Sexologie Magazine

Sexologie Magazine La sexualité sous tous ses aspects, une meilleure compréhension, ses troubles et leurs solutions expliqués Sexothérapeute et Hypnothérapeute: RV sur Doctolib

03/10/2025

Un livre-enquête décrit l’univers impitoyable des thérapies alternatives, caché derrière une façade de bienveillance.

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L'ART SUBTIL DE L'ÉVOCATION SEXUELLEEntre érotisme et pornographie : comprendre ce qui nous excitePeut-on rester indiffé...
03/10/2025

L'ART SUBTIL DE L'ÉVOCATION SEXUELLE

Entre érotisme et pornographie : comprendre ce qui nous excite
Peut-on rester indifférent face à une scène érotique ? Pourquoi la pornographie, parfois extravagante, peut-elle pourtant déclencher l’excitation ? Ces deux formes d’expression – l’érotisme et la pornographie – nous placent en face d’une même question : qu’est-ce qui stimule réellement notre désir sexuel ?

Érotisme : le langage de la suggestion
L’érotisme est souvent perçu comme un art. Il ne dit pas tout, il suggère.
Plutôt qu’un étalage cru, il propose une mise en scène, un jeu d’ombres et de lumières, un frisson qui s’att**de. C’est l’art de l’insinuation, où l’imagination du spectateur complète ce qui n’est pas montré.
• Le corps se dévoile partiellement, derrière un voile, une ombre, un geste.
• Les émotions, les regards, l’ambiance comptent autant que la nudité.
• L’excitation naît de la frustration légère : on devine plus qu’on ne voit.
C’est cette économie de moyens qui fait la force de l’érotisme : il laisse une place active au spectateur, dont l’imagination devient complice du jeu.

Pornographie : la surenchère de la transparence
À l’opposé, la pornographie revendique la totalité de la scène sexuelle. Rien n’est caché, tout est montré, jusqu’à l’excès parfois.
• Les corps sont cadrés dans une logique d’exhaustivité.
• L’esthétique passe souvent au second plan.
• Le spectateur est saturé d’informations visuelles, au risque que son désir se réduise à une réaction réflexe, sans véritable émotion.

La pornographie n’évoque pas, elle expose. Elle répond à l’urgence du fantasme immédiat, mais elle laisse peu de place à la subtilité, à l’imaginaire ou au mystère.
Une frontière floue
L’érotisme et la pornographie ne sont pas des mondes totalement séparés. Il existe une zone grise où l’un glisse vers l’autre :
• un film érotique peut basculer dans le « trop montré » et perdre son charme,
• une production pornographique peut, à l’inverse, chercher l’esthétique, la narration, voire la poésie.
La différence ne tient donc pas seulement au degré de nudité mais à la manière de représenter le désir : par la suggestion ou par l’exposition.

Ce que cela révèle de nous
L’opposition entre érotisme et pornographie met en lumière deux manières de vivre l’excitation :
• L’érotisme sollicite l’imaginaire, le désir naît d’un manque partiel, d’un mystère.
• La pornographie vise l’immédiateté, le désir est provoqué par la surexposition et la répétition.
Dans les deux cas, il ne s’agit pas seulement de « voir », mais de comprendre comment nous réagissons : qu’est-ce qui nous touche, nous excite, nous dérange ?

Aujourd’hui : l’ère de l’hypersexualisation
À l’heure où les images sexuelles circulent en permanence (clips musicaux, publicités, réseaux sociaux), la frontière entre érotisme et pornographie se brouille davantage.
• Les jeunes générations sont exposées très tôt à la pornographie, ce qui influence leur vision de la sexualité.
• L’érotisme, autrefois réservé à la littérature, au cinéma ou à l’art, se fait plus discret mais conserve un pouvoir de raffinement et de séduction que la pornographie ne remplace pas.

En conclusion
L’art subtil de l’évocation sexuelle consiste à trouver l’équilibre entre le montré et le suggéré, entre la sensualité et la crudité, entre le mystère et la transparence.
C’est peut-être dans cette tension, dans cette zone mitoyenne entre érotisme et pornographie, que chacun peut découvrir ses propres déclencheurs de désir.

