Docteur Stéphane Cascua - Médecin du sport

Docteur Stéphane Cascua - Médecin du sport Médecine du sport
Diplôme d'université en traumatologie du sport, nutrition du sport, entraînement Le docteur Stéphane CASCUA est médecin du sport.

Il est diplômé d’université en traumatologie du sport, entraînement du sportif, nutrition du sport, podologie du sport, Aptitude médicale au sport et maladies de la colonne vertébrale . Il y fut souvent major de promotion. Il est chargé de cours à la faculté de médecine de la Pitié Salpêtrière. Il enseigne sa discipline aux praticiens se spécialisant en médecine du sport. Il a été attaché des hôpitaux de Paris au sein des services de référence en physiologie de l’effort, manipulations vertébrales, rééducation et traumatologie du sport. Il est l’auteur de nombreux ouvrages sur le sport et la santé. Il a écrit sur ce thème plusieurs centaines d’articles notamment pour les r***es Santésportmagazine et Docdusport.com. Il a été chroniqueur télé au journal de la santé sur France 5 et sa pédagogie est appréciée par de nombreux média. Il anime régulièrement des conférences au sein des entreprises. Pendant 20 ans, il a été médecin au PSG. Dans ces structures de haut niveau, on apprend à poser des diagnostics précis, à mettre en place des stratégies thérapeutiques efficaces optimisant les délais de reprise et programmer un entretien pointu de la condition physique des joueurs. Désormais, il exerce dans son cabinet à Paris, au sein l'Institut Médical Sport et Santé (IMSS). Il a opté pour des consultations longues afin de chouchouter chacun de ses sportifs blessés. Il aime expliquer et illustrer les lésions. Dans son bureau, l'expression "repos sportif" est considéré comme incongrue. Il trouve toujours des activités de substitution pendant le temps de la cicatrisation. Souvent la poursuite du sport de prédilection est possible avec quelques adaptations, elle constitue alors la meilleure des rééducations progressives et spécifiques. Ses patients et lui adorent quand la prise en charge se limite à des conseils d'entraînement associés à quelques compléments nutritionnels. Le Docteur Stéphane CASCUA est un médecin du sport sportif. Il s’entraîne quotidiennement de façon diversifiée pour rester en forme et éviter les blessures. Il pratique le jogging, le vélo, le cardiotraining, la natation, la musculation et l’équitation. Il participe chaque année à des compétitions de course de fond, de trail, de cyclisme, de triathlon et d’endurance équestre. Il instaure ainsi une véritable complicité avec ses patients sportifs. Et, une part non négligeable de ces conseils provient de son expérience de terrain.

90 A 120 GRAMMES DE GLUCIDES PAR HEURE : ON SE CALME !Par le docteur Stéphane CASCUA, médecin du sport et nutritionniste...
31/08/2025

90 A 120 GRAMMES DE GLUCIDES PAR HEURE :
ON SE CALME !

Par le docteur Stéphane CASCUA, médecin du sport et nutritionniste du sport
Rédacteur en chef de www.docdusport.com

Les injonctions miraculeuses ont changé ! Pour éviter le ridicule en endurance, on vous impose désormais une orgie glucidique pendant l’effort. Pour votre santé et même pour votre performance, votre médecin du sport se doit de vous accompagner sur le chemin de la réflexion.

En science, la première démarche consiste à mettre les informations récentes et étonnantes en perceptive. Les révolutions conceptuelles sont possibles mais elles sont exceptionnelles. Il n’y a pas si longtemps, de 2013 à 2017, Christopher Froome remportait 4 fois le tour de France en réduisant considérablement les glucides dans son alimentation et à l’entraînement. On parlait même de régime cétogène. L’objectif était d’activer la combustion des graisses pour éviter l’épuisement des réserves en sucre musculaire, le glycogène.

IL Y A 10 ANS, LES RECOMMANDATIONS A HAUT NIVEAU : PAS DE GLUCIDE POUR BOOSTER LA LIPOLYSE

Les années précédentes, des stratégies inverses étaient indispensables à la performance. Il fallait recharger en glucides après chaque entraînement et le sportif devaient alterner les pâtes, les nouilles, les coquillettes et les spaghettis. Ce régime incluant 70% de glucides avait été initié par le livre du docteur Robert Haas, « Manger pour gagner ». En fait, il n’était pas médecin mais docteur en … Naturopathie ! Dans la foulée, le régime dissocié scandinave devint incontournable à l’approche d’un marathon. Au cours de la semaine précédente, pendant 4 jours, il était obligatoire de s’entraîner beaucoup pour vider les stocks de glycogène tout en se privant drastiquement de glucides. A l’occasion des 3 derniers jours, il fallait augmenter un maximum ces nutriments … souvent jusqu’à l’inconfort digestif.

REGIME CETOGENE, DISSOCIE SCANDINAVE, PASTA PARTY ONT DISPARU
… QUID DE L’AVENIR DU 90 A 120 GRAMMES ?

On pouvait même finir par la fameuse « pasta party » sur le site de la compétition la veille de l’événement. Cette stratégie avait pour objectif de créer un rebond métabolique et accroître considérablement les réserves glucidiques intra-musculaires. Tim Noakes, célèbre physiologiste ultra runneur, a suivi ces préceptes validés par des études court-termismes. Malgré plus de 100 km par semaine, il a fini diabétique et défenseur du régime cétogène. Un beau cas clinique authentique et emblématique révélateur d’un problème endémique ! Les boissons de l’effort sont nées autour de la notion d’iso-osmolarité. Pour une assimilation rapide sans douleur digestive, la potion devait impérativement avoir la même concentration que le plasma sanguin.

L’INDISPENSABLE BOISSON ISO OSMOLAIRE AU PLASMA A DISPARU !

