19/09/2025
Ma femme et moi étions partis pour une simple sortie au festival communautaire. L’air était rempli de rires, de musique, d’odeurs de nourriture. Mais ce que nous n’avions pas prévu, c’est de repartir avec un cœur plus rempli que jamais.
Le refuge local avait installé un grand enclos avec une douzaine de chiens. Ils sautaient, aboyaient, cherchaient l’attention des passants. Ma femme a immédiatement repéré un petit chien roux : « On devrait adopter celui-là, il est mignon. » Moi, je restais en retrait, observant. Et puis je l’ai vu. Un grand chien blanc, silencieux, calme, presque invisible au milieu du chaos.
Le refuge proposait aux visiteurs d’emmener un chien pour une courte promenade. Nous avons choisi le petit roux, mais l’expérience a vite tourné court : il tirait sur la laisse, refusait de nous regarder, comme s’il n’avait aucun intérêt pour nous. Nous l’avons ramené. Alors, j’ai demandé timidement : « Et le grand blanc, là ? »
La dame du refuge a souri, un peu triste. « Lui ? Il a presque un an. Il est sourd. Il avait déjà trouvé une famille, mais ils l’ont ramené. » Son regard en disait long : ils ne lui avaient pas laissé sa chance.
Nous avons décidé de l’emmener marcher. Et là, révélation. Ce chien, que d’autres avaient jugé “défectueux”, était parfait. Doux, attentif à nos gestes, cherchant à comprendre. En quelques minutes, nous savions : c’était lui.
La bénévole nous a expliqué que ses affaires étaient restées au refuge, à 10 minutes de route. Ma femme est retournée les chercher, pendant que moi, je l’emmenais dans notre camion. À peine monté à bord, ce grand chien s’est effondré de fatigue et s’est endormi… dans la position la plus improbable qui soit. Le corps tordu, la tête en bas, les pattes en l’air, un sourire figé sur son museau.
J’ai ri tout seul en le regardant. Ce chien sourd, abandonné deux fois, venait de trouver sa place. Pas besoin de mots pour comprendre : il savait qu’il était enfin chez lui.