Dr Patrice Cudicio, Mme Jasmine Saunier sexologue, hypnothérapeute

«LE VI**RA ROSE: MYTHE, RÉALITÉ ET IMPASSE »Pourquoi n’existe-t-il (presque) pas de médicaments pour traiter les trouble...
02/10/2025

«LE VI**RA ROSE: MYTHE, RÉALITÉ ET IMPASSE »

Pourquoi n’existe-t-il (presque) pas de médicaments pour traiter les troubles sexuels féminins ?

Depuis plus de vingt ans, les troubles de l’érection chez l’homme disposent de traitements efficaces et bien établis. En revanche, pour les femmes, le « Vi**ra rose » tant annoncé n’a jamais vraiment vu le jour en Europe. Où en est-on aujourd’hui ?

Aux États-Unis, deux médicaments mais des résultats modestes
La FDA (agence américaine du médicament) a finalement approuvé deux traitements destinés aux femmes préménopausées souffrant de désir sexuel hypoactif (HSDD) :
• La flibansérine (Addyi®) : comprimé à prendre chaque soir. Autorisée en 2015, elle agit sur certains neurotransmetteurs (sérotonine, dopamine). Son efficacité est très modeste, et ses contraintes d’utilisation strictes (interactions médicamenteuses, risque d’hypotension, nécessité d’éviter l’alcool).
• Le brémélanotide (Vyleesi®) : auto-injection « à la demande », approuvée en 2019. Là encore, le bénéfice reste limité et les effets secondaires (nausées, hausse de la tension artérielle) ne sont pas négligeables.

👉 Ces deux médicaments ne sont pas autorisés en Europe ni en France.

En Europe et en France : quelques options ciblées
Pour les troubles sexuels féminins, seules certaines situations disposent aujourd’hui d’un traitement médicamenteux avec autorisation de mise sur le marché :
• La dyspareunie (douleurs lors des rapports) liée à la ménopause :
o Ospémifène (Senshio®), une molécule proche des œstrogènes, autorisée en Europe depuis 2015.
o Prastérone (Intrarosa®), dérivé de la DHEA, disponible en France depuis 2019 sous forme d’ovule vaginal (non remboursé).

• Les traitements locaux aux œstrogènes restent une référence classique contre la sécheresse et les douleurs vaginales de la ménopause.

En revanche, il n’existe aucun traitement médicamenteux approuvé en Europe pour la baisse du désir sexuel chez la femme, malgré les essais menés.

La testostérone : un débat toujours ouvert
Plusieurs études montrent qu’une testostérone transdermique à faible dose peut améliorer le désir sexuel chez certaines femmes ménopausées.

Un consensus international de 2019 reconnaît cette indication, mais :
• il n’existe aucun produit spécifiquement conçu pour les femmes sur le marché européen,
• l’utilisation se fait hors AMM, avec surveillance stricte, et les effets secondaires (acné, pilosité, variations du cholestérol) imposent la prudence.

Pourquoi si peu d’avancées ?
La sexualité féminine est plus complexe à « mesurer » que l’érection masculine. Le désir et le plaisir dépendent non seulement de mécanismes biologiques, mais surtout de facteurs psychologiques, relationnels et culturels.

Les essais cliniques sont donc plus difficiles à évaluer, et l’effet placebo est particulièrement fort dans ce domaine.
S’ajoutent des interrogations éthiques : faut-il « médicaliser » à tout prix la baisse du désir ? Ou privilégier des approches combinant psychothérapie, sexologie, accompagnement relationnel et, si nécessaire, un soutien médicamenteux ?
En résumé
• Deux médicaments existent aux États-Unis (Addyi®, Vyleesi®) mais aucun n’est autorisé en Europe. Ils n'ont d'ailleurs pratiquement aucune efficacité.

• En France, seuls les troubles liés à la ménopause (sécheresse, dyspareunie) disposent de traitements médicamenteux spécifiques (Intrarosa®, Senshio®, œstrogènes locaux).
• La testostérone peut être envisagée au cas par cas en post-ménopause, mais uniquement hors autorisation officielle.
• Les raisons de ce re**rd tiennent autant à la complexité biologique et psychologique de la sexualité féminine qu’aux limites des traitements disponibles.

