
08/09/2025
Indice glycémique, charge glycémique, deux leurres nutritionnels qu’il faut vite oublier ! (Partie 1).
L’indice glycémique, cet « outil » thérapeutique qui permet de chiffrer de 0 à 100 la capacité d’un aliment à élever le taux de sucre sanguin, mis au point par David J. Jenkins en 1981, perfectionné plus t**d par Jennie Brand-Miller, a totalement failli à apporter la moindre diminution de la prévalence du surpoids, de l’obésité et du diabète de type 2.
La charge glycémique, un indice complémentaire qui introduit dans sa formule mathématique la quantité de glucides ingérés en plus de leur vitesse d’absorption, ne fait pas mieux.
Tous les nutritionnistes, tous les diététiciens, tous les « experts » en nutrition, utilisent ou ont utilisé ces outils sans que jamais la courbe des fléaux métaboliques cités plus haut ne cesse de croître.
Et, ce n’est pas la cause des patients qui ne respecteraient pas les consignes données, trop indisciplinés, gloutons invétérés, incapables de respecter les règles nutritionnels immuables depuis des décennies, car ils suivent les règles... jusqu’à ce que la déception les désespère.
Car, bien évidemment, si la nutrition officielle, académique, échoue lamentablement, cela ne peut pas être de son fait.
La prétention et l'immobilisme intellectuel expose au déni d'incompétence.
Alors, le coupable est vite désigné : le consommateur qui consomme trop !
Pourquoi ces deux piliers principaux de la nutrition « moderne », en plus de la sacro-sainte balance calorique qu’il conviendrait d’oublier aussi vite, ne fonctionnent-ils pas ?
Je pourrais écrire un livre sur ce sujet tant il est vaste, mais je désire ici attirer l'attention sur le facteur essentiel de l'échec, ignoré de la quasi totalité des médecins et thérapeutes : ces préceptes nutritionnels ne tiennent compte que du fonctionnement physiologique de nos propres cellules, les cellules humaines, et font totalement abstraction, par ignorance, du fonctionnement physiologique des cellules non humaines, au nombre au moins égal, voire très nettement supérieur (à ce niveau on ne peut pas compter véritablement, mais estimer uniquement) à celui de nos propres cellules, j'entends les bactéries du microbiote.
Nos cellules humaines n’existeraient pas sans les cellules non humaines dont nous sommes les hôtes, l’Homme n’est pas viable sans microbiote, tout comme ne peut l’être aucun animal, aucune plante.
Lorsque l’on dit « je », on dit « moi et eux », « moi et le symbionte, qui avec moi crée la vie symbiotique ».
Omettre la physiologie de notre microbiote, c’est omettre, au bas mot, 50% de ce que nous sommes, d’autant que la grande majorité de nos bactéries vitales se trouve dans le tube digestif, donc en amont de notre monde intérieur qui existe derrière la muqueuse digestive.
Omettre la moitié de nous (sûrement plus, quelque part entre 50 et 90% selon les évaluations) dans une réflexion thérapeutique, c’est courir obligatoirement à l’échec.
Notre génome comprend quelques 30 000 gènes, alors que le métagénome bactérien en comprend entre 100 et 150 fois plus, soit au bas mot trois millions de gènes.
Des bactéries nettement plus équipées que nous sur le plan génétique et enzymatique, c’est pour cela que nous avons besoins d’elles pour digérer parfaitement et exister.
La vie est une co-existence.
L’Homme intelligent par définition oublie dans sa réflexion la puissance bactérienne par nature.
L’indice glycémique et la charge glycémique concernent les sucres absorbés par la muqueuse du grêle, mais ils ne prennent pas en compte, par ignorance de la physiologie du grêle et du microbiote de leur promoteur, le devenir des sucres non absorbés.
Les thérapeutes se fient aux tables des nutriments et pensent que si l’on mange 60 grammes de pain blanc, on absorbe les 34 grammes de glucides qu’il contient, alors que rien n’est plus faux en fonction des individus, de leur microbiote et de leur âge.
De plus, ils excluent des glucides les fibres qui sont pourtant des glucides, que nous ne pouvons digérer certes, mais que les bactéries digèrent grâce à leurs nombreuses et puissantes enzymes.
L’intestin grêle, l’organe d’absorption, ne fonctionne pas comme cela.
