12/04/2025
https://www.facebook.com/share/p/1Qx1aho3x9/
La plupart des gens ont une vision erronée du fonctionnement du corps humain, celui-ci n'est pas un assemblage d'éléments "MECANIQUES", qui s'useraient en les utilisant, mais un assemblage d'éléments "ORGANIQUES", un organisme qui renforce et améliore ses fonctions en les utilisant.
Le corps humain est un organisme adaptatif, un système "antifragile":
"Un système est antifragile si son exposition aux aléas de son environnement le renforce au lieu de le détruire ou de l’user. On reconnait ici tout de suite la propriété des systèmes vivants/organiques par opposition aux systèmes matériels/inertes.
On est bien à l’opposé d’un système fragile qui casse ou se détériore face à un choc. Un des corollaire fondamental est que l’homéostasie d’un tel système se définit dans le mouvement et le changement perpétuel."
Les gens imaginent que le problème du sport c'est l’usure des articulations, notamment des cartilages, bien sur cela peut se produire, en cas de sursollicitations ou de graves lésions, mais dans le principe c'est une vision naïve du fonctionnement de l'organisme.
Le problème du sport ce sont les accidents (arrêt cardiaque, commotion cérébrale, déchirure musculaire, fissure du cartilage, rupture tendineuse ou ligamentaire etc...), le dopage et le non respect des cycles de destruction/construction (sursollicitation).
En réalité les cartilages ne sont pas irrigués par des vaisseaux sanguins, leur seule façon de se procurer des nutriments, pour se renouveler et s'adapter (s'épaissir), c'est le liquide de synovie.
Le cartilage est un tissu, résistant aux forces biomécaniques lors des mouvements de l’articulation. Il permet d’assurer un bon glissement entre les pièces osseuses, amortit et répartit les pressions. Sa matrice est secrétée par un seul type de cellules, le chondrocyte.
Le chondrocyte c'est l’usine où se fabrique la matrice du cartilage. Il assure un équilibre permanent entre la synthèse de nouveau cartilage et l'élimination du cartilage usé. Si le chondrocyte ne travaille plus ou mal, cela aboutit à l’arthrose. La synthèse, l’incorporation et la dégradation des protéines de la matrice cartilagineuse (collagènes, protéoglycanes etc...) sont toutes dirigées par les chondrocytes.
Sous l’effet des pressions provoquées par les mouvements: compressés puis relâchés, les cartilages s’imprègnent puis expulsent la synovie, se chargeant au passage des précieux nutriments qu’elle contient, assurant le bon fonctionnement des cellules chondrocytes.
Deux choses sont nécessaires pour que ce fluide conserve ses propriétés (viscosité, apport en nutriments, élimination des déchets métaboliques): le mouvement et la compression.
Donc si une articulation n'est pas activement mobilisé, dans son amplitude complète, le corps dit "Je ne suis pas utilisé", les propriétés synoviales s'altèrent et l'articulation commence à dégénérer.
Plier et tendre les jambes, fléchir les hanches, plier, tendre, lever les bras etc... notre physiologie est construite autour de ces mouvements.
Les mouvements, les amplitudes, les capacités, il s’agit simplement de les utiliser (ou mieux de les améliorer), ou de les perdre.
Si une articulation n'est pas sollicité dans l'ensemble de son amplitude, le corps s'adapte, en raccourcissant certains muscles, en verrouillant certains tissus entre eux, en faisant pénétrer moins de synovie dans la portion non sollicitée.
Notre physiologie est basée sur des phénomènes d'adaptation physiologique à la contrainte (avec une structure "dose-réponse"), adaptations soumises à des cycles de destruction/construction:
Ostéoclaste/ostéoblaste, anabolisme/catabolisme, chondrogenèse/chondroblaste Etc...
- La minéralité osseuse augmente sous l'effet de la pression et des torsions, et s'effondre rapidement en l'absence de contraintes (cf les phénomènes observés en apesanteur).
- Les muscles s'hypertrophient sous l'effet des fortes sollicitations, et s'atrophient rapidement en absence de contraintes (cf l'alitement).
- Les cartilages se régénèrent sous l'effet des pressions et des mouvements, et tombent rapidement en dégénérescence en l'absence de sollicitations.
- Les ligaments deviennent plus larges et plus résistants.
Etc...
Comme dit plus haut, au niveau du cartilage, c'est le liquide synovial qui permet ce cycle, en apportant les enzymes qui dégradent les microparticules de cartilage abimé, et en apportant les protéines permettant son renouvèlement.
C'est précisément lorsque les fonctions adaptatives se dégradent que surviennent les pathologies.
C'est quand le cycle permanent de destruction et de reformation de l’os (ostéoclaste/ostéoblaste), et lorsque le remodelage osseux adaptatif s'effectue moins bien, que survient l'ostéoporose.
C'est quand le cycle permanent de destruction et de reformation du cartilage (chondrogenèse/chondroblaste), et lorsque le remodelage cartilagineux adaptatif s'effectue moins bien, que survient l'arthrose.
Au contraire conserver le plus longtemps possible de bonnes capacités d'adaptations, en les stimulant, ralenti les processus de dégradations de toutes fonctions de l'organisme (qui sont toutes par nature dégénérescentes).
Les résultats observés chez les athlètes masters reflètent le but que beaucoup d’entre nous ont: maximiser la "durée de vie" en atteignant un pic, puis en maintenant notre santé, nos capacités physiques et cognitives aussi longtemps que possible, en comprimant la mauvaise santé en une période aussi courte que possible.
Observez l'évolution des athlètes âgés: au lieu d'atteindre un sommet dans la trentaine, puis de connaître un déclin inexorable et linéaire, ils conservent leurs performances proches du sommet encore longtemps, enregistrant un déclin plus doux, suivi d'une chute rapide vers la fin de la vie.
En terme de capacités nous devrions donc viser le point de départ le plus haut possible avant que l’influence de la "décroissance" ne devienne plus prononcée.
Si les sportifs vivent en moyenne plus longtemps, si ils conservent en moyenne des articulations en bonne santé plus longtemps, si ils conservent en moyenne de bonnes capacités physiques plus longtemps, par rapport à la moyenne du reste de la population, c'est parce qu'ils conservent de bonnes capacités d'adaptations, plus longtemps, et a des niveaux plus élevés.
Le reste de la population n'étant en moyenne pas exposé à des niveaux de sollicitations suffisantes (sédentarité) ou au contraire soumis à des sursollicitations inadaptées dans leur travail, notamment dans leur fréquence (TMS, avec un non respect des cycles de destruction/reconstruction).