Dr Patrice Cudicio, Jasmine Saunier sexologue, hypnothérapeute

🧠💞 LE CERVEAU, CHEF D'ORCHESTRE DU PLAISIRComprendre le fonctionnement du sexe pour mieux vivre sa sexualitéPourquoi com...
01/10/2025

🧠💞 LE CERVEAU, CHEF D'ORCHESTRE DU PLAISIR

Comprendre le fonctionnement du sexe pour mieux vivre sa sexualité

Pourquoi comprendre « comment ça marche » ?
Beaucoup de personnes pensent que les difficultés sexuelles viennent uniquement des organes (c'est rarement le cas). En réalité, c’est bien plus subtil. Comprendre les mécanismes du désir et du plaisir, c’est se donner des clés pour dépasser les blocages et retrouver une sexualité épanouie.

1. Le cerveau, le véritable organe sexuel
Nos organes génitaux ne sont que des instruments : le cerveau est le musicien. Sans lui, pas de mélodie, pas de jeu harmonieux. C’est dans notre tête que naissent le désir, l’excitation, l’imaginaire érotique, et c’est aussi là que peuvent se loger les freins et les peurs.

2. La sexualité, un mécanisme de lâcher-prise
La sexualité dépend du système nerveux autonome (celui qui gère la respiration, la digestion…). Autrement dit, c’est un domaine où la volonté ne peut pas commander. Vouloir « forcer » une érection, une lubrification ou un orgasme bloque souvent le processus.
👉 La clé, c’est l’abandon, la détente, la confiance. Il n'existe pas de recette miracle.

3. Adrénaline : l’amie du stress, l’ennemie du désir
L’adrénaline nous maintient vigilants, prêts à réagir en cas de danger. Mais :
• Trop d’adrénaline (stress, peur, anxiété) = le sang quitte les organes sexuels, l’excitation devient difficile, la peau se ferme comme une carapace. Les caresses sont mal perçues, parfois désagréables.
• Moins d’adrénaline (détente, tendresse, climat rassurant) = le sang afflue vers les organes sexuels, le plaisir devient possible.
On comprend alors pourquoi stress et sexualité font rarement bon ménage.

4. Conséquences concrètes
• Chez la femme : blocage du désir, lubrification insuffisante, rapports douloureux. Si ces rapports sont répétés malgré l’inconfort, le cercle vicieux s’installe.
• Chez l’homme : troubles de l’érection, éjaculation prématurée aggravée par l’angoisse de performance.

5. Les clés d’une sexualité épanouie
👉 Ce n’est pas une question de « performance » ni de "recettes" magiques véhiculées par de nombreux média, mais de conditions favorables :
• Se sentir en sécurité émotionnellement et physiquement.
• Diminuer le stress avant le rapport (respiration, massages, ambiance calme).
• Valoriser la tendresse et la complicité : caresses, regards, écoute.
• Accepter que le désir se construit dans la confiance, la connaissance de soi, pas sous pression.
💡 À retenir

La sexualité fonctionne moins comme un interrupteur « ON/OFF » que comme une danse où chaque partenaire apporte sa disponibilité, sa détente et son écoute.
Plus que d’en faire « plus », il s’agit souvent de laisser tomber ce qui empêche : le stress, la peur de l’échec, la pression de performance.

Dr Patrice Cudicio, Jasmine Saunier, sexologue, hypnothérapeute

LE SEXE FÉMININ🌸 La diversité des fleurs, la beauté des formesDans la nature, aucune fleur ne ressemble exactement à une...
29/09/2025

LE SEXE FÉMININ
🌸 La diversité des fleurs, la beauté des formes

Dans la nature, aucune fleur ne ressemble exactement à une autre. Certaines sont grandes et éclatantes, d’autres petites et discrètes, mais toutes participent à la richesse et à l’harmonie du jardin.
Il en va de même pour les sexes féminins : leur diversité de formes, de tailles et de couleurs est naturelle, belle et parfaitement normale.

La science a tenté de mesurer certaines dimensions – cl****is, lèvres, vagin – mais les résultats montrent surtout une immense variabilité, bien plus large que ce que les normes sociales ou esthétiques laissent croire.
Comme dans un parterre fleuri, ce qui compte n’est pas la comparaison centimétrique, mais l’épanouissement, la sensibilité et la manière dont chacun et chacune vit son corps et sa sexualité.

1. Dimensions du cl****is et du vagin

• Cl****is :
o La partie visible (gland clitoridien) mesure en moyenne 4 à 7 mm de diamètre.
o Mais l’organe complet est bien plus grand : il s’étend à l’intérieur du bassin, avec des branches (crura) d’environ 3 à 5 cm et des bulbes vestibulaires de 2 à 3 cm.
o En moyenne, la longueur totale du cl****is interne dépasse 9 cm (Wallace & Mah, J. S*x. Med., 2007).

