28/10/2025
« La force du pardon »
Après être devenu président, je suis allé déjeuner un jour avec mon équipe de sécurité.
Nous nous sommes installés dans un restaurant, et chacun a commandé ce qu’il voulait.
À la table juste devant nous, un homme attendait d’être servi.
Lorsqu’il reçut son repas, je demandai à l’un de mes gardes d’aller l’inviter à se joindre à nous.
Le garde s’exécuta, transmit mon invitation, et l’homme s’approcha avec son assiette.
Il s’assit juste à côté de moi.
Pendant qu’il mangeait, ses mains tremblaient sans cesse et il ne leva pas une seule fois les yeux de son assiette.
Quand nous eûmes terminé, il me salua sans oser me regarder.
Je lui serrai la main, et il partit.
Le garde, intrigué, me dit :
« Madiba, cet homme devait être très malade, ses mains n’ont pas arrêté de trembler pendant tout le repas. »
Je répondis :
« Non, mon ami. Cet homme n’est pas malade. Sa peur a une autre origine. »
Puis j’expliquai :
« Cet homme était le directeur de la prison où j’ai été détenu.
Après m’avoir torturé, alors que je criais et suppliais qu’on me donne de l’eau, il est venu me ridiculiser.
Au lieu de m’apporter de l’eau, il a uriné sur ma tête. »
Le garde resta muet de stupeur.
Je poursuivis :
« Il tremblait parce qu’il craignait qu’aujourd’hui, devenu président de l’Afrique du Sud, je le fasse emprisonner et que je lui fasse subir ce qu’il m’avait fait.
Mais je ne suis pas ainsi.
Un tel comportement n’appartient ni à mon caractère, ni à mes valeurs. »
Et j’ajoutai :
« Les esprits animés par la vengeance détruisent les nations.
Ceux guidés par la réconciliation les construisent.
Quand j’ai quitté la prison, je savais que si je ne laissais pas derrière moi la haine, la colère et le ressentiment, je resterais prisonnier pour toujours. »
Morale : La haine est l’arme des faibles, le pardon est la force des grands.
Inspiré par Nelson Mandela