Isostar, comme son nom l’indique, fut la marque emblématique d’un concept scientiste et mercantile impossible à reproduire avec une mixture maison … Toutes ces modes se sont démodées … Elles se sont rigardisées confrontées aux réalités du terrain, face aux réalités physiologiques et pathologiques d’une pratique à long terme ! Il est hautement probable que ces bombes glucidiques pendant l’effort suivent le même chemin …

Des études qui oublient la santé et la prévention …

Bien sûr, il existe des articles qui valident cette procédure nutritionnelle. Mais, vous le savez, les références ne sont interprétables que sur la base de connaissances, d’expérience, de bon sens suivis de vigilance et de prudence ! Pour analyser ces données par le prisme de la santé, il est impératif que nous partagions l’expertise requise concernant les maladies métaboliques et cardiovasculaires ainsi qu’au sujet des mécanismes biologiques des bienfaits du sport. De surcroit, une approche à long terme est indispensable. Elle est indissociable de la notion de prévention … concernant des pathologies à venir !

REFERENCES INTERPRETEES GRACE AUX CONNAISSANCES ET A L’EXPERIENCE …
AVEC BON SENS, PRUDENCE ET VIGILANCE 😊

Toutes ces études sont court-termistes ! Elle s’intéresse vaguement à votre tolérance biologique à l’effort … en évoquant exceptionnellement une maigre amélioration chronométrique. Mais votre médecin souhaite passionnément que vous fassiez du sport en pleine santé jusqu’à 112 ans ! incontestablement l’échelle de temps n’est pas la même !

DES ETUDES COURT-TERMISTES
QUID DE LA SANTE PLUS T**D ?

Revenons à l’ordre de grandeur des apports recommandés. Ils correspondent à un litre de Coca par heure ! Est-ce que vous faites du sport pour ingurgiter cette quantité pantagruélique de soda ? Pensez-vous que cette conduite s’inscrive en cohérence avec vos motivations santé, bien-être … associées à votre désir de performance ? Si vous pratiquez le sport pour votre santé, sachez que l’activité physique se révèle puissamment préventive contre les maladies métaboliques et cardiovasculaires … en consommant vos réserves énergétiques ! Si vous videz vos stocks de sucre grâce à votre entraînement, vos muscles, votre foie et l’ensemble de votre corps réagiront en améliorant l’absorption du glucose à l’occasion du repos et du repas suivant. Vous serez plus sensible à l’insuline. Vous éviterez le diabète !

CONSOMMER SES RESERVES PERMET DE PROFITER DES BIENFAITS DU SPORT

Quand votre corps manque de sucre, il apprend à brûler les graisses. Les protéines sanguines relarguent les acides gras et libèrent de la place pour accueillir du cholestérol. Voilà qui évite qu’il ne dépose sur la paroi des vaisseaux et bouche les artères. En docteur, on dit que les « sports d’endurance augmentent le HDL », le fameux bon cholestérol, celui qui nettoie les tissus.

90 A 120 G SOIT 1 LITRE DE COCA PAR HEURE !

Même à court-terme, des questions se posent quant à l’innocuité de ces pratiques ponctuelles. Avec des ingestions de l’ordre de 90 grammes de glucides par heure, les études réalisées chez des athlètes de haut-niveau indiquent des glycémies de 1,8 gramme à 2 grammes par litre. On se situe très au-dessus des chiffres normaux après un repas ! On fleurte avec la définition du diabète. Sans compter que ses résultats sont surtout validés pour des athlètes de très bon niveau dont les moteurs consomment beaucoup de calories à vitesse élevée !

SOUVENT VOTRE CORPS NE PARVIENT PAS A BRULER AUTANT DE SUCRE.
LE GLUCOSE ENGLUE LE SANG ET SE STOCKE SOUS FORME DE GRAISSE.

Quid de nous tous ? On ne peut pas consommer autant de carburant, nous n’avons pas la cylindrée suffisante ! Nous encrassons le moteur ! Le glucose se dépose dans les injecteurs … notre sang devient confiture aux fruits rouges ! Certaines études et notamment celle menée par Tim Noakes constatent que seulement 50% du sucre ingéré est oxydé et brûlé ! … Nous remplissons le réservoir sans consommer ! Il n’est même pas exclu que le sport pratiqué en engloutissant autant de sucreries nous fassent grossir !

POUR ADAPTER LE TUBE DIGESTIF, IL FAUT MULTIPLIER LES « SEANCES SODAS »

Bien évidemment, cette stratégie nutritionnelle ne peut pas se limiter à la compétition ! Elle doit s’étendre sur un maximum de séance. Il faut bien entraîner ce tube digestif à cette malbouffe surnaturelle inconnue de sapiens et des Tarahumaras de « Born to Run » pourtant porte étendard de la pratique du trail ! Pour faciliter et accroitre l’absorption de sucre, les promoteur de la méthode mettent aussi du fructose. Ce dernier utilise des récepteurs intestinaux différents. Mais dans ces conditions 30% est transformés en graisse dans le foie … Alors pourquoi ne pas utiliser nos réserves, elles sont faites pour ça !

Des études … mais des résultats très limités sur les performances !

A bien y regarder, les études parlent peu du chrono final ! Comparativement à 60 grammes par heure, elles n’évoquent pas de ressentis cliniques mais des processus biochimiques intermédiaires comme la quantité de glucose brûlé ou la rapidité de régénération des stocks après l’effort. Dans les épreuves longues distances, elles mentionnent une réduction des microlésions musculaires et de l’inflammation … mais tous les marqueurs ne sont pas concernés, évoquant un choix délibéré favorable !

PARFOIS UNE AMELIORATION DU CHRONO DE 1 A 2% A HAUT NIVEAU

Concernant les chronos certains articles évoquent une amélioration de 1 à 2 % chez des sportifs de haut niveau … progression intéressante dans le contexte mais dérisoire en milieu de peloton même pour briller sur les réseaux sociaux ! Sans compter que les humbles compétiteurs ne sont logiquement pas concernés ! Souvenez-vous, le facteur limitant est la faible puissance du moteur … qui consomme peu et n’a pas besoin de ravitaillement en vol ! Une Ferrari brûle 25 litres aux 100, une Clio 6 litres ! ce n’est pas en remplissant son réservoir et même une citerne attelée que vous irez plus vite ! L’image reste valable dans l’intimité physiologique.

