02. La Myrrhe Omumbiri, trésor des Himbas
L’histoire commence en 2007. A l’époque, nous étions les seuls à ne commercialiser qu’une seule matière (le Santal Spicatum). Les parfumeurs ont commencé à nous soumettre l’idée d’étoffer notre gamme. Nous n’étions pas encore sourceurs, mais plutôt représentants d’une filière. Et on n’avait pas franchement réfléchi à l’opportunité de le devenir. Mais une rencontre allait définitivement changer notre vie.
En avril 2007, on s’est rendu au salon de la cosmétique. Arrivés sur les lieux, on a croisé un peu par hasard Karen, une namibienne formidable et attachante, chargée de la protection de la biodiversité et des ethnies qui peuplent la région du Kaokoland, au nord-ouest de la Namibie. On a tout de suite sympathisé. Elle nous a parlé de la tribu Himba et du programme qu’elle venait de mettre en place avec son association Integrated Rural Development and Nature Conservation (IRDNC). En collaboration avec le gouvernement, la mission a pour objectif de leur offrir des opportunités de cultiver une espèce de Myrrhe endémique à la région et provenant d’un petit arbuste nommé l’Omumbiri (ou Commiphora Wildii). On a été subjugué par son travail. Le rendez-vous était pris.
En décembre, on a décollé pour Windhoek où Karen nous attendait. Sans perdre de temps elle nous a directement emmené à la rencontre des Himbas qui nous accueillaient généreusement dans la tribu pour la semaine. Connue depuis le XVe siècle et originaire des rives du Nil en Egypte, la communauté Himba a longtemps été nomade, voyageant au gré des saisons dans toute l’Afrique Australe. Ethnie de chasseurs cueilleurs, leur culture aux antipodes du monde occidental leur a valu d’être chassé de nombreux pays ces dernières années, notamment d’Angola, avant que la Namibie accepte de les accueillir dans le Kaokoland, près du fleuve Kunene, au nord-ouest du pays.
Depuis 2007, entre novembre et décembre (ce qui correspond aux périodes de fortes chaleurs) plus de 600 membres de la communauté Himba gagnent entre 80 et 400€ grâce à la récolte et la transformation de la résine produite par l’Omumbiri. C’est un travail presque exclusivement féminin, les hommes s’occupant du bétail invendable en ces saisons de sécheresse. En raison de leur éloignement à la société, ces revenus sont fondamentaux pour nourrir et fournir les soins à l’ensemble du village. Une initiative magnifique que nous soutenons depuis notre premier voyage namibien et qui n’est pas prête de s’arrêter.