03/12/2024
**La rénovation énergétique au cœur des préoccupations face à la baisse des températures**
Avec l’arrivée du froid, les questions liées à la rénovation énergétique deviennent primordiales. Le diagnostic de performance énergétique (DPE), longtemps marginalisé, joue désormais un rôle clé dans les décisions des propriétaires. Focus sur cet indicateur incontournable, parfois critiqué, et influencé par une réglementation en constante évolution.
En bas des annonces immobilières, les petites lettres colorées du DPE semblent anodines, presque ludiques. Pourtant, elles pèsent lourd dans les choix des vendeurs et des acheteurs. Ces lettres, de A à G, traduisent la performance énergétique d’un logement : un logement classé A est très performant, tandis qu’un logement noté G est une "passoire thermique", synonyme de faible efficacité énergétique.
Introduit en 2006 mais longtemps ignoré, le DPE est devenu un enjeu majeur pour les propriétaires, surtout face aux défis du réchauffement climatique et à la hausse continue des prix de l’énergie. Ces deux phénomènes redéfinissent la viabilité des logements sur le long terme. À Lyon, par exemple, les étés sont plus chauds (+1,5°C depuis 1960 selon Météo France) et les hivers plus humides (+33 % d’ici 2050 selon La Chaîne Météo). Ce nouveau climat impose une réflexion sur la manière de construire et de rénover les habitations, voire de les utiliser.
Les effets de ces changements se font déjà sentir : les logements anciens lyonnais, mal isolés, sont étouffants en été et glacials en hiver. Cette situation est exacerbée par l’explosion des coûts énergétiques. Selon le ministère de la Transition écologique, le prix du gaz a grimpé de 20 % par an en moyenne sur les cinq dernières années, et celui de l’électricité a bondi de 14 % en 2023. De nouvelles hausses, notamment par le biais de taxes, sont déjà prévues par le gouvernement.
Conséquence directe : de nombreux Français réduisent leur chauffage pour maîtriser leurs dépenses. Trois quarts d’entre eux affirment limiter leur consommation pour faire face à des fins de mois difficiles, selon le dernier baromètre du médiateur national de l’énergie. Dans ce contexte, le DPE s’impose parmi les trois principaux critères de choix lors de l’achat d’un bien, aux côtés de la surface et de la localisation.
L’importance grandissante du DPE se reflète aussi dans l’augmentation des demandes de conseils en rénovation énergétique. À Lyon, l’Agence locale de l’énergie et du climat (ALEC) a enregistré une multiplication par six des appels téléphoniques ces dernières années, témoignant de l’intérêt croissant pour cet enjeu crucial.