VOTRE PETIT MOTEUR NE CONSOMME PAS AUTANT ! VOUS ALLEZ L’ENCRASSER !

Quand Christian met 4 heures, il tourne à une intensité plus faible que le Kenyan qui taquine les 2 heures. Ce dernier ne pourrait pas faire de demi-tour et rejoindre la ligne de départ dans le même chrono ! Christian consomme donc une proportion plus élevée de lipide qui économise d’autant son glycogène ! De surcroit, il est validé que la consommation d’énergie dépend de la distance quelques soit la vitesse ! Alors, si Christian voulait adapter son apport en glucides, l’unité ne serait pas gramme par heure mais gramme par kilomètre. Et, puisque Christian va deux fois moins vite que le Kenyan, il brûle deux fois moins de calories … On retombe sur un chiffre de 60 grammes par heure plus consensuel … et pourquoi pas 40 car, à cette intensité, il consomme plus de graisses !

GLUCIDES PAR HEURE : UNE UNITE INCOHERENTE
GLUCIDES PAR KILOMETRE : UNE UNITE PLUS PERTINENTE

Voilà qui peut s’adresser à tous : 2 à 3 grammes de sucre par kilomètre de course en compétition … et parfois à l’entraînement spécifique du tube digestif ! Il est essentiel de comprendre que cette stratégie nutritionnelle est inutile quand les réserves en glycogène ne constitue pas un facteur limitant de la performance. En course, classiquement, cette panne d’essence peut survenir vers 30 ou 35 kilomètres … Logiquement, il s’agit d’ailleurs d’une distance plus que d’une durée … Voilà qui correspond à 1H30 à 4 heures d’effort selon la vitesse … Parfois, si l’intensité réduite favorise la consommation des graisses, cette défaillance ne survient jamais !

NIVEAU LOISIR, DUREE PLUS LONGUE, INTENSITE PLUS FAIBLE … DONC PLUS DE LIPIDES BRULES … MOINS DE GLUCIDES NECESSAIRES

N’hésitez pas à lire mon article : « Ultra Trail : où est passé le mur du marathon ? » Bref, en deçà de ces distances ou de ces durées, les or**es glucidiques ne servent à rien … sinon à provoquer des douleurs digestives et à nuire au bienfaits du sport ! Quoi qu’il en soit c’est exclusivement dans des efforts épuisant le glycogène de plus de deux heures à haut niveau que l’on détecte une petite amélioration de la performance … vous le savez de l’ordre de 1 à 2% … Une étude typique des labos déconnectée de la vraie vie mentionne un gain de 8% : 2 heures de vélo pour épuiser le glycogène puis 1 heure de contre la montre ! Ça marche à haut niveau pour finir fort ! Surtout, ce mode alimentaire n’est pas comparé avec une stratégie cohérente, usuelle et optimum. A savoir, des glucides bien -sûr mais aussi des graisses digestes de qualités pour participer à la lipolyse, des protéines adaptées pour réduire et réparer la casse musculaire associée à une large gamme de minéraux naturels. J’ai cité, par exemple, des oléagineux accompagnés de sel gris, des petits pains au lait avec du jambon et du gruyère ! N’hésitez pas à lire mon article : « Alimentation en ultra : des spécificités ». Mathieu Blanchard, l’un de nos meilleur ultra-traileur, a testé les 120 grammes par heure sur le Snowdonia Ultra Trail. Il a renoncé pour cause de douleurs digestives. Sur l’UTMB 2022, il tourne avec 40 grammes plus alimentation variée et complémentaire et se sent bien mieux !

Réflexion pour une bonne nutrition de l’effort !

Vous l’avez compris, vous disposez d’un gros stock de glycogène de vos muscles. Avec l’entraînement cette réserve monte à environ 400 grammes ce qui représente 30 à 35 kilomètres de course à pied quelle que soit la vitesse. Voilà qui vous rappelle le « mur du marathon » et vous avez raison ! L’épuisement du stock constitue l’hypothèse principale de cette défaillance physiologique. Il est bien-sûr possible de prolonger l’exercice (voir mon article : « Ultra : où est passé le mur du marathon ? ») grâce à l’utilisation des graisses du tissu adipeux. Les séances longues à jeun voire sans apport glucidique représentent une stratégie clé pour booster la lipolyse. Il se produit alors des adaptations épigénétiques, ce qui signifie que votre ADN modifie son organisation. A l’approche de chaque gène codant pour une enzyme impliquée dans la combustion des graisses, il s’ouvre afin de faciliter la synthèse de cette protéine. Cette conformation est durable et pourrait participer « à la mémoire du corps » et au maintien de « l’entraînabilité ». L’effort musculaire utilise modérément le glucose sanguin et abaisse un peu le taux de sucre. La prévention de l’hypoglycémie constitue la justification principale de l’apport en sucre pendant l’effort. La quantité de sucre dans le sang est faible : 1 gramme par litre soit environ 5 grammes en tout. Réserve glycogénique importante, sollicitation des lipides, très faible contribution du glucose sanguin à l’exercice musculaire, vous comprenez pourquoi les or**es glucidiques souvent douloureuses ne sont pas indispensables.

Alimentation de l’effort … commet s’entraîner 😊 ?

