12/09/2025
L'importance du silence
En sophrologie, le silence est partout, à chaque pause proposée par le sophrologue, ...
Le silence permet de se relier, de laisser émerger, de laisser s'imprégner.
C'est dans les silences du sophrologue que naissent les phénomènes, ceux qui nous relient à la Vie, à ce qui est vraiment au delà des ombres du fond de la caverne de Platon.*
Le silence est extrêmement précieux. Il est essentiel, essence-ciel, l'essence de ce qui nait dans le ciel, dans l'univers et en soi. Le lien entre le macroscosme et le microcosome passe par le silence.
Le silence est aussi dans les échanges avant la pratique sophrologique, il permet à l'autre de se poser, de se déposer, s'entendre, poser ce qu'il a à déposer, contacter ce qu'il a à contacter.
La réflexivité, poser un regard sur soi-même, se prendre soi-même pour objet d'observation, et devenir progressivement ainsi sujet nécessite également du silence.
Le silence est également au coeur des phénodescriptions, le moment précieux où l'on met en mot ce qui a été vécu, ce qui a émergé, évolué durant la pratique. Le silence est indispensable et agit comme un élément révélateur des phénomènes, un vecteur d'intégration dans la conscience de ces phénomènes, permet l'observation, l'émergence, le lien,...il permet de lier les éléments de la vivance à ce qui était déjà devoilé dans la conscience et l'enrichit des nouvelles émergences.
C'est dans le silence que les impulsions données par les mots du sophrologue, combiné à l'état necessaire pour le travail intrasophronique agissent, c'est dans le silence que la sophrologie joue son rôle de révélateur essentiel, révélateur des essences de la Vie.
Le silence favorise l’activation du réseau du "mode par défaut" du cerveau, impliqué dans l’introspection, la consolidation de la mémoire et la créativité.
Plusieurs études montrent que quelques minutes de silence peuvent stimuler la neurogenèse dans l’hippocampe (zone liée à la mémoire et à l’apprentissage).
La plasticité cérébrale - la capacité des neurones à créer de nouveaux liens - se développe particulièrement quand on alterne attention focalisée, relâchement et récupération silencieuse.
En sophrologie, les moments de suspension, de silence et d’intégration (après une relaxation dynamique ou une sophronisation) permettent justement à l’expérience vécue de s’inscrire, de «descendre» dans le corps et dans le système nerveux.
Ce n’est pas le silence seul qui « crée » la plasticité, mais le silence après une stimulation vécue consciemment (découverte, conquête, integration respiration, mouvement doux) qui permet la plasticité cérébrale, qu'elle est rendue possible.
Ce moment ouvre un espace où le cerveau peut consolider de nouveaux chemins neuronaux, en accord avec la répétition et la qualité de l’expérience.
On peut rapprocher cela des travaux de Norman Doidge sur la neuroplasticité, de Steven Laureys sur la méditation et le silence, ou encore de Jon Kabat-Zinn sur la pleine conscience : le silence est un temps d’intégration, qui donne au cerveau la possibilité de réorganiser ses réseaux.
✨ En sophrologie, le silence n’est donc pas un vide ou un élément accessoire, c'est un espace fertile :
c’est là que le vécu s’imprime, que les apprentissages sensoriels se transforment en nouvelles connexions, et que la conscience élargie peut s’enraciner.
*cf. caverne de Platon
Odette Sangaré