22/11/2023
JBL Formation
MALADIE DE PARKINSON
UN ENTRETIEN POST-DIAGNOSTIC CHEZ LE KINESITHERAPEUTE
Afin améliorer la qualité de vie des patients et retarder au maximum l’évolution de la maladie, l’association France Parkinson demande la création d’un nouvel acte post-diagnostic qui serait effectué par les kinésithérapeutes.
Elle porte cette proposition avec la FFMKR et toutes deux sont allées, le 11 octobre, la présenter à une douzaine de députés qui se sont montrés réceptifs.
Cet entretien se déroulait au cabinet du kinésithérapeute, dans le mois qui suit l’annonce du diagnostic, dans le but d’évaluer les capacités physiques du patient, de lui faire comprendre l’importance de la rééducation et de l’acticité physique, l’informer sur la maladie et son parcours de soin,, l’orienter vers les bons interlocuteurs et le motiver. Le patient pourrait s’y rendre en accès direct, sans ordonnance.
Ne pas laisser le patient seul avec son diagnostic
« C(est d’autant plus important que les patients sont généralement mal informés sur les bénéfices de l’activité physique dans la gestion de leur maladie. Cela pourrait changer la donne pour les 27 000 personnes nouvellement diagnostiquées de la maladie de Parkinson chaque année en France » assure Amandine Lagarde, présidente de l’association. »On sait combien l’éducation thérapeutique est importante pour ces personnes. Elle est au cœur de la prise en charge, si on se fie aux recommandations de la HAS. Or le kinésithérapeute joue un rôle central puisqu’il intervient à toutes les phase de la maladies, notamment pour conseiller et éduquer le patient en matière d’activité physique et sportive, qu’il faut pratiquer de façon précoce, régulière et intensive. Murielle D…., qui a été diagnostiquée, il y a quelques années et témoignait lors de la conférence de France Parkinson, explique par exemple qu’elle « fait 1h30 de marche rapide 5 fois par semaine, à 80% de sa VO2 max. Le sport est mon meilleur médicament. Il est neuroprotecteur ».
Cet entretien précoce avec un kinésithérapeute aiderait par ailleurs à « ne pas laisser les gens seuls pendant des mois avec l’annonce de leur diagnostic, souvent vécue de façon brutale. Il existe très peu de consultations d’accompagnement post-diagostic, seulement dans les centres experts Parkinson, or bon nombre de personnes sont diagnostic par un neurologue de ville », relève Amandine Lagarde.
A l’issue de ce rendez – vous, le kinésithérapeute devra rédiger un compte rendu à l’attention du neurologue et du médecin traitant.
Si ce nouvel acte voit le jour, « l’association proposera une formation spécifique pour les kinésithérapeutes qui le souhaitent, afin qu’ils puissent assurer sereinement ce rendez-vous, annonce Amandine Lagarde. Parkinson est une maladie très singulière et les patients n’ont pas tous les mêmes symptômes. Par ailleurs, beaucoup ont du mal à trouver un kinésithérapeute disposé à les suivre au long cours.
Objectif : intégrer le PLFSS pour 2025
Dans un contexte de préparation des mesures à porter à la « Stratégie nationale Maladies neurodégénératives 2024 – 2028 », la création de ce nouvel acte rémunéré 60€ pour un entretien de 45 minutes, propose France Parkinson, pourrait trouver sa place dans le prochain PLFSS ( pour 2025), donc il faudra être patient. » C’est pour cette raison que nous demandons, en attendant, la possibilité pour les kinésithérapeutes de prescrire de l’activité physique à leurs patients malades de Parkinson, car les médecins le font trop rarement », insiste Laurent Rousseau, trésorier de la FFMKR et lui-même porteur de la maladie.
Les enjeux sont énormes : »Il y a actuellement 270 000 personnes atteintes de la maladie de Parkinson en France, et ce chiffre a été multiplié par 2 en 25 ans. D’ici 2030, on s’attend à ce que le nombre de malades augmente de 30%. La maladie est en très forte progression », avertit Amandine Lagarde.
« La création de ce nouvel acte n’est pas la mesure nécessaire pour améliorer la prise en charge des patients, mais elle nous semble cruciale pour démarrer ».
Sophie Conrard