Bien s’alimenter, c’est aussi bien s’entraîner. Deux type de sorties longues sont essentielles à votre disponibilité énergétique pendant la compétition. La première se fait en « endurance active » ou Z2 selon le jargon de chacun. La perception respiratoire est telle que « vous pouvez parler mais pas chanter ». A cette intensité, vous consommez votre glycogène. Dans cette ambiance métabolique glycolytique, vous pouvez prendre un peu de produits sucrés. Ainsi, vous testez le goût, la tolérance et l’efficacité de ces denrées. Malgré ces apports prévenant l’hypoglycémie, vous aurez considérablement videz vos réserves de glycogène … et à l’occasion des repas suivant vous en stockerez d’avantage. C’est le fameux rythme « décompensation surcompensation ». Vous augmentez la taille de votre réservoir, vous améliorez votre endurance !

SEANCE Z2 POUR LE STOCK DE GLYCOGENE
SEANCE Z1 A JEUN VOIRE LOW CARB POUR LA LIPOLYSE

La séance complémentaire clé est la séance longue à jeun. Elle se fait en « endurance fondamentale » ou Z1 … en fonction de votre dialecte. A cette intensité, vous pouvez « parler et chanter » et vos muscles apprennent à brûler des graisses. Cette stratégie peut même être potentialisée (voir mon article : « boostez votre sortie à jeun ») grâce au « week-end lipolytique » alias la séance « low carb ». De temps à autres, lors de la journée qui suit votre sortie en « endurance active », évitez les glucides. Ne refaites pas le plein en glycogène musculaire. Le lendemain partez pour une séance longue vraiment à jeun … Emportez un peu de glucide à utiliser en cas de défaillance … vous vous en servirez 2 fois puis votre organisme sera adapté ! Grâce à l’épigénétique, il aura décuplé sa capacité à mobiliser et brûler les graisses ! Rien ne vous empêchera de refaire régulièrement le stock de glycogène avec des féculents de qualités et des produits sucrés pour de belles séances spécifiques … notamment la compétition ! Et lisez mon article : « Double carburation pour le trail » … C’est fait ! Vous êtes prêt ! Stock de glycogène au max, lipides à disposition, stratégie alimentaire ^pendant l’effort validée par l’expérience et le bons sens scientifique ! Alors, à qui ressemble-t-elle ?

Alimentation de l’effort en pratique.

Sur des course de 20 à 42 kilomètres, un apport raisonnable en glucides permet de stabiliser la glycémie et d’alimenter les neurones pour éviter la « fatigue du système nerveux central ». Cette dernière se caractérise souvent par une altération de la coordination et du rendement à laquelle s’ajoute parfois une dégradation de la motivation. Chez un coureur moyen, courant aux alentours de 10 km/h, la consommation en sucre est deux fois plus faible que chez l’athlète de haut niveau qui coure deux fois plus vite. Un gel ou une barre classique d’environ 15 à 20 grammes de glucides tous les 5 kilomètres, à chaque ravitaillement se révèle bien adapté. La logistique est d’autant plus opportune qu’elle synchronise l’ingestion d’eau et de glucides. La tolérance digestive et l’absorption sont améliorées. A bien y réfléchir, cette stratégie représente un apport sucré de 3 à 4 grammes par kilomètre. Sur 42 kilomètres, la prévention de la panne de glycogène alias le « mur du marathon », nous oriente vers la haut de la fourchette.

SUR MARATHON, UN GEL HABITUEL D’ENVIRON 20 GRAMMES DE GLUCICES TOUS LES 5 KM

Remarquez que cette quantité équivaux pour l’élite à 60 à 80 grammes par heure ! Nous ne sommes pas loin du message à la mode … Mais, vous le savez, pour plus de rigueur scientifique, l’apport glucidique ne se rythme pas sur une durée mais sur une distance, c’est plus logique ! Voilà qui permet de l’adapter à la vitesse de chacun notamment à la majorité d’entre-nous qui fréquentons le sommet de la courbe de gauss des chronos ! Dans ces conditions, les études montrent que la glycémie reste normale et que la performance est optimisée. Bref, restons raisonnables ! ça marche bien ! Sur le trail, la problématique est très différente. L’intensité est plus basse, la durée est bien plus longue et le relief abîme bien plus les muscles. Spontanément, l’organisme consomme plus de lipidique et économise d’autant les glucides. De fait, le ravitaillement doit être mixte. Des glucides sont recommandés pour maintenir la glycémie et alimenter un peu les muscles par voie sanguine. Dans ce contexte d’effort peu intense, la sécrétion d’insuline reste très réactive et provoque parfois des hypoglycémies réactionnelles. Des sucres moins rapides sont conseillés : Pâtes de fruits, pâtes d’amandes, compotes, fruits secs, biscuits voire des Tuc, des gâteaux d’apéros ou du potage au vermicelle bien salé.

EN TRAIL, MOINS DE SUCRES INDUSTRIELS, PLUS DE FRUITS SECS, DE BISCUITS, D’OLEAGINEUX SALES, DE FROMAGE ET DE JAMBON 😊

Ces produits se montrent d’ailleurs mieux tolérés quand le dégout du sucre s’installe. Des lipides facile à digérer s’inscrivent en complémentarité pour alimenter rapidement et aisément cette filière qui tourne à plein régime. Les protéines ne doivent pas être oubliées car elles limitent les destructions musculaires voire favorisent la reconstruction des fibres. On se rapproche d’une alimentation équilibrée … proche d’une grande journée en montagne … pourquoi pas d’une belle randonnée ! De fait, on ajoute aux glucides sucrés et salés, des oléagineux, du lait de coco, un peu de fromage ou de jambon. Dans la vraie vie, la tolérance digestive restent le facteur limitant sur de telles épreuves. Le compétiteurs ne peut ingérer tous les calories dont il a besoin et 50% des abandons sont justifiés par des douleurs abdominales et des troubles du transit ! bref, il perd de la graisse et l’entrainement assidu à la lipolyse est indispensable pour ménager son tube digestif et terminer le parcours !

