
11/09/2025
« Un bateau est en sécurité dans le port, mais ce n’est pas pour cela qu’il a été crée. »
On peut avoir entendu millions de fois le concept qu’il n’y a pas de bons et mauvais choix, cependant ca n’est pas évident de l’intégrer et surtout d’en saisir les enjeux.
Car ça peut être facilement compris comme une délégation, rien à écouter en soi, ou bien l’entendre comme si « tout était égal ».
Tout est égal a une partie de vérité dedans : c’est-à-dire l’éventail d’apprentissage que chaque choix inévitablement amène avec soi, se représentera, tout pareil, dans l’autre option pas choisie. Même si l’apparence est différente, le fond c’est nous, et nous nous rencontrons où nous allons :)
Cependant, les raisons qui mènent à préférer une option ou l’autre, celles-là on a besoin de les écouter bien.
Le choix, tout choix, peut surgir de ma peur ou de l’amour. La peur est une peur de ressentir finalement très souvent, de ressentir un inconfort plus précisément.
Ou un choix peut surgir d’un autre endroit en moi, et là c’est plus de l’ordre de l’élan, l’inspiration.
Les fruits de ces deux types de choix sont diamétralement opposés.
Souvent, pour ne pas dire tout le temps, ça n’est qu’après ou pendant qu’on a entamé un chemin qu’on voit,
si on veut voir, « les ftruits ».
Bien sûr l’option « je continue de dormir à moi-même » est toujours disponible, juste de plus en plus moins praticable si vous l’avez, comme moi, remarqué. Ce moment qu’on vit c’est un peu comme si là l’humanité était en train de dormir mais le réveil sonne, c’est chiant car on ne peut plus faire comme si c’était le milieu de la nuit, « la qualité du sommeil est compromise » :) Et tant mieux !
Aujourd’hui je demande que mes choix soient inspirés par Dieu, et ce, chaque jour.
Est-ce là une assurance de traversée calme ?
Alors non, pas du tout.
Parfois, dès qu’un chemin est emprunté, je me retrouve au milieu de sables mouvants, et je m’entends dire : « Du coup, tu m’