Un grêle encore tout neuf de 20 ans va absorber les 34 gammes de glucides, c’est quasiment certain, en plus des sucres de la purée et du dessert servis au même repas, car il a une capacité d’absorption de 200 grammes de sucres par repas environ.
Mais, lors de la digestion du même repas servi à une personne de 50 ans, ou plus encore, l’absorption des sucres de l’intestin sera nettement moindre.
Un grêle de 70 ans est un grêle qui a vieilli et qui n’absorbe en moyenne plus que 25 grammes de sucres par repas.
Qu’advient-il alors des sucres non absorbés, disparaissent-ils comme par magie ?
Non, bien évidemment, et les conséquences des sucres non absorbés par le grêle et qui traînent en son sein s’avèrent être dramatiques lorsqu’ils sont présents de manière chronique dans le grêle.
J'explique cela en détails dans mon dernier livre « Santé métabolique - Immunité - Microbiote », ce n’est pas tant les sucres absorbés que les sucres non absorbés qui « abîment » le métabolisme au point de le rendre insulinorésistant et inflammatoire (causes fondamentales du surpoids, de l’obésité et du diabète 2).
Les sucres non absorbés sont bien plus pernicieux que ceux absorbés, ce sont eux qui vont déterminer les malheurs à venir.
Plus l’intestin grêle contient de sucres non absorbés, plus l’organisme s’engraisse, prioritairement le foie, le pancréas et le mésentère, plus les troubles métaboliques s’accélèrent.
Nous sommes dans une société de « fermenteurs », d’estomacs vinaigriers, de grêles transformés en usine à gaz, de muqueuses inflammées par la pullulation bactérienne, de côlons à la capacité de traitement débordée, de ventres enceints de vent, de péteurs permanents, d’organisme producteur de graisse en masse bien avant que les sucres n’aient été absorbés, tout cela en raison de la fermentation bactérienne des sucres ingérés et non absorbés.
La classification de sucres « rapides » ou « lents » perd tout son sens à partir du moment où ils ne sont pas absorbés par le grêle vieillissant ou malade d’une dysbiose, c’est-à-dire d'une pullulation de la flore de fermentation.
La malabsorption des sucres du grêle est physiologique, mais elle peut être aggravée par une malabsorption pathologique corrélée à une dysbisoe digestive.
Je vois en consultation de nombreuses personnes de moins de cinquante ans ne même plus absorber correctement le fructose, un sucre pourtant "rapide".
A ce stade de dysbiose et de malabsorption des sucres du grêle, qu’ils soient dits « lents » ou « rapides » les sucres traîneront dans le grêle et seront source d’une fermentation digestive délétère.
C’est un drame absolu, une hyperoxydation, un vieillissement prématuré.
Tout le problème est là : la malabsorption des sucres du grêle, c’est le fléau majeur qui envoie la population dans le mur, c’est-à-dire le fléau de l’inflammation chronique et de l’insulinorésistance.
L’inflammation chronique et l’insulinorésistance ne sont pas induits uniquement par des sucres ingérés et absorbés, ils sont induits essentiellement par les sucres ingérés et non absorbés.
L’alimentation moderne aberrante et le style de vie arrivent à faire dépasser l’énorme capacité d’absorption des sucres du grêle chez des jeunes consommateurs, que ce soient des sucres « rapides » ou « lents ».
Ils prennent du poids, s’engraissent, mais les problèmes métaboliques sérieux surviendront lorsqu’un biofilm pathogène résistant (association de bactéries aux intérêts communs) finira par s’installer dans le grêle, et que la dysbiose les fera vieillir prématurément.
Le problème majeur est le non respect de la physiologie digestive par les autorités qui régissent l’enseignement et édictent les règles nutritionnelles.
Respecter la physiologie digestive serait de conseiller de diminuer l’apport de sucres (glucides) parallèlement à l’âge avançant, ce qui n’est jamais fait en raison de préceptes idéologiques et du moment actuel fortement végétaliste.
Un tour de taille qui s'épaissit, un ventre qui ballonne, des flatulences en excès, un poids excédentaire difficile à réduire, sont des signes cliniques qui dénotent une dysbiose, un dépassement pérenne de la capacité d'absorption des sucres du grêle.
La population devient insulinorésistante, au métabolisme inflammatoire, parce qu'elle consomme plus de sucres que le grêle n'est capable d'absorber.
Expliquons ce phénomène... (Partie 2)