LES CONTUSIONS DE ROTULEPar le docteur Stéphane CASCUA, médecin du sportRédacteur en chef de www.docdusport.comEn faisan...
26/07/2025

LES CONTUSIONS DE ROTULE

Par le docteur Stéphane CASCUA, médecin du sport
Rédacteur en chef de www.docdusport.com

En faisant du sport, vous avez pris un choc à l’avant du genou. Vous avez des douleurs profondes et votre articulation est gonflée. Quelles sont les lésions ? Comment vous soigner ?

La rotule est un os circulaire placé à l’avant du genou. On l’appelle le « parechoc » du genou. Son rôle essentiel est différent. Elle se comporte comme un renfort du quadriceps qui doit assumer la compression sur le fémur lors de sa contraction en flexion de genou. En profondeur et au contact du fémur, l’os est recouvert d’un cartilage épais. Ce dernier, lisse comme de la nacre, a pour fonction de permettre un glissement harmonieux des pièces articulaires. Malheureusement, il est fragile et se répare très mal …

Lésion, inflammation et détersion …

Lors de l’impact, la rotule percute le fémur. Tout se passe comme si vous mettiez un coup de marteau sur votre lavabo. Il est bien ébréché, souvent un morceau s’est décoché, sans compter les petits fragments dispersés. La première réaction de votre organisme consiste à nettoyer les dégâts. C’est l’inflammation ! Les cellules lésées libèrent des molécules favorisant la détersion. Les globules blancs arrivent pour digérer les copeaux de cartilage. Pour essayer de compenser ces dégâts tissulaires, la membrane articulaire produit en urgence du lubrifiant naturel.

HYPER INFLAMMATION
HYPER NETTOYAGE DELETERE
… ANTI INFLAMMATOIRES
… PARFOIS INFILTRATION

Le genou gonfle sans faire de miracle, c’est l’épanchement de synovie. Voilà qui provoque bien des douleurs ! Sans compter que très vite, le processus inflammatoire s’emballe et devient délétère. Il finit par abimer les tissus sains ! Il faut l’arrêter ! L’application de froid constitue la stratégie la plus naturelle. A l’inverse de la chaleur qui fait rougir, la cryothérapie ferme les vaisseaux donc empêche le gonflement et l’arrivée de nouvelles cellules irritantes. De surcroît, l’information de température concurrence la douleur dans les aires cérébrales sensitives. Votre médecin peut vous prescrire des anti-inflammatoires. Pour une fois, ces molécules traitent la cause du problème actuel. Si la souffrance est trop intense, il peut aussi réaliser une ponction qui diminue efficacement les tractions pénibles sur la membrane articulaire. Il y associe souvent une infiltration dont l’effet anti-inflammatoire se révèle protecteur dans ce contexte de détersion agressive. Ce geste est classiquement associé à un arthroscanner. Dans le même temps, le radiologue injecte un produit de contraste qui détoure plus précisément les lésions du cartilage. Une fois cette prise en charge effectuée, il est nécessaire de soigner aux mieux les dégâts tissulaires.
_________

LESION CICATRISATION FONCTION COMPENSATION

La blessure de vote cartilage ne cicatrisera pas complètement ! La demi-vie des cellules de ce tissu, les chondrocytes, est de 400 ans. Cela signifie que le rythme de multiplication permettrait de retrouver la moitié des unités en 4 siècles ! Pas de drame ! Premièrement, les cellules parviennent à produire plus de ciment tout autour d’elle, c’est la substance fondamentale. De la fibrose moins spécifique contribue aussi à combler l’impact. Et les PRP boostent quand même la mise en action de nouvelles cellules ! Mais, c’est surtout le bon fonctionnement de l’articulation qui vous permettra de renouer avec le sport et de voir vos douleurs disparaitre. Des muscles et surtout un quadriceps forts, endurants et coordonnés assurent un parcours rotulien harmonieux malgré l’irrégularité de sa surface ! Une prévention bienveillante du déconditionnement, un peu de rééducation et surtout une reprise progressive du sport vous permettront n’oublier votre rotule

__________

Réparation, régénération, compensation

Votre médecin du sport vous interroge pour précise le traumatisme. Il vous examine afin de chercher à coté de cet impact d’autres blessures. Une IRM permet de confirmer et surtout de quantifier la lésion. Souvent, on constate de véritable fissure voire une fracture du cartilage. Parfois même, on retrouve un clapet qui s’ouvre et se ferme au grès du mouvement articulaire. Vous comprenez pourquoi, il ne s’agit pas d’une douleur de rotule habituelle ! Ce n’est pas le fameux « syndrome fémoro patellaire » ! Toute rééducation énergétique aggraverait les lésions ! Le renforcement musculaire est contre-indiqué ! Le repos s’impose suivi d’un peu de vélo en moulinant contre faible résistance pour lisser la cartilage abîmé, entretenir force et la mobilité. Les variations de pressions rapides au cours du mouvement permettent l’absorption de l’oxygène et des nutriments nécessaires à la réparation tissulaire. Le crawl est conseillé, il permet d’engager le quadriceps sans écraser la rotule.

REHABILITATION DOUCE :
VELO EN MOULINANT, CRAWL
… PUIS ELLIPTIQUE ET TROTTINEMENT

Pour aider à ce processus, les compléments alimentaires sont les bienvenus. Le collagène, la chondroïtine, la glucosamine, l’acide hyaluronique sont des éléments constitutifs du cartilage. Ingérés par voie orale, ils agissent à dose modérée en mimant les déchets articulaires. Ils se fixent sur les cellules, les stimulent et les encouragent à produire en grande quantité ces molécules. On parle d’effet signal. Le silicium est également omniprésent dans la cartilage. A la manière du calcium pour les os, ils relient les fibres entre-elles mais de façon plus souple. Parfois, il est opportun de contrôler l’excès d’inflammation résiduelle et prolongée. En plus de grignoter les tissus sains, elle est désormais inutile à l’initiation de la cicatrisation. Les anti-inflammatoires traditionnels ont trop d’effet indésirables et sont trop puissants.