• Vagin :
o Longueur au repos : 7 à 10 cm.
o En excitation, il peut s’allonger jusqu’à 12 à 15 cm, avec une dilatation de 2 à 3 cm du diamètre (Masters & Johnson, années 1960, confirmé par des IRM plus récentes).

2. Vulve et lèvres
• Les lèvres présentent une grande variabilité. Certaines études d’imagerie et d’anthropométrie (Veale et al., BJOG, 2014) montrent :
o Lèvres minores : longueur moyenne 2 à 10 cm, largeur 0,7 à 5 cm.
o Lèvres majores : largeur moyenne 7 à 12 cm (mais extrêmement variable selon âge, morphologie et grossesses).

3. Diversité et représentations
• Contrairement au pénis, il n’existe pas de « norme » statistique stabilisée : la diversité est la règle.
• Les études récentes insistent davantage sur la variabilité naturelle que sur une moyenne.
• L’attention médicale a longtemps été centrée sur la chirurgie « correctrice » (nymphoplasties, par ex.), mais aujourd’hui les chercheurs soulignent que la majorité des vulves considérées « atypiques » sont en fait parfaitement normales.

👉 En résumé :
Oui, on a des données, mais beaucoup moins précises et systématisées que pour le pénis. La variabilité du sexe féminin est immense, et il n’existe pas de tableau standardisé comme celui des « dimensions du pénis » que tu m’as partagé.

Dr Patrice Cudicio, Jasmine Saunier sexologue, hypnothérapeute

BISEXUALITÉ: ENTRE IDENTITÉ, LIBERTÉ ET COMPLEXITÉLa société a beaucoup évolué : les rôles sexués traditionnels se broui...
27/09/2025

BISEXUALITÉ: ENTRE IDENTITÉ, LIBERTÉ ET COMPLEXITÉ

La société a beaucoup évolué : les rôles sexués traditionnels se brouillent, les identités se diversifient et les sexualités s’expriment plus librement. Pourtant, la bisexualité reste souvent mal comprise, réduite à une étape de confusion ou à un fantasme. Or, elle est une orientation à part entière, qui interroge nos représentations du désir, de l’amour et de la liberté

Qu’est-ce que la bisexualité ?
La bisexualité désigne l’attirance sexuelle et/ou affective envers les deux sexes, mais elle ne se vit pas de façon uniforme. Certaines personnes s’identifient clairement comme « bi », d’autres préfèrent parler de fluidité, ou se dire homo/hétéro tout en ayant des expériences variées.

Freud voyait la bisexualité comme une prédisposition universelle, souvent refoulée par les normes sociales. Aujourd’hui, de nombreux sexologues soulignent qu’il ne s’agit pas d’un état figé, mais d’un continuum évolutif, influencé par le vécu, le contexte culturel et les rencontres.

Une identité en marge… et en mouvement
Être bisexuel·le, c’est souvent se heurter aux clichés :
• Pour les hétérosexuels, les bi seraient instables ou « déviants ».
• Pour certains homosexuels, ils seraient des « indécis » ou des « traîtres à la cause ».

Cette double marginalisation porte un nom : la biphobie. Elle renforce l’invisibilité d’une orientation qui remet en cause les catégories binaires homo/hétéro.
Les militant·e·s bisexuel·le·s revendiquent donc une reconnaissance pleine et entière. Depuis les années 1970, des associations comme Bi’Cause en France portent ces luttes, organisant groupes de parole, actions de visibilité et campagnes de prévention.

Bisexualité et plaisir
Historiquement, la bisexualité a toujours existé, de la Grèce antique à nos sociétés modernes, mais elle a été tour à tour valorisée, réprimée ou fantasmée. Aujourd’hui encore, elle fascine dans l’imaginaire érotique — notamment féminin — mais reste plus taboue lorsqu’elle concerne les hommes.
Au-delà du fantasme, vivre sa bisexualité suppose surtout de sortir des normes imposées et d’assumer une quête personnelle de liberté et de plaisir, dans le respect du consentement et des choix de chacun.

