27/11/2025
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« Oui enfin, c’est un bouledogue français, un bully… »
Vous voyez cette petite phrase que notre voix intérieure répète en boucle quand des propriétaires de chiens hypertypés se « plaignent » de leurs problèmes de santé…
Un jour, un vétérinaire a simplement eu le courage de le dire tout haut et évidemment, les propriétaires n’étaient pas contents.
Comment ose-t-il ?
Pourtant, il n’a fait que dire clairement ce que tout le monde pense tout bas.
Mettre un cathéter est un combat tellement la peau est épaisse et inflammatoire. Gérer une détresse respiratoire, un cœur fragile, des hernies discales, un voile du palais trop long.
Et maintenant, on en arrive même à devoir attacher les membres de certains chiots pour éviter le syndrome du bébé nageur.
Des chiots tellement lourds, tellement dysproportionnés, tellement peu fonctionnels à la naissance qu’ils ne peuvent même pas se redresser. Leur cage thoracique s’aplatit sous leur propre poids, leurs membres partent sur les côtés en position de nageoire, et sans intervention rapide (attelles, bandages, rééducation), ces chiots ne marcheront jamais ou garderont des séquelles lourdes.
Et on ne parle même pas des problèmes d’yeux. Les ulcères cornéens à répétition parce que les yeux sont tellement proéminents qu’un simple brin d’herbe devient un danger. Les globes oculaires qui sortent de l’orbite. Les entropions, les ectropions, la sécheresse oculaire chronique...
Des chiens qui passent leur vie à pleurer, à cligner, à souffrir… juste parce qu’ils ont été sélectionnés pour avoir des yeux “ronds” et “mignons”. Ah c'est beau la souffrance ...
Et puis la peau. La peau malade, irritée, humide, qui macère dans les plis. Les dermatites de plis chroniques, les levures, les pyodermites, les allergies, l’odeur rance qui ne part pas. Des chiens qui vivent entre shampooings antiseptiques, crèmes, antibiotiques, corticoïdes… parce que leur corps est littéralement construit pour être inflammé.
Certains chiens n’ont aucune journée sans démangeaison.
Ajoutez à ça les problèmes de digestion, les ruptures du ligament croisé presque tacites chez les bully, les saillies impossibles sans assistance, les mises bas obligatoirement programmées par césarienne, la chondrodystrophie poussée à l’extrême, les aplombs catastrophiques et les chiens obèses primés en exposition…
Oui, ces chiens sont souvent des merveilles en comportement.
Mais des catastrophes de santé.
Et je ne comprends pas qu’on puisse continuer à sélectionner dans ce sens.
« Oui mais ils sont gentils. »
Et alors ? Ils souffrent toute leur vie. Comment peut-on accepter d’adopter un chien qu’il faudra opérer pour qu’il puisse respirer ou marcher ?
Je ne parle même pas d’un accident. Je parle d'opérations pour avoir une vie normale. De confort minimum.
À quel moment ça vous semble logique de perpétuer ce type de sélection ?
À quel moment « mais ils sont gentils » devient un argument valable pour créer des animaux en souffrance permanente, enfermés dans des corps malades ?
Je ne comprendrai jamais.
Pour moi, une race de chien devrait avoir deux objectifs simples :
1️⃣ un bon caractère, des chiens simples adapté à notre société moderne des caractéristiques comportementales communes ;
2️⃣ une longévité, une santé robuste.
Et c’est possible : en une quinzaine de générations, on peut complètement transformer une race.
Alors pourquoi ne le fait-on pas ?
Parce que tant qu’il y aura de la demande, ces élevages continueront d’exister.
Le pouvoir est là, entre les mains de ceux qui achètent. Et pour le moment, l’esthétisme semble primer sur la santé…
Aujourd’hui je parle d’hypertypes, mais ces tendances se retrouvent désormais dans presque toutes les races. Des chiens de races qui meurent de plus en plus précocement ...
Et si on remettait simplement un peu de bon sens dans la sélection ?
Parce que je suis désolée, mais pour moi le critère n°1, c’est d’avoir mon chien le plus longtemps possible, et en bonne santé, à mes côtés.
Des accidents arriveront toujours, des maladies inexpliquées aussi on ne peut pas tout contrôler... Parfois des combinaisons sont catastrophiques alors que d’autres non ... Aucun eleveur ne peut se targuer de vendre des chiens sans problème qui vivent 17 ans ... mais beaucoup font de leur mieux ...
Par contre lorsque la pathologie devient la norme, quand la souffrance devient “prévue” dans la race… là, ça devient un vrai cas de conscience.
