12/09/2025
Tu n’étais pas masculine, ma fille.
Tu étais une enfant.
Une enfant qui a dû se déguiser en force parce que personne ne veillait sur sa fragilité.
On t’a obligée à t’endurcir, à cacher la fleur de ta féminité comme on protège un trésor pour qu’on ne le détruise pas.
Ton énergie masculine n’est pas née avec toi : tu l’as tissée pour survivre.
C’était ton armure, ton refuge, ta manière de dire : « Je suis là, même si je tremble à l’intérieur. »
Et même si personne ne l’a compris, même si l’on t’a jugée pour ta dureté, cette dureté fut ton salut.
Regarde-toi aujourd’hui : tu es toujours debout.
Grâce à cette carapace, tu es arrivée jusqu’ici, femme.
Mais je veux que tu saches : tu n’es plus en danger.
Tu n’as plus besoin de cacher ce qu’il y a de plus tendre en toi.
Tu peux laisser respirer ta féminité, laisser revenir ta douceur sans crainte, offrir ta délicatesse sans qu’elle soit écrasée.
La petite fille que tu étais n’était ni froide, ni mauvaise, ni étrange.
Elle était courageuse.
Elle a eu la bravoure de protéger ce qu’il y avait de plus sacré en elle jusqu’à ce jour : le jour où tu peux enfin t’embrasser tout entière, avec ta force et ta tendresse, avec ton feu et ton eau.
Aujourd’hui, femme, tu peux dire à cette enfant :
« Merci de m’avoir sauvée. Je t’enlace. Et je t’aime telle que tu es. »