient à fonctionner comme **“porteur”» d’un secret destiné à maintenir la paix domestique.

6) Schèmes identitaires et rite d’appartenance au groupe social :
Le groupe de pairs fonctionne comme un microcosme de règles, symboles et sanctions. Être victime remet en question l’appartenance : par peur de devenir « autre », l’enfant préfère nier l’exclusion.
Le silence peut alors être pensé comme une stratégie adaptative visant à garder une place (même marginale) dans la structure sociale.
Le harcèlement est souvent ritualisé : le groupe valide sa cohésion en désignant un bouc émissaire ; dénoncer serait mettre en péril les codes du groupe.

7) Langage inconnu, traumatisme et impossibilité de faire sens :
Dire suppose la capacité à mettre en mots une expérience et à s’attendre à une chaîne de réponses (compréhension, protection).
Beaucoup d’enfants n’ont pas le lexique social ni la représentation que leurs parents sauront écouter autrement qu’en jugeant.
Il existe donc une faille symbolique : le langage que possède l’enfant pour raconter (gestes, plaintes somatiques, jeux) n’est pas reconnu comme un discours de détresse convertible en aide.

Conclusion :
Le silence de l’enfant victime n’est pas un simple manque d’information : c’est le produit d’un réseau de forces psychiques (honte, identification, dissociation), familiales (déni, protection imaginaire) et culturelles (normes de groupe, scripts sur la force).
Comprendre ce mutisme réclame une clinique qui restaure la parole en travaillant simultanément la contenance parentale, la symbolisation et la transformation des défenses collectives.
Parler devient possible quand l’enfant sent que sa honte peut être accueillie sans jugement, que son récit ne sera pas une accusation mais une réparation.

☺️😉
03/11/2025

☺️😉

QU’EST-CE-QUE LA SURCHARGE ÉMOTIONNELLE ? On parle souvent de « surcharge émotionnelle » comme d’un trop-plein : trop de...
03/11/2025

QU’EST-CE-QUE LA SURCHARGE ÉMOTIONNELLE ?
On parle souvent de « surcharge émotionnelle » comme d’un trop-plein : trop de ressentis, trop de tensions, trop d’événements à intégrer.
Mais en psychanalyse, ce n’est pas tant la quantité d’émotions qui crée la surcharge, que l’impossibilité de les symboliser.

L’émotion, pour exister psychiquement, doit être transformée : elle doit passer du corps à la pensée, du vécu brut à une représentation.
Freud parlait déjà de ce travail de liaison entre les excitations internes et les mots, entre l’affect et le signifiant.
Lorsque cette liaison se rompt, l’affect reste « libre » — non symbolisé, non traité — et le psychisme se retrouve débordé.

Dans ces moments, ce n’est pas seulement l’émotion qui fait mal, c’est l’impossibilité de lui donner forme.
Ce qui n’a pas pu être dit, rêvé, pensé, s’exprime alors autrement :
par la somatisation, la fatigue, l’irritabilité, ou une impression de confusion intérieure.
Le Sujet ne sait plus ce qu’il ressent, il ne sait plus où mettre ce qu’il vit.

On pourrait dire que la surcharge émotionnelle est un échec momentané du travail de symbolisation : le psychisme n’a plus la capacité d’élaborer, d’absorber, de transformer.

Mais ce phénomène ne se joue pas uniquement dans l’intime.
Notre époque exacerbe ce débordement : hyperconnexion, flux d’informations, exposition permanente aux affects collectifs.
L’appareil psychique, saturé de stimuli, n’a plus le temps de « digérer » ce qu’il reçoit.
L’accélération sociale se double d’une accélération émotionnelle.

L’humain a toujours eu besoin de médiations symboliques : rituels, paroles, communauté, temporalité.
Aujourd’hui, ces espaces de traitement de l’émotion se raréfient.
Nous ressentons beaucoup, mais souvent seuls.
Nous exprimons, mais sans tiers.
Et le lien social, qui jadis soutenait l’élaboration, se fragilise.

La surcharge émotionnelle peut être comprise comme un mécanisme de défense qui s’effondre : le pare-excitation, cette barrière psychique qui filtre les stimuli, ne parvient plus à jouer son rôle protecteur.

Le sujet se retrouve exposé, nu face à ce qu’il éprouve.
C’est une expérience de débordement, parfois angoissante, mais aussi potentiellement féconde :
elle signale que quelque chose cherche à se dire.

La tâche thérapeutique consiste alors à restaurer la capacité de symboliser, à remettre du sens, du langage, du temps.
À permettre que l’affect circule à nouveau, qu’il soit reconnu, nommé, intégré.
C’est dans la parole, dans l’écoute, dans la présence d’un autre, que ce trop-plein peut retrouver une forme psychique supportable.

Car, au fond, la surcharge émotionnelle n’est pas un excès d’humanité — c’est une humanité en attente de symbolisation.

