11/11/2024
😥 𝗟’𝗛𝗜𝗦𝗧𝗢𝗜𝗥𝗘 𝗧𝗥𝗔𝗚𝗜𝗤𝗨𝗘 𝗗𝗘𝗦 𝗙𝗥𝗘̀𝗥𝗘𝗦 𝗥𝗨𝗘𝗟𝗟𝗔𝗡
En 1914, la famille Ruellan, issue de Saint-Malo, devient un symbole de dévouement et de sacrifice durant la Première Guerre mondiale. Sept frères issus de cette famille bretonne s’engagent pour la défense de la France, malgré leurs vies établies aux quatre coins du monde, laissant derrière eux femmes, enfants et projets. Leur sœur, Madeleine, infirmière volontaire, devient alors le cœur de la famille, assurant la communication entre les membres restants et recevant à chaque fois le terrible message annonçant la perte d’un frère.
Le premier sacrifice survient en février 1915, lorsque Bernard, âgé de 26 ans, meurt au front. Ancien éleveur en Algérie, il avait rejoint le 3e régiment de zouaves dès le début du conflit. Sa dernière lettre à Madeleine, qu’elle gardera toute sa vie, témoigne de son profond sens du devoir : « Je fais le sacrifice de ma vie en demandant au bon Dieu de me prendre de préférence à mes frères mariés. » Quelques mois plus t**d, en mai 1915, André, installé comme éleveur à Montevideo, meurt d’une b***e en plein front alors qu’il menait ses hommes en première ligne.
Les pertes continuent : Henri, le cadet, disparaît en février 1916 lors de la bataille de Verdun, enseveli vivant sous les tirs ennemis. Puis, en novembre de la même année, le capitaine Louis, père de cinq enfants, est également tué. À chaque nouvelle perte, Madeleine reçoit la visite silencieuse et douloureuse du curé de leur paroisse, incapable de prononcer les mots qu’elle connaît désormais par cœur : « Mort dans l’exercice de son devoir ».
Les années passent, mais la guerre continue de réclamer son tribut. En mai 1918, c’est Jean-Berchmans, chasseur alpin, qui est tué près d’Ypres, victime d’une b***e en pleine tête alors qu’il guidait ses hommes. Enfin, en octobre, alors que la fin de la guerre semble proche, Julius, le frère devenu aumônier militaire, décide de combattre en première ligne aux côtés de ses compagnons d’armes et meurt à son tour, quelques semaines à peine avant l’Armistice.
Le septième frère, sévèrement blessé par une attaque chimique à l’ypérite, survivra physiquement au conflit, mais meurt des suites de ses blessures plusieurs années plus t**d. Quant à Madeleine, elle ne cessera jamais de honorer la mémoire de ses frères. Elle épingle la Légion d’honneur sur leurs uniformes et conserve précieusement leurs lettres et souvenirs. Bien plus t**d, en 2011, les écrits de Madeleine sont retrouvés, offrant un témoignage poignant de cette famille brisée mais héroïque. Ces frères, à travers leur sacrifice, incarnent l’engagement et la bravoure d’une époque marquée par la douleur, mais aussi par une profonde résilience.