Le test de Klein : explorer son orientation
L’échelle de Kinsey (0 = hétéro, 6 = homo) reste célèbre mais trop simpliste. La grille de Klein, plus fine, évalue l’attirance, les comportements, les fantasmes, les sentiments, la vie sociale et l’identité, en tenant compte du passé, du présent et de l’idéal.
👉 Elle permet de voir comment l’orientation peut évoluer au fil du temps et selon les contextes, plutôt que de figer une étiquette définitive.

Extrait simplifié de la Grille de Klein

Pour chaque question, notez de 1 (uniquement autre sexe) à 7 (uniquement même sexe) :
• Attirance : Par qui êtes-vous/étiez-vous attiré·e ?
• Relations sexuelles : Avec qui avez-vous/aviez-vous des relations ?
• Fantasmes : Qui imaginez-vous/imaginais-vous dans vos scénarios érotiques ?
• Sentiments amoureux : Pour qui êtes-vous/étiez-vous amoureux·se ?
• Vie sociale : Avec qui cherchez-vous/cherchiez-vous à passer du temps ?
• Mode de vie : Votre style de vie est/était plutôt hétéro, homo ou mixte ?
• Identité : Comment vous définissez-vous/définissiez-vous ?

👉 Additionnez vos points.
• Moins de 24 : orientation plutôt hétérosexuelle
• 25 à 35 : orientation bisexuelle
• Plus de 35 : orientation plutôt homosexuelle

Ce n’est pas un diagnostic mais une aide à la réflexion : la sexualité est un processus dynamique, non une case fixe.

Conclusion : une sexualité fluide et humaine
La bisexualité interroge nos certitudes : elle rappelle que le désir n’est pas binaire, qu’il évolue, et qu’il peut mêler fantasme, affectivité et identité.
Qu’elle soit revendiquée, discrète, assumée ou simplement rêvée, elle est un territoire intime et légitime.
Plus qu’une étiquette, elle est une invitation à penser la sexualité comme un langage riche, mouvant et profondément humain.

Dr Patrice Cudicio, Jasmine Saunier sexologue, hypnothérapeute

LES DIMENSIONS DU PÉNIS: données, variations et représentations« Ce n’est pas la taille de l’instrument, mais la musique...
26/09/2025

LES DIMENSIONS DU PÉNIS:
données, variations et représentations

« Ce n’est pas la taille de l’instrument, mais la musique qu’on en joue »

Les dimensions du pénis ont fait l’objet de nombreuses études dans le monde. Si ces chiffres peuvent nourrir curiosité et comparaisons, il est essentiel de rappeler que la taille ne détermine pas à elle seule la qualité d’une relation sexuelle. Le plaisir dépend davantage de la complicité, de la communication et de la manière dont le corps est utilisé et ressenti, plutôt que de simples centimètres.

Moyennes générales (21 à 82 ans)
Dimensions (cm) Moyenne Valeurs limites
Longueur au repos 8,9 5,0 – 15,5
Circonférence au repos 9,7 6,5 – 13
Longueur en érection 12,9 7,5 – 19
Circonférence en érection 12,3 9 – 16
Allongement lors de l’érection 4,4 0,5 – 9,0

👉 Méthodologie :
• La longueur se mesure sur la face dorsale, de la jonction pubis/pénis jusqu’à l’extrémité du gland.
• La circonférence se mesure aux deux tiers de la longueur, en partant de la base.
• Au repos, les mesures peuvent varier fortement selon la température, le stress ou la fatigue. L’érection complète, elle, donne une mesure plus fiable.
Ces données sont issues notamment de l’étude de Wessells (Urology, 1995-1996), confirmées depuis par plusieurs méta-analyses.

Variations internationales
Les moyennes peuvent varier d’un pays à l’autre. Les chiffres ci-dessous sont issus d’études statistiques publiées ou reprises par des centres de recherche (les méthodes de mesure pouvant toutefois varier). Il faut donc relativiser les prétentions de certains !
• France : 15,7 – 16 cm
• Italie : 15 cm
• Allemagne : 14,5 cm
• Espagne : 13,6 cm
• Royaume-Uni : 13,1 cm
• États-Unis : 12,9 cm
• Brésil : 14,5 cm
• Mexique : 14,9 cm
• Chili : 14 cm
• Colombie : 13,9 cm
• Venezuela : 12,7 cm
• Grèce : 12,2 cm (mesure flaccide, donc à relativiser)
• Russie : 15 cm
• Inde : 10,1 cm
• Arabie Saoudite : 12,4 cm
• Chine : 13,5 cm
• Japon : 13 cm
• Corée du Sud : 9,6 cm

⚠️ À noter :
• Ces chiffres restent des moyennes statistiques, ils ne définissent en rien la normalité individuelle.

