08/04/2025
Il n'y a pas que la violence physique.
Ne sous-estimez pas la violence psychologique dont les dégâts sont innombrables car cette violence existe dans le silence, face aux rires gênés de l'entourage, lorsque la porte de la maison se referme.
La violence psychologique est un mécanisme d'emprise sournois, c'est la raison pour laquelle beaucoup de victimes subissent sans pouvoir se défaire de ces liens.
Si vous avez un doute, une question, ne restez pas seul.e, ne vous laissez pas submerger par la honte.
Parlez-en à des professionnel.le.s, nous saurons vous accompagner.
Je suis indépendante, je me sens libre.
J’ai rencontré quelqu’un d’extraordinaire. Il est plus âgé, intelligent, et il me traite comme une dame.
Il me dit que je suis belle, pleine de sagesse ; il aime ma manière de voir la vie.
Je sais que je ne devrais même pas y penser, mais… si, un jour, il me frappait, je partirais.
Il me traite tellement mieux que quiconque avant lui. Il me remarque vraiment, il me couvre de compliments, il m’écrit sans cesse.
Il est mûr, plus réfléchi, et jamais – jamais – il ne me ferait de mal.
Bien sûr, il ne le ferait pas. Mais si, par impossible, il me frappait, je partirais.
Il y a entre nous une connexion difficile à décrire. Il me comprend, profondément.
Il veut les mêmes choses que moi dans la vie.
Pour la première fois, je me sens totalement comprise.
Je suis pleine d’espoir, d’enthousiasme — et lui aussi, il le dit !
Il ressent la même chose que moi !
C’est impensable, inimaginable… mais si un homme me frappait, je partirais.
Il dit qu’il m’aime. C’est un peu tôt, non ?
Il veut qu’on emménage ensemble. Mais cela ne fait qu’un mois qu’on est ensemble.
Et maintenant, je l’ai vexé. Que suis-je en train de faire ?
Peut-être que je ne rencontrerai plus jamais une âme sœur comme lui.
D’accord… je le fais. Je t’aime aussi.
Il ne me frappera pas, mais si un jour il le faisait, je partirais.
Nous vivons ensemble, désormais. Il semble un peu distant.
Je me demande ce qui ne va pas. J’essaie de lui remonter le moral, mais rien n’y fait.
Je tente tout ce qu’il aime d’habitude : la maison impeccable, un bon dîner, une parole tendre, des gestes doux.
Mais il reste fermé. Peut-être ai-je fait quelque chose de mal, mais quoi ?
On était si bien, avant… Je vais tout faire pour que ça marche.
Mais bien sûr, s’il me frappait, je partirais.
Les choses ont changé. Quand cela a-t-il commencé ?
Il se met en colère, une colère noire, ses yeux deviennent étranges, presque possédés.
Il crie, tempête, hurle comme jamais je ne l’aurais imaginé.
Puis, il se referme. Un silence glacial.
Des jours entiers à faire comme si je n’existais pas.
Je le supplie de me pardonner — mais je ne sais même plus pour quoi.
Et soudain, tout redevient normal. L’homme d’avant est là, souriant.
Si seulement je cessais de tout gâcher, peut-être qu’il ne se fâcherait plus.
Mais s’il me frappait… oui, je partirais.
C’est touchant, dit-il, combien je suis naïve.
Il a sans doute raison, il est plus malin que moi.
Je veux voir mes amis, mais il dit que ça le blesse.
Est-ce que je pense à ce qu’il ressent ? Il n’a personne ici, lui.
Et moi, je veux sortir ? Quelle égoïste je fais.
Je dis pardon. Je reste à la maison, devant la télé, avec lui, en silence.
Mais s’il me frappait… je pense que je partirais.
On déménage. Il dit qu’il sera moins stressé près de sa famille.
Je demande si je peux voir mes amis avant de partir.
Est-ce vraiment une bonne idée ? dit-il.
Il me rappelle que je les ai négligés depuis qu’on est ensemble.
Ils doivent m’en vouloir. Il a raison. Quelle mauvaise amie j’ai été !
Je ne leur écrirai pas.
Quelle chance j’ai qu’il m’aime malgré tous mes défauts…
S’il me frappait… je crois que je partirais.
Nous avons déménagé. Je me sens si seule.
Il travaille beaucoup.
Quand il n’est pas là, je suis moins tendue — mais il me manque terriblement.
J’attends son retour.
J’entends la clé dans la serrure. Mon cœur s’emballe : joie… et angoisse.
Dans quel état d’esprit va-t-il rentrer ?
Il semble normal. Je me blottis contre lui sur le canapé.
Il soupire : « Je suis fatigué. Tu es trop en demande. »
Je me sens vide, et j’ai soif de son amour.
S’il me frappait… je suppose que je partirais.
Ses amis sont là. J’aime ces moments, il est plus affectueux.
Il dit qu’il est fier de moi.
Ils nous trouvent beaux ensemble, demandent quand on se marie.
Je vois ce regard dans ses yeux.
Quand ils partent : « POURQUOI T’AS FAIT ÇA ?! »
Je panique. Peut-être qu’il va me quitter cette fois.
Je me sens dévastée.
S’il me frappait… je ne sais pas si je partirais.
On prévoit une sortie. C’est rare.
Je fais tout pour que tout se passe bien.
Il s’énerve : je suis trop lente à me préparer.
Ce n’est pas grave, je pense.
Mais il y a des embouteillages. Je commence à angoisser.
Il conduit dangereusement près des voitures.
Il sait que je déteste ça, mais je n’ose rien dire.
Il hurle, jure. Mon cœur se serre. Je suis en tort, forcément.
Je me fais toute petite, pour ne pas aggraver les choses.
S’il me frappait… je ne suis pas certaine que je partirais.
C’est comme ça depuis un moment.
Il dit que je suis trop sensible.
« Si tu ne m’aimes pas tel que je suis, tu sais où est la porte. »
Il ne me retiendrait pas.
Mais je n’ai nulle part où aller. Et je ne vaux rien.
Il est parfois gentil. Peut-être souvent. Tout est flou.
Je ne comprends plus rien.
C’est sûrement moi. Trop fragile. Trop compliquée.
S’il me frappait… je crois que je ne partirais pas.
Quelque chose a changé. Les colères sont plus violentes.
Il jette des objets. C’est ma faute : je l’énerve.
Il dit qu’il appellera la police si je touche à ses affaires.
Ou qu’il me fera du mal si je n’écoute pas.
Il ment, je le vois maintenant.
Des mensonges sur l’argent, sur sa vie, sur moi.
Je suis vide.
Brisée.
S’il me frappait, la douleur aurait peut-être au moins un sens.
Mais il ne l’a pas fait.
Et ce n’est pas pour cela que je pars.
Je l’ai quitté.
Je me sens dépouillée, battue, épuisée, perdue — mais libre.
Libre… et pourtant, mon esprit reste en cage.
J’ai été brisée. Le chemin vers la guérison est long.
« C’était de la violence ? » me demandent-ils.
« Que faisait-il, exactement ? »
J’explique… Mais comment dire, comment transmettre, quand ma douleur est si vaste ?
« Ce n’est pas fameux, mais au moins il ne t’a jamais frappée », disent-ils.
"Les hommes qui frappent ne sont pas des hommes" de Emma Rose Byham.