18/07/2025
La Psychogénéalogie pose le principe de l’existence dans une famille de règles de loyauté, d’injonctions, de permissions et de non-dits, qui fixent le rôle et les obligations de chacun dans le système familial mais également de la transmission transgénérationnelles des traumatismes familiaux. En naissant nous recevons un "grand livre" des dettes, des mérites, des valeurs, des règles, des missions de la famille. Nous devrons faire fructifier ce patrimoine, en régler les dettes, en perpétuer les valeurs.
Il est important de différencier la transmission intergénérationnelle (entre générations se connaissant) et la transmission transgénérationnelle (sur plusieurs générations parfois lointaines) la première est consciente et transmet l’histoire, l’identité familiale. La seconde est inconsciente et transmet ce qui est tenu secret, souvent un traumatisme ou un deuil non résolu, mais encore actif.
Du contenu du Contrat de naissance : ensemble des projections parentales et familiales sur le rôle qu’un nouveau née doit tenir dans son système familial, ce contrat donne à la personne des obligations inconscientes limitant ou encadrant sa trajectoire de vie (par exemple un enfant dont le contrat est de reconstituer la fortune familiale se verra inconsciemment obligé de se diriger vers un métier lui permettant de remplir son contrat).
Un humain naît d'abord du « projet » d'une femme et d'un homme. Certes, ce projet n'est pas aussi simple qu'on pourrait le croire(...).
Résultante d'un nombre considérable de facteurs, chaque naissance est totalement singulière et débouche, que les parents en soient conscients ou pas (nous le sommes généralement très peu), sur une existence marquée d'emblée par un déterminisme vertigineux. (...) c'est ce déterminisme que Marie-Noëlle Maston appelle « projet- sens ».
(...) Ce projet-sens peut, éventuellement, et même souvent, ressembler à un grave « non-sens », aliénant et mortifère. Parce qu'on ne nous désirait pas. Ou que l'on désirait un enfant d'un autre sexe. Ou que l'on nous a fait endosser le rôle d'un tiers, vivant ou mort. Ou parce que notre mère nous a transmis son angoisse, ses terreurs, ses haines, ses tristesses... généralement sans le vouloir, ou même, très paradoxalement, en faisant tout pour nous en protéger et donc en s'enfermant dans un déni du problème qui, en réalité, ne trompait personne et surtout pas l'inconscient du bébé en elle.
(...) En travers de nous peuvent venir se coincer des fragments de vie maternelle, ou paternelle, ou ancestrale, inaccomplissements, souffrances et frustrations, dont nous commençons à hériter dès l'aube utérine de notre vie. Ainsi commencent bien des ratés de la vie, sinon des vies ratées.
(...)Ce contexte est fait d'une foule de données, belles ou moins belles, sur lesquelles nos parents ne pouvaient généralement pas grand chose. Il ne s'agit nullement de les accuser ni de les culpabiliser, mais de travailler à nous libérer et, ce faisant, à les libérer eux-mêmes et surtout à libérer nos descendants, en clarifiant notre propre « projet d'enfant »."
de P. van Eersel