04/09/2025
[🎤3 questions à... Gabrielle Mallet, sexologue à l'Hôpital Privé Francheville]
La Journée mondiale de la santé sexuelle, célébrée chaque 4 septembre, vise à sensibiliser à l'importance d'une sexualité saine, respectueuse et épanouie. Notre sexologue, Gabrielle Mallet, nous parle notamment des droits sexuels à travers 3 questions.
👉 Comment définir simplement et efficacement le consentement explicite, notamment pour les plus jeunes ?
C’est quand chacun dit clairement “oui” et que ce “oui” est donné librement, sans pression, sans peur et sans manipulation. Une phrase simple pour les jeunes : “Si ce n’est pas un vrai OUI, alors c’est NON.”
Il faut aussi rappeler : le consentement peut changer à tout moment. Ce n’est pas parce qu’on a dit “oui” une fois qu’on doit dire oui toujours.
👉 L’évolution législative autour de la définition du consentement peut-elle avoir un impact concret sur la prévention des violences sexuelles ?
Oui. Quand la loi précise mieux ce qu’est le consentement, cela :
➡️Renforce la protection des victimes, qui peuvent être mieux entendues et défendues.
➡️Clarifie les repères sociaux, surtout pour les jeunes, en envoyant un message clair : pas de zone grise, le consentement est une condition incontournable. Il faut noter le poids sociétal patriarcal très fort et l’idée encore résistante du « devoir conjugal » qui ne devrait aucunement exister. Les représentations changent avec les nouvelles générations mais pas à la même vitesse, ni dans tous les milieux…
➡️Favorise la prévention, car les institutions, écoles et associations s’appuient sur ces définitions pour éduquer et sensibiliser.
Le dernier texte en date est une proposition de loi adoptée en première lecture au Sénat le 18 juin 2025, visant à intégrer la notion explicite de non consentement dans la définition du viol. Le Conseil d’État a donné son aval à cette réforme en mars 2025. Le texte attend désormais une version finale en commission mixte, avant promulgation éventuelle. Le Conseil d’État a validé l’intégration du non-consentement dans la définition pénale du viol.
Il propose notamment de modifier plusieurs articles (222-22, 222-22-1, 222-22-2 et 222-23) pour y inclure que “une atteinte sexuelle non consentie” constitue une infraction, et que le consentement doit être libre, spécifique, rétractable, et ne peut être déduit du silence ou de l’absence de résistance.
👉 Quels conseils pratiques partager pour aider chacun à reconnaître et respecter les limites de son ou sa partenaire dans une relation ?
Quelques repères simples :
➡️Demander et écouter : poser la question, ne pas supposer.
➡️Observer les signaux : si l’autre est hésitant·e, silencieux·se, ou pas enthousiaste, c’est probablement NON.
➡️Respecter les changements : un consentement peut s’arrêter à tout moment.
➡️Créer un climat de confiance : parler ouvertement de ses envies et de ses limites, sans jugement.
➡️Règle d’or : chercher un “oui enthousiaste” plutôt qu’un simple “pas de refus”. https://www.youtube.com/watch?v=S-50iVx_yxU
❤️ Aimer son / sa partenaire, ça commence par le respecter.