27/09/2024
Antigymnastique : un nom à contre-courant, presque à rebrousse-poil. Un nom qui questionne.
C’est celui d’une méthode de bien-être corporel née en France au début des années soixante-dix. La technique aurait pu porter le nom de sa créatrice, Thérèse Bertherat, mais celle-ci en a décidé autrement. Antigymnastique ou Antigym correspondent davantage à son esprit frondeur et aussi, sans doute, à l’air du temps. Nous sommes dans l’après-Mai 68, il souffle un vent nouveau de liberté. On cherche d’autres voies, de nouvelles manières de penser.
L’Antipsychiatrie sort les malades mentaux de l’asile psychiatrique, la styliste Sonia Rykiel invente les vêtements aux coutures apparentes, Daniel Cohn-Bendit décide qu’« il est interdit d’interdire ».
De son côté, Thérèse Bertherat publie un singulier récit d’une centaine de pages intitulé Le Corps a ses raisons. Écrit à la première personne, il se lit comme un roman et fait rapidement l’effet d’une petite bombe. Un million d’exemplaires vendus à travers le monde ! Le titre du premier chapitre, Votre corps, cette maison que vous n’habitez pas, donne le ton. Enfin, quelqu’un a trouvé les mots pour parler aux gens de leur propre corps. Enfin, quelqu’un a réuni la tête avec le corps. Enfin, quelqu’un tient tout autant compte des raisons psychiques qui peuvent rendre le corps susceptible d’accueillir la maladie, que des déformations et des causes mécaniques du mal. Enfin, quelqu’un propose un travail sur le corps où la parole et le contact avec les autres sont « incorporés ».
Au début des années quatre-vingt, submergée par les demandes, Thérèse Bertherat se décide à former des praticiens à sa méthode, d’abord en France, puis en Italie, en Espagne, en Suède, en Allemagne, au Canada, au Brésil, en Argentine, etc. Aujourd’hui, près de quarante ans plus t**d, la technique est enseignée dans une quinzaine de pays.
[ 📖 extrait de "Ma leçon d'Antigym" de Thérèse et Marie Bertherat ]
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