COMPLEMENTS ALIMENTAIRES
COLLAGENE SILICIUM
CHONDROITINE GLUCOSAMINE

Des plantes douces et efficaces peuvent être associées pour optimiser la réparation tissulaire et vous soulager. On peut envisager de la curcumine, de l’harpagophytum, de la boswellia ou du gingembre. Peu à peu, vous pouvez augmenter le durée et l’intensité du vélo. Revenez à l’étape précédente si le genou gonfle. Laissez-vous guider par la règle de la non douleur. Contrairement à certaines blessures fibreuses qui tiraillent quand on les mécanise, la réhabilitation des lésions de cartilage ne doit provoquer aucune souffrance. Programmer une transition douce vers l’elliptique toujours en privilégiant la fréquence du geste sur la résistance. Voilà qui vous rapproche du mouvement de la course. Après avoir validé l’intensité sur cet appareil le trottinement est autorisé. La durée du footing augmente et enfin arrivent les accélérations et le relief. En fonction de la gravité des lésions de votre cartilage de rotule, ce retour à la vie sportive prend d’une semaine à six mois !

De la médecine plus engagée pour vous soulager !

Si cette stratégie bienveillante fondée sur les compléments alimentaires et la réhabilitation douce se révèle insuffisamment efficace … ou trop lente, la médecine peut vous aider ! Après la ponction et l’infiltration destinées à gérer l’emballement inflammatoire, d’autres traitements peuvent être envisagées. Le plus souvent, votre médecin vous propose une injection d’acide hyaluronique ou viscosupplémentation. Ces produits ressemblent à la synovie naturelle présente dans nos articulations, les maillons de ces grandes chaines sont identiques. Néanmoins, les molécules thérapeutiques sont bien plus volumineuses et souvent ramifiés. Elles assurent des processus d’amortissement, de roulement et glissement plus performants. Injectées dans le genou, elles réduisent rapidement les contraintes mécaniques sur la zone lésée et favorisé sa récupération. Le fonctionnement articulaire plus harmonieux permet de diminuer les douleurs.

ACIDE HYALURONIQUE
INJECTION DE PLAQUETTES PRP
… OU LES DEUX !

Dans un second temps, les injections de plaquettes ou PRP (Plasma Riche en Plaquettes) peuvent être envisagées. Prélevées dans votre sang et réinjectées dans votre articulation, elles stimulent la difficile reconstruction du cartilage. De fait, son effet thérapeutique est différé de quelques semaines. Il existe aussi des kits spécifiques associant moitié acide hyaluronique et moitié PRP. La littérature scientifique accorde sa préférence à ce cocktail. A l’issu de ces injections, les protocoles de réhabilitation sont classiques et progressifs : vélo en moulinant puis plus intensément, elliptique, trottine, course, accélération puis travail d’appui et retour au sport. Là encore, le délais de reprise à 100% varie en fonction de la gravité de la lésion et des modalités de sa prise en charge.

Très rarement, une opération !

Malgré un traitement bien mené et un peu de patience, il arrive que vous ne soyez pas soulagé ! Le nid de poule cartilagineux est trop volumineux ou le clapet se coince, se déchire de plus en plus et fait mal ! Une intervention chirurgicale peut se révéler utile. Le plus souvent, elle consiste à faire l’ablation du volet et à régulariser les contours de la lésion. Stable et lisse, elle accroche moins. Il est possible de compléter avec des perforations de Pridie. Cette technique consiste forer l’os au fond de la blessure. Le saignement qui en résultent est à l’origine d’une croute et d’un envahissement cellulaire. Le trou est progressivement comblé par un tissu fibreux. Ce dernier est moins performant que le cartilage mais régularise efficacement la surface de glissement.

LISSAGE DE LA LESION
COMBLEMENT FIBREUX PAR PERFORATION
MOSAIQUE DE CARTILAGE

La technique dite de « mosaïque plastie » est parfois utilisée si la lésion se situe sur l’autre versant articulaire, au niveau du fémur. A cet endroit, l’os est suffisamment épais pour accueillir des petites allumettes formées de cartilage en superficie et d’os en profondeur. Elles sont prélevées à l’arrière ou sur le coté du genou dans un secteur dépourvue de contrainte. Ces petits cylindres bouchent la cavité lésionnelle et l’ensemble finit par ressembler à une petite mosaïque. La nature s’occupe des joints. La préparation des logettes provoque un saignement qui entoure les cylindres et se transforme en tissu fibreux. La reprise du sport au niveau antérieur est parfois possible après 12 à 24 mois.

LE PRP NE SUFFIT PAS … Par le Docteur Stéphane, médecin du sport Rédacteur en chef de www.docdusport.comLes injections d...
22/07/2025

LE PRP NE SUFFIT PAS …
Par le Docteur Stéphane, médecin du sport
Rédacteur en chef de www.docdusport.com

Les injections de plaquettes ou PRP sont comparables à une colle biologique. Ce traitement est intéressant pour l’arthrose, les tendinites ou les entorses. Mais cette option thérapeutique ne suffit pas ! Il est indispensable de guider la cicatrisation !

L’acronyme PRP signifie Plasma Riche en Plaquettes. Les plaquettes sont de toutes petites cellules de votre sang. Elles ont pour mission de s’agglutiner sur les plaies et les lésions plus profondes. Elles bouchent les trous et participent à la formation du caillot. Elles attirent des cellules souches qui savent reconstituer tous les organes.

OUBLIEZ LE PRP
OPTEZ POUR LE PRPRRRRRRRRRRRRRR

Elles libèrent des facteurs de croissance, des molécules qui activent la synthèse de protéines reconstructrices. Malgré cette puissance biologique, nous sommes encore loin d’une cicatrisation complète et de la restauration d’un tissu fonctionnel. Pour une réelle efficacité, votre PRP se doit de devenir un PRPRRRRRRRR … R comme Repos, Régénération, Rééducation, Réadaptation, Reconditionnement, Reprise du sport … incluant aussi quelques Revoir le doc du sport pour ajuster la Remise en contrainte …

Repos, Récupération, Régénération !

