06/09/2025
« En psychanalyse, ce qui ne change pas n’est pas un choix, mais un symptôme. »
Voici un principe fondamental de la clinique analytique : la répétition. Là où le sujet se heurte sans cesse au même scénario, malgré la conscience de son impasse, il ne s’agit pas d’un libre choix mais d’une compulsion à répéter. Le symptôme n’est pas une décision rationnelle, mais la manifestation d’un conflit inconscient qui échappe au sujet.
On pourrait dire que :
Le choix suppose un espace de liberté, de décision consciente.
Le symptôme, lui, est une sorte de scénario qui s’impose, parfois déguisé, toujours têtu.
Exemple clinique.
Prenons le cas d’Emilie, 35 ans, qui consulte pour des difficultés récurrentes dans ses relations amoureuses. Elle se plaint d’attirer « toujours le même type d’hommes » : distants, peu investis affectivement, qui finissent par la délaisser. Bien qu’elle affirme vouloir une relation stable et sécurisante, ses choix amoureux semblent obéir à une logique contraire.
Au fil de la cure, ce schéma répétitif se révèle comme l’écho d’une histoire plus ancienne : une enfance marquée par un père affectivement absent et imprévisible. L’inconscient d’Emilie rejoue, dans ses relations actuelles, la scène originelle d’une attente insatisfaite, comme si elle cherchait à réparer l’inaccessible amour paternel.
Analyse.
Ce qui apparaît d’abord comme une « mauvaise orientation » se dévoile, dans l’espace analytique, comme un symptôme : une mise en acte de l’inconscient. La répétition n’est donc pas un choix, mais la fidélité silencieuse à une douleur ancienne.
Le travail psychanalytique ouvre alors une possibilité : reconnaître que cette répétition a un sens, qu’elle n’est pas le fruit du hasard. À partir de là, le sujet peut commencer à s’en dégager, en transformant le symptôme en parole et en désir véritable. Et c’est précisément dans cet espace, entre ce qu’on croit choisir et ce qu’on répète malgré soi, que la psychanalyse travaille.