• La perception sociale de la taille du pénis est influencée par des représentations culturelles, des mythes et parfois par la pornographie, qui accentue artificiellement certains critères.

En conclusion
La science confirme qu’il existe une grande variabilité naturelle, sans lien direct avec la satisfaction sexuelle. Les dimensions importent bien moins que la confiance en soi, la tendresse, l’imagination et la communication avec son/sa partenaire.

Dr Patrice Cudicio, Jasmine Saunier sexologue, hypnothérapeute

LE KUNYAZA, OU L'ART AFRICAIN D'OFFRIR DU PLAISIR AUX FEMMES.Une voie traditionnelle vers l’orgasmeL’absence de plaisir ...
24/09/2025

LE KUNYAZA, OU L'ART AFRICAIN D'OFFRIR DU PLAISIR AUX FEMMES.
Une voie traditionnelle vers l’orgasme

L’absence de plaisir et l’incapacité à atteindre l’orgasme constituent une difficulté fréquente dans la vie sexuelle de nombreuses femmes, pesant lourdement sur l’estime de soi et sur la relation de couple.
Alors que la sexologie contemporaine explore différentes approches thérapeutiques, certaines traditions culturelles ont depuis longtemps développé des pratiques visant à favoriser l’épanouissement sexuel féminin.

Parmi elles, le Kunyaza, originaire du Rwanda et du Burundi, également appelé Kachabali en Ouganda, occupe une place singulière. Cette technique consiste à stimuler les parties visibles et internes du cl****is à l’aide du pénis, utilisé non pas seulement comme un instrument de pénétration, mais comme une sorte de baguette rythmique, jouant sur la variété des mouvements, des pressions et des vitesses. L’image de la « baguette magique » traduit bien la dimension à la fois sensorielle, musicale et ritualisée de ce geste.

Le Dr. Bizimana, dans un article publié dans la r***e S*xologies (2010, doi: 10.1016/j.sexol.2009.12.004), rapporte les témoignages de 58 femmes et hommes d’Afrique centrale. Il y décrit les positions, les étapes et les effets de cette pratique encore largement méconnue du grand public en Occident. Selon ses observations, le Kunyaza permettrait de faciliter non seulement l’orgasme féminin, mais aussi l’éjaculation féminine, phénomène souvent entouré de mythes ou de méfiance.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le Kunyaza n’est pas assimilable à de simples préliminaires. Il s’agit d’une pratique autonome, pensée comme une solution spécifique à l’absence de plaisir féminin. Elle donne à l’homme un rôle actif, mais sans pour autant réduire la femme à la passivité : au contraire, son corps devient le centre de l’attention, son plaisir étant l’objectif explicite de l’échange.

Une redécouverte dans le contexte contemporain
Aujourd’hui, le Kunyaza intéresse de plus en plus les sexologues et thérapeutes de couple, qui y voient un exemple de savoir sexuel traditionnel pouvant enrichir les approches modernes.

Dans un contexte où près de 30 à 40 % des femmes déclarent rencontrer des difficultés orgasmiques au cours de leur vie, la valorisation de techniques qui replacent la femme et son plaisir au cœur de l’acte sexuel apparaît comme une piste précieuse.

Des publications récentes et des documentaires, notamment disponibles sur le site african-sexual, contribuent à diffuser cette pratique et à en montrer les bénéfices. La démarche dépasse la simple curiosité exotique : elle interroge nos représentations de la sexualité, encore souvent centrées sur la pénétration et l’orgasme masculin.

Entre tradition et modernité
Le Kunyaza illustre parfaitement la manière dont certaines traditions africaines ont accordé une importance majeure à la jouissance féminine bien avant que la sexologie occidentale ne l’intègre dans ses réflexions. Redécouvert et étudié aujourd’hui, il s’inscrit dans une approche intégrative où se croisent l’anthropologie, la psychologie, et la sexothérapie.

Au-delà d’une simple technique, le Kunyaza invite à repenser la sexualité hétérosexuelle : moins comme une performance, et davantage comme un art du rythme, de l’écoute et de la complicité, où l’homme devient médiateur du plaisir féminin et la femme sujet central de l’expérience.

Dr Patrice Cudicio, Jasmine Saunier sexologue, hypnothérapeute

L'IMPUISSANCE DE LA LUNE DE MIELQuand le mariage “ne se consomme pas” : ce qu’on sait aujourd’huiCertaines cultures parl...
23/09/2025

L'IMPUISSANCE DE LA LUNE DE MIEL
Quand le mariage “ne se consomme pas” : ce qu’on sait aujourd’hui
Certaines cultures parlent encore de “l’impuissance de la lune de miel” pour désigner des mariages où le couple n’a pas pu avoir de relation sexuelle pendant un certain temps après le mariage. Ce phénomène est souvent tabou, mais il est plus fréquent qu’on ne le croit.
Voici ce que révèlent les recherches récentes :

• Dans plusieurs pays du Moyen-Orient, en Asie et dans les milieux très conservateurs, entre 8 % et 24 % des couples qui consultent en santé sexuelle ou dans des cliniques spécialisées évoquent un mariage non consommé.

• En Iran, par exemple, une étude portant sur 871 couples a livré des résultats encourageants : après un suivi et des traitements adaptés, 95 % des couples ont finalement réussi à consommer le mariage.

Pourquoi cela arrive ?
• Beaucoup d'anxiété : peur de “ne pas y arriver”, de la honte, de devoir prouver quelque chose, pression familiale.
• Problèmes médicaux chez l’homme : difficultés d’érection dues au stress, parfois des dysfonctionnements biologiques.
• Problèmes chez la femme : douleur, peur, contractions involontaires (vaginisme), souvent liées à un manque d’information sexuelle ou à des tabous.
• Le contexte culturel joue un rôle fort : discours sur la virginité, h***n, pression pour que le mariage soit consommé dès la première nuit, etc.
Que faire ?
• En parler : trouver un spécialiste en santé sexuelle, ou un psychologue, sexologue.

• Traitements disponibles selon le problème : pour l’homme, médicaments (inhibiteurs PDE-5: Vi**ra, Cialis, etc…), parfois injection locale, thérapie sexuelle; pour la femme, thérapie physique ou psychologique, accompagnement pour la peur, la douleur.
• Le soutien du partenaire est crucial, tout comme un environnement de confiance et de compréhension.

Message d’espoir : bien que ce soit un sujet délicat, la plupart des couples qui cherchent de l’aide trouvent une solution. Ce n’est pas une fatalité.

Patrice Cudicio, Jasmine Saunier sexologue, hypnothérapeute

CANCER ET SEXUALITÉ: ENTRE ÉROS ET THANATOSUne sexualité possible malgré l’épreuveChacun a droit à une vie intime épanou...
22/09/2025

CANCER ET SEXUALITÉ: ENTRE ÉROS ET THANATOS

Une sexualité possible malgré l’épreuve
Chacun a droit à une vie intime épanouie. Le cancer, ses traitements et leurs séquelles viennent parfois bouleverser cette dimension essentielle. Surmonter la peur, la douleur et les atteintes au corps pour retrouver une sexualité satisfaisante n’est pas simple. Mais aujourd’hui, la médecine et l’accompagnement psychosexuel offrent des perspectives réelles : survivre ne suffit pas, il faut aussi pouvoir revivre.

Quand la maladie s’invite dans l’intimité
Toute personne atteinte d’un cancer peut voir sa sexualité modifiée, parfois réduite au silence. Certains cancers touchent directement les organes de la sexualité (sein, col, ovaires, prostate, testicules…), d’autres exercent un effet indirect via les traitements. On estime encore aujourd’hui que 70 à 80 % des personnes traitées pour un cancer présentent des difficultés sexuelles persistantes.

Les témoignages rappellent la brutalité de cette expérience :
« Comment le croire quand il me dit que je suis belle, sans mes seins, sans mes cheveux ? Comment désirer quand mon corps est le siège de la douleur ? » (Anne-Laure)
L’image corporelle, la confiance en soi et la vitalité psychique conditionnent largement le désir et le plaisir. Or, dans le contexte du cancer, le corps devient souvent synonyme de perte, de douleur ou de menace.

Les retentissements possibles
• Physiques : douleurs, sécheresse vaginale, troubles érectiles, fatigue, infertilité, ménopause ou andropause précoces.
• Psychologiques : anxiété, dépression, peur de la récidive, perte de désir.
• Relationnels : sentiment de culpabilité, crainte de ne plus plaire, difficulté à communiquer.

Ces troubles varient d’une personne à l’autre. Certains sont transitoires, d’autres durables. La bonne nouvelle est que, malgré ces obstacles, une sexualité adaptée et gratifiante reste possible.

Les voix des patients
Murielle (55 ans) raconte :
« La chute des cheveux fut pour moi plus dure que la maladie. Pourtant, grâce à mon mari, qui me répétait qu’il me voyait autrement, j’ai pu apprivoiser mon corps, même avec mes cicatrices. Nous avons parlé, beaucoup. C’est la communication qui nous a sauvés. »
Josette (45 ans) témoigne :
« L’ablation de mon sein fut un choc terrible. La ménopause brutale, la fatigue, l’absence de désir… Je me suis éloignée de mon compagnon, incapable de supporter son regard. Cinq ans plus t**d, j’ai retrouvé mes cheveux, ma libido et une nouvelle sexualité. Rien n’a été facile, mais on peut renaître. »
Carl (47 ans), traité pour un cancer de la prostate, partage son inquiétude :
« Ce qui m’ennuie le plus, c’est la perte d’érection. J’ai peur que cette ‘impuissance passagère’ change notre couple. Mais l’amour de mon épouse m’aide à traverser cette épreuve. »

Les femmes face aux séquelles
La mastectomie ou l’ablation d’organes génitaux constituent une mutilation vécue comme une rupture de féminité. Les cicatrices, la perte de sensibilité ou la ménopause induite par les traitements entraînent souvent sécheresse vaginale, douleurs, baisse du désir. Les lubrifiants, la rééducation, et surtout la communication avec le partenaire et l’équipe soignante, peuvent aider.

Les hommes concernés aussi
Après chirurgie ou radiothérapie de la prostate, 60 à 90 % des hommes présentent une dysfonction érectile. De nouveaux traitements (inhibiteurs de PDE-5 (Vi**ra, Cialis etc…, injections intracaverneuses (Edex), rééducation pénienne précoce) améliorent le pronostic sexuel. Des troubles d’éjaculation (anéjaculation, éjaculation rétrograde) ou d’infertilité sont aussi fréquents.
Marcel (36 ans), opéré d’un cancer du testicule, confie :
« Depuis l’ablation, j’ai des orgasmes sans éjaculer. Ma compagne le vit comme une absence de fertilité et cela pèse sur nous. Pour elle, l’éjaculation est une preuve d’amour… Je me sens diminué. »

Inventer une nouvelle intimité
Le cancer agit parfois comme un révélateur de vulnérabilités au sein du couple. La douleur, la fatigue ou la peur du rejet peuvent briser l’élan érotique. Pourtant, de nombreux couples témoignent qu’ils ont su inventer de nouvelles manières d’aimer : caresses, jeux, tendresse, sensualité sans pénétration.
« Depuis que je suis malade, il ne m’ose plus me toucher… Mon cancer le paralyse et ma peur lui fait peur. »
Retrouver une vie sexuelle satisfaisante demande souvent de redéfinir ce que signifie « faire l’amour » et de s’autoriser à explorer de nouvelles formes d’intimité.

Ce qu’il faut retenir
• Le cancer n’est ni contagieux ni transmissible par la sexualité.
• Les traitements ne mettent pas en danger le partenaire.
• Les rapports sexuels n’augmentent pas le risque de récidive.
• La reprise de l’activité sexuelle doit se faire progressivement, selon l’avis médical.

Vers une sexualité réinventée
Le cancer ne signe pas la fin de la vie intime. Il impose une réadaptation, parfois douloureuse, mais qui peut aussi ouvrir à une sexualité plus authentique, centrée sur l’échange et le plaisir partagé. Le rôle des soignants est crucial : lever les tabous, répondre aux questions, orienter vers des prises en charge sexologiques médicales, chirurgicales et psychothérapeutiques adaptées.
Parce qu’après avoir traversé la maladie, chacun mérite de retrouver non seulement la vie, mais aussi l’amour et le plaisir.

Dr Patrice Cudicio, Jasmine Saunier sexologue, hypnothérapeute

Adresse

Paris
75016

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