BONNE SOIRÉE À VOUS TOUS🙂
01/11/2025

BONNE SOIRÉE À VOUS TOUS🙂

"On ne choisit pas ce que nos parents nous ont transmis, mais on choisit ce qu’on en fait. Devenir adulte, c’est arrêter...
01/11/2025

"On ne choisit pas ce que nos parents nous ont transmis, mais on choisit ce qu’on en fait. Devenir adulte, c’est arrêter de les blâmer et commencer à se bâtir."

LA FUITE : UN MÉCANISME DE DÉFENSE AUX MULTIPLES VISAGES :Nous avons tous, à un moment ou à un autre, ressenti l’envie d...
30/10/2025

LA FUITE : UN MÉCANISME DE DÉFENSE AUX MULTIPLES VISAGES :
Nous avons tous, à un moment ou à un autre, ressenti l’envie de fuir.
Mais au-delà de l’évidence de l’évitement, la psychanalyse nous apprend que cette fuite peut être bien plus qu’une simple réaction : elle est souvent le miroir de nos conflits internes.
Freud évoque la répression, ce processus par lequel l’esprit éloigne de la conscience ce qui lui est insupportable.
Fuir devient alors un moyen de protéger le moi face à des émotions ou des situations trop menaçantes.

Mais fuir, c’est aussi tenter de préserver notre cohérence psychique.
Winnicott parlerait d’un espace transitionnel, où la distance permet de reprendre souffle, de se reconstruire, de reprendre contact avec soi-même avant d’affronter le réel.
Dans ce sens, la fuite n’est pas forcément une faiblesse : elle peut être un temps de maturation, une respiration nécessaire face à l’intensité de nos expériences.

Pourtant, rester constamment en fuite peut enfermer dans une forme de répétition inconsciente :
le même schéma d’évitement se reproduit, nourrissant l’anxiété et l’insatisfaction.
Jung évoquerait ce phénomène comme une résistance à l’individuation, ce chemin difficile mais essentiel vers la connaissance de soi.

En fin de compte, fuir ou rester, éviter ou affronter, sont des choix qui disent beaucoup de notre relation à nous-mêmes, à nos peurs, et à ce que nous sommes prêts à accueillir.

LE FILS PRODIGUE : UNE HISTOIRE ÉTERNELLE … ET TERRIBLEMENT ACTUELLE :Dans la parabole du fils prodigue, un jeune homme ...
24/10/2025

LE FILS PRODIGUE : UNE HISTOIRE ÉTERNELLE … ET TERRIBLEMENT ACTUELLE :

Dans la parabole du fils prodigue, un jeune homme rejette le foyer, claque la porte, et part prouver au monde qu’il peut exister seul.
Ce n’est qu’après s’être heurté à la dureté du réel qu’il revient vers son père.

Ce récit biblique n’est pas un vieux conte moral.
C’est le psychodrame familial le plus universel :
celui de l’adolescent qui cherche à devenir adulte.

Pour se construire, l’enfant doit symboliquement “tuer les parents” :
contester, rejeter, dénigrer…

Ce mépris n’est pas un désamour.
C’est une tentative maladroite d’exister par soi-même :

« Je dois te renier pour devenir moi. »

Mais quand l’illusion d’autonomie se fissure,
le désir d’être accueilli à nouveau revient.

Aujourd’hui, nous assistons à une mutation :

L’adolescence s’allonge :

L’entrée dans la vie autonome recule.

Les familles absorbent les défaillances économiques

Les jeunes s’affirment par le refus, plus que par la construction

Ils sont souvent adultes dans leur liberté,
et enfants dans leur dépendance.

Dans toutes les cultures, devenir adulte passe par une séparation rituelle.
Avant : rites initiatiques clairs.
Aujourd’hui : no man’s land identitaire.

Nos jeunes ne quittent plus le nid,
ils s'en échappent, comme si l’indépendance devait se voler.

Et les parents restent là, entre :

Amour
Crainte
Culpabilité
Espoir.

Les parents ne sont plus des figures d’autorité absolue.
Ils deviennent des “partenaires de négociation”…

Mais l’enfant, pour se sentir solide,
a besoin d’un parent qui tienne la limite :

« Je t’aime, mais je ne me laisse pas maltraiter. »

Accepter la colère du jeune,
ce n’est pas accepter l’irrespect.

Le lien n’est pas un dû.
Il se co-construit.

Le parent doit accepter de perdre son enfant…
pour lui permettre de revenir autrement.

Le silence est parfois un acte d’amour mature.
Une manière de dire :

« La porte reste ouverte.
Mais c’est à toi de faire le chemin. »

L’autonomie naît dans la confrontation à la réalité,
pas dans le confort ni dans le sauvetage.

Le fils prodigue n’est pas l’histoire du repentir.
C’est l’histoire du chemin intérieur :

- quitter le regard parental
- se confronter au monde
- découvrir sa vulnérabilité
- et choisir de revenir…
non plus comme un enfant,
mais comme un adulte en relation.

Et le parent, lui, devient
non plus celui qui retient,
mais celui qui attend, debout, digne, aimant.

HYPERSENSIBILITÉ : ET SI C’ÉTAIT UN GÉNIE ÉMOTIONNEL QUI S’IGNORE?On parle souvent de l’hypersensibilité comme d’un « tr...
24/10/2025

HYPERSENSIBILITÉ : ET SI C’ÉTAIT UN GÉNIE ÉMOTIONNEL QUI S’IGNORE?
On parle souvent de l’hypersensibilité comme d’un « trop ». Trop intense, trop émotif, trop fragile, trop réactif…
Comme si ressentir profondément était un défaut de fabrication.
Comme si ce monde n’avait de place que pour ceux qui se coupent de leur propre humanité.

Pourtant, l’hypersensibilité n’est pas un bug.
C’est une interface ultra-connectée avec le monde, une capacité à capter les nuances, les vibrations, les sous-textes.
C’est un radar émotionnel, affûté, rare, fin.
C’est un cœur qui n’a pas de mode avion.

C’est souvent le signe d’une psyché qui perçoit avant de comprendre.
Une âme qui reçoit le monde brut, sans filtre, sans mensonge.
C’est un contre-pouvoir à la froideur, à la déconnexion, à l’indifférence.
Ce sont des êtres comme cela qui ont permis au groupe de survivre :
repérer le danger, anticiper, ressentir, protéger.

Mais oui… ce cadeau se paye cher.
Il y a des tempêtes internes.
Des vagues qui montent trop vite.
Des blessures qui s’impriment plus profondément que chez les autres.
Alors il faut apprendre, non pas à éteindre, mais à canaliser.
À transformer le tumulte en intuition.
À faire de cette intensité un art, une force, une vision.

Car il y a, dans l’hypersensibilité, une beauté inégalable.
Celle de voir la vie en haute définition émotionnelle.
Celle d’aimer sans demi-mesure.
Celle de pleurer quand c’est beau et quand c’est injuste.
Celle d’être vivant… pleinement.

Si tu es hypersensible, tu n’es pas trop.
Tu es plus.
Plus vivant.
Plus humain.
Plus connecté.

Et le monde aura toujours besoin de cœurs comme le tien🙂

QU’EST-CE-QUE QUI POUSSE l’ÊTRE HUMAIN À COURIR APRÈS LE POUVOIR ?Le pouvoir n’est pas seulement une ambition sociale ou...
23/10/2025

QU’EST-CE-QUE QUI POUSSE l’ÊTRE HUMAIN À COURIR APRÈS LE POUVOIR ?

Le pouvoir n’est pas seulement une ambition sociale ou politique : c’est une mise en scène du manque.
Derrière le désir de dominer se cache souvent le besoin archaïque de combler une faille dans l’être, une blessure première liée à la dépendance originelle de l’enfant envers ceux qui détiennent, pour lui, le pouvoir absolu : ses figures parentales.

Le pouvoir est une tentative de maîtriser l’immaîtrisable.
Freud l’aurait rattaché à la pulsion de toute-puissance infantile — ce fantasme de pouvoir “tout” sur le monde, qui s’effondre quand l’enfant découvre la castration symbolique : il ne peut pas tout, il dépend, il manque.
Ce manque devient moteur. Le sujet cherche, à travers la vie adulte, à reconquérir symboliquement cette puissance perdue.

Là où l’enfant subissait la loi de l’Autre, l’adulte cherche à devenir la Loi lui-même.
Mais cette quête est paradoxale : plus il cherche à maîtriser, plus il s’enferme dans la peur de perdre le contrôle. Le pouvoir devient une défense contre l’angoisse de la perte, du vide, de la mort psychique.

Lacan dirait que le pouvoir est une tentative d’appropriation du désir de l’Autre : être celui qui oriente, influence, suscite, pour ne pas être celui qui attend.
C’est une manière de ne plus dépendre du regard ou du désir de l’autre — tout en y restant totalement soumis.

Le pouvoir offre une illusion de cohérence narcissique.
Il vient réparer la faille du sentiment de valeur personnelle.
Mais plus le pouvoir devient un support identitaire, plus le moi s’y fige, et plus il s’éloigne de l’être.
Celui qui ne “tient” que par le pouvoir finit par devenir le serviteur de sa propre image.

Dans les premières structures sociales, le pouvoir servait à ordonner la survie du groupe : il incarnait la fonction symbolique du Père, celui qui garantit la loi et la cohésion.
Dans nos sociétés individualistes, cette fonction s’est déplacée vers une quête personnelle : le pouvoir est devenu un signe de valeur narcissique, une manière d’exister dans un monde saturé d’ego et de performances.

Le pouvoir n’est plus seulement une fonction, il est devenu une fiction identitaire.
On ne veut plus gouverner, on veut exister à travers l’autorité.

Le pouvoir attire ceux qui, inconsciemment, ont peur du vide, de la perte de sens, de l’effacement.
Mais le vrai courage n’est pas de dominer : c’est d’affronter ce vide, sans chercher à le remplir par la domination.

Le véritable pouvoir n’est pas sur les autres, mais sur soi :
celui de rester Sujet, et non esclave de son propre besoin de toute-puissance.

Adresse

442 Avenue Jean Prouvé
Nîmes
30900

Heures d'ouverture

Lundi 08:00 - 20:00
Mardi 08:00 - 20:00
Mercredi 08:00 - 20:00
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