21/03/2025
Le vrai sens du don
Nous sommes en pleine période de Ramadan et de Carême, et on me demande souvent si je pratique, notamment le Carême.
Bien que ce soit une question personnelle, j’ai accepté de partager mon point de vue sur le sujet. Ma réponse n'est que ma.propre vérité il ne m'appartient pas de vous convaincre mais d'ouvrir à la réflexion, au cheminement.
Non, je ne pratique pas le Carême, et pourtant, je suis croyante.
Simplement parce que je n’attends pas une période spécifique pour entreprendre des bonnes actions, m’interroger sur moi-même ou approfondir ma foi. Pour moi, c’est un cheminement quotidien, une quête qui ne se limite pas à un calendrier.
Je n’ai pas besoin de prouver ma foi à Dieu à une date imposée, mais plutôt à chaque instant, à chaque jour qu’Il fait.
Je crois que ce sont nos choix de vie, nos valeurs et notre état d’être qui nous élèvent un peu plus chaque jour, et non des actions limitées à une période donnée. Car après ? Que se passe-t-il une fois le Carême terminé ?
Ce serait comme dire qu’une personne ne prie que lorsqu’elle a besoin d’aide, puis oublie Dieu une fois que tout va bien.
Mais attention, il ne s’agit pas ici de donner des leçons ou de se prendre pour quelqu’un qui aurait tout compris. Loin de là. Je ne fais que partager mon expérience, mon cheminement, qui est en perpétuelle évolution. Je cherche, moi aussi, chaque jour, à comprendre un peu mieux ce que signifie vraiment donner, à l’appliquer du mieux que je peux, et à m’améliorer en cours de route.
Et puis, j’aimerais aussi parler à toutes ces personnes qui ressentent parfois une forme de culpabilité de ne pas pratiquer le Carême, mais qui pourtant, à leur façon, œuvrent chaque jour à être meilleurs. À toutes celles qui donnent, qui font preuve de bienveillance, qui tendent la main, et qui pourtant ont souvent l’impression de ne rien recevoir en retour.
Je ne prétends pas ne jamais en souffrir moi-même. Mais avec le temps, j’en souffre de moins en moins. Parce que j’ai fini par comprendre que la clé n’est pas tant d’attendre un retour, mais d’apprendre à se donner à soi-même d’abord, de façon inconditionnelle.
Peut-être que ce besoin de donner aux autres n’est-il, en réalité, que le reflet de ce que nous ne nous offrons pas assez à nous-mêmes.
Mon engagement spirituel, je l’ai déjà dédié à donner. Depuis 14 ans, en tant que médium, j’aide les autres, mais pas seulement.
On pourrait croire que mon engagement dans le don s’arrête là, mais il n’en est rien. Depuis 15 ans, j’ai aussi choisi de consacrer une partie de ma vie à la protection de l’enfance en tant que famille d’accueil.
Je crois que c’est un autre exemple du véritable don, celui qui ne s’attend à rien en retour. Tu offres tout ce que tu peux, tout ce que tu dois, pour chaque enfant qui t’est confié. Tu lui donnes un foyer, de la sécurité, de l’amour, mais au final, il part. Il ne te remerciera probablement jamais. Il ne donnera peut-être jamais de nouvelles. Et pourtant, tu as donné.
Être parent, c’est aussi l’un des plus beaux et des plus difficiles exemples de don inconditionnel. Donner la vie, élever un enfant, lui transmettre des valeurs, l’aimer sans condition, tout en sachant qu’un jour, il partira. Un enfant ne nous appartient jamais. Il grandit, il devient libre, il fait ses propres choix, parfois loin de nous. Le véritable amour, c’est accepter cela. C’est se réjouir de voir celui que l’on a le plus aimé s’envoler, même si la vie finit par nous séparer.
Je crois être en mesure de comprendre le mot donner, dans toute son humilité, dans toute son inconditionnalité.
Même ma mission de médium ne fait pas exception. Certes, l’aspect financier crée une frontière entre le don et le recevoir, mais au-delà des séances rémunérées, je donne encore : de mon temps, de mon énergie, de ma bienveillance. J’aide sans attendre, simplement parce que c’est ce que je suis. Mais parfois, ce don ne reçoit ni gratitude ni reconnaissance. Parfois, au lieu d’un merci, il y a l’oubli, voire la blessure.
Alors, tu apprends.
Tu apprends que donner, le vrai, ne vient jamais avec la certitude d’un retour. Tu acceptes que chaque acte d’amour que tu sèmes puisse rester sans écho.
Car il est dans la nature humaine d’espérer une réciprocité derrière chaque geste de générosité.
On pourra me reprocher bien des choses, mais pas de ne pas savoir donner.
Je ne prétends pas que ce chemin soit facile. Mais il a le mérite de replacer toujours sur la voie juste.
Et au fond, n’est-ce pas cela, la véritable essence du don ?
Donner sans attente, sans condition, sans certitude d’un retour. Accepter que l’amour, l’aide, le soutien que l’on offre puissent s’effacer dans le silence, dans l’oubli, voire dans l’ingratitude. Mais continuer malgré tout, parce que donner fait partie de qui l’on est.
C’est en cela que je ne limite pas ma foi ni mes actions à une période définie comme le Carême. Car la spiritualité, le don de soi, la remise en question ne devraient pas être des engagements ponctuels, mais un cheminement profond qui se façonne jour après jour, année après année.
Le véritable sens du Carême, comme toute démarche spirituelle, ne devrait pas être une parenthèse dans une vie, mais une continuité, une évolution constante.
Alors, où en es-tu, toi, sur ce chemin ?
As-tu déjà touché du doigt le vrai sens du mot donner ? Non pas à travers quelques bonnes actions sur un temps limité, mais dans ton quotidien, dans chaque choix, dans chaque instant ?
Et surtout, as-tu appris à te donner à toi-même ce que tu cherches tant à offrir aux autres ?
Vanessa 🙏