Les plaquettes vivent 12 à 13 jours. Pendant cette période, il faut les laisser travailler afin qu’elles construisent le pont cellulaire et moléculaire qui comblera la lésion et reliera les zones saines. Dans cet article, nous prendrons l’exemple d’une tendinite d’Achille où les plaquettes auront été injectées dans une fissure séparant l’éventail des fibres verticales. Cependant, les étapes biologiques sont les mêmes pour toutes les lésions. De fait, après ce geste réalisé sous échographie, il est recommandé de rejoindre domicile accompagné en voiture ou en taxi.

J0 J5
INFLAMMATION DETERSION
REPOS

Il est possible d’utiliser les transports en commun en évitant l’appui sur la jambe soignée grâce à l’utilisation de béquille. Pendant les 5 jours qui suivent, il est recommandé de marcher un minimum. Un week-end associé à du télétravail constitue une option organisationnelle idéale. Au cours de cette période, les plaquettes restaurent un climat biologique inflammatoire qui stimule la cicatrisation épuisée de cette blessure devenue chronique. Les douleurs parfois ressenties sont plutôt caractéristiques d’une bonne réaction tissulaire … mais encourage spontanément à l’accalmie motrice 😊 Notez bien que, malgré la gêne, il ne faut pas prendre d’anti-inflammatoire qui viendraient bloquer la restauration d’un processus naturel bénéfique. Seul le paracétamol est le bienvenu. Les passionnés et les addicts peuvent faire de la musculation des membres supérieurs. La natation avec pull boy n’est pas conseillée. La petite plaie provoquée par l’aiguille se ferme complètement en 3 à 7 jours, il vaut mieux éviter les bactéries de la piscine municipale ! A partir du 5ème jour, l’inflammation s’apaise et le nettoyage des vieux débris cicatriciels se termine. De nouvelles fibres de collagène armaturent le clou plaquettaire. De fait, il est possible de renouer avec le mouvement.

J5 J10
CLOU PLAQUETTAIRE
MULTIPLICATION DES FIBRES
VELO FIXE MOULINE

Jusqu’au 10ème jour, vous pédalez 10 à 30 minutes sur vélo fixe. Contrairement à la course, le vélo n’impose aucune réception, aucun freinage musculaire qui écartèle le tendon. On parle de contraction concentrique en cyclisme et excentrique en running. Mieux encore, en poussant sur les pédales, la contrainte peut être largement inférieur au poids de corps. De surcroît, en salle ou à domicile, il est possible de doser la résistance avec subtilité et humilité. Après 10 jours, le clou tissulaire est constitué. L’ensemble des facteurs de croissance est libéré. Il est possible d’augmenter un peu les sollicitations mécaniques.

Réadaptation, Reconditionnement, Rééducation !

A partir de 10 jours et jusqu’au 21ème, le corps enclenche un phénomène tissulaire appelé « prolifération ». Les cellules responsables de la production des fibres, les fibroblastes, se multiplient et remplacent progressivement l’agrégat de plaquettes. De nouvelles molécules de collagène sont produites. Elles s’accumulent et consolident le cal … mais elles restent enchevêtrées et peu spécifique du tendon rendant la cicatrice encore rigide et fragile. De fait, un compromis biomécanique est nécessaire. Il est possible d’intensifier la travail concentrique de poussée tout en évitant la contraction excentrique de freinage.

DE J10 A J21
PROLIFERATION DES CELLULES
VELO PLUS LONG PLUS INTENSE, ELLIPTIQUE COOL

En pratique, il est recommandé d’intensifier et de prolonger l’entrainement à vélo. Seuil puis fractionnés sur home-trainer et sorties longues s’intègrent désormais au programme. Parallèlement, l’elliptique en aisance respiratoire est le bienvenu. Il permet de renouer avec une gestuelle proche de la course en évitant les réceptions et la totalité du poids de corps. Bien évidemment, la natation est praticable, aussi bien brasse que crawl ! On peut ajouter un peu de rééducation notamment des massages doux et des mises en tension bienveillantes.

Réhabilitation, Réconciliation, Reprise de la course …

De la troisième à la sixième semaine, s’opère le remodelage. On parle aussi de d’organisation tissulaire ou de mécanisation de la cicatrice. Le collagène produit est désormais spécifique du tendon. Les cellules produisent maintenant de l’élastine, une fibre complémentaire reliant les travées de fibres solides afin d’assurer un processus de glissement plus souple. Cette fois, il est possible de renouer avec la contraction excentrique inhérente à la course et contraignante pour le tendon. A la réception de chaque foulée, le talon part dans un sens et le mollet tire dans l’autre, le tendon est écartelé !

J21 A J45
ORIENTATION ORGANISATION
TROTTINEMENT PROGRESSIF

Qu’importe, il s’agit de sa mission, il faut le réadapter ! On doit maintenant ajouter du trottinement au cardio varié déjà en cours. Cependant, la progressivité s’impose. Il est nécessaire de mettre des chaussures de running avec du drop ou une talonnette amortissante afin de détendre le tendon d’Achille. Il est impératif de commencer par des durées limitées. Il est raisonnable de proposer une incrémentation pleine d’humilité, le genre 3 minutes plus 3 minutes à chaque séance. On débute avec une vitesse très faible de l’ordre de 7 à 9 km/h et on reste en aisance respiratoire tout au long de cette troisième étape. On mécanise le geste spécifique, excentrique puis concentrique, enchaînés rapidement, on parle de pliométrie. La kinésithérapie bienveillante peut accompagner cette adaptation tissulaire avec des exercices de freinage et de sautillement. Attention, ces contraintes ne doivent pas empiéter sur l’aptitude du tendon à assumer la charge de travail inhérente à la reprise de la course. La meilleure rééducation à la course reste … la course à pied ! On valide la durée avant l’intensité ! On laisse au moins une journée de récupération entre chaque sollicitation ; on court 2 voire 3 fois par semaine. En fin de protocole, un footing de 20 à 30 minutes a été réalisé … sans douleur !

Revoir, Running, Réconciliation !

A l’issu de ces 6 semaines, la fissure est comblée, les fibres de collagène et d’élastine sont nombreuses et commencent à s’aligner dans l’axe des contraintes. Si la lésion était sérieuse, il peut être opportun de faire une image de contrôle, échographie ou IRM. Il est nécessaire de revoir votre médecin du sport. Cette consultation rigoureuse permet un entretien complet afin de faire le point sur les symptômes ainsi qu’un examen exhaustif pour réaliser les tests déterminants. En fin de rendez-vous, on négocie 😊 l’augmentation de charge tissulaire …

J45 A J90
MECANISATION
ACCELERATION EN COURSE
… COMPETITION DE RECONCILIATION

Mais, en pratique, l’expérience valide une progressivité présentée. La semaine suivante, on passe à 60% de la VMA (60% de la vitesse atteinte à fréquence cardiaque maximum) et on augmente la durée pour atteindre une heure de footing. Et chaque semaine, on augmente de 10%. La deuxième semaine suivant la consultation, des cessions à 70% sont permises. La suivante du seuil continu à 80 % est au programme. Celle d’après inclut du fractionné à 90%. La quatrième renoue avec un peu de travail intermittent à 100% de la VMA. Chez le coureurs rapides, il arrive que cette incrémentation soit trop rapide et provoque trop de stress tissulaire, on discute alors d’une incrémentation en kilomètre heure. Parallèlement l’allongement des séances foncières se poursuit petit à petit. Sans oublier que les intensités encore inaccessibles en course sont déclinables sur vélo ou elliptique. Bref, vous n’êtes pas déconditionné … vous êtes même très en forme. Une nouvelle consultation confirme que vous êtes apte à assumer la compétition de réconciliation mentionnée dans votre agenda dans un bon mois, le temps d’une préparation un peu plus spécifique ou d’une mécanisation plus subtil de votre tendon … qui va encore durée 4 à 6 mois. Une bonne raison pour négocier avec le doc un programme d’entraînement bien conçu évitant de nouvelle blessure !

Adresse

34 Avenue Du Général Sarrail
Paris
75016

Heures d'ouverture

Mardi 09:00 - 19:00
Mercredi 09:00 - 19:00
Jeudi 09:00 - 19:00
Samedi 16:00 - 19:00

Téléphone

+33187442424

Notifications

Soyez le premier à savoir et laissez-nous vous envoyer un courriel lorsque Docteur Stéphane Cascua - Médecin du sport publie des nouvelles et des promotions. Votre adresse e-mail ne sera pas utilisée à d'autres fins, et vous pouvez vous désabonner à tout moment.

Partager

Share on Facebook Share on Twitter Share on LinkedIn
Share on Pinterest Share on Reddit Share via Email
Share on WhatsApp Share on Instagram Share on Telegram

Our Story

Le docteur Stéphane CASCUA est médecin du sport. Il est diplômé d’université en traumatologie du sport, entraînement du sportif, nutrition du sport, podologie du sport, Aptitude médicale au sport et maladies de la colonne vertébrale. Il y fut très fréquemment major de promotion. Il est chargé de cours à la faculté de médecine de la Pitié Salpêtrière. Il enseigne sa discipline aux praticiens se spécialisant en médecine du sport. Il a été attaché des hôpitaux de Paris au sein des services de référence en physiologie de l’effort, manipulations vertébrales, rééducation et traumatologie du sport. Il est l’auteur de nombreux livres sur le sport et la santé. Il a écrit sur ce thème plusieurs centaines d’articles notamment pour la r***e SantéSportMagazine. Il a été chroniqueur télé au journal de la santé sur France 5 et continue à intervenir fréquemment dans cette émission. Il anime régulièrement des conférences au sein des entreprises. A l’occasion de ces débats interactifs, il transmet une information fiable issue des recherches les plus récentes mais son langage est clair, chaleureux et souriant. Chacune des notions qu’il aborde a une implication pratique et il aime répéter à son auditoire : “ Au lendemain de nos échanges, vous vous entraînerez et vous mangerez différemment !” Depuis près de 20 ans, le Docteur Stéphane CASCUA est médecin au centre de formation du PSG . Dans ces structures de haut-niveau, il faut poser un diagnostic précis, programmer un entretien physique compatible avec la blessure et mettre en place un traitement optimisant les délais de reprise. Il exerce dans son cabinet à La Défense. Ses consultations atypiques durent 40 minutes. Il fait connaissances tranquillement avec ses patients. Un tour d’horizon des pratiques sportives, des activités professionnelles et des responsabilités familiales permet de proposer une prise en charge individualisée adaptée aux contraintes et aux priorités de chacun. Passionné de communication, il adore expliquer et faire des dessins pour illustrer la lésion. Dans son cabinet, l’arrêt du sport reste une notion incongrue. Le temps de la guérison, il propose toujours des activités physiques de substitution permettant de garder la forme et de guider la cicatrisation. Des conseils nutritionnels s’inscrivent souvent en synergie.

Le Docteur Stéphane CASCUA est un médecin du sport sportif. Il s’entraîne quotidiennement de façon diversifiée et complémentaire. Il pratique la course à pied, le vélo, la natation, le triathlon, le cardiotraining, la musculation et l’équitation. Il participe chaque année à des compétitions de course de fond, de cyclisme, de triathlon et d’endurance équestre. Cette expérience instaure une réelle complicité avec ses patients et bon nombre de ses conseils proviennent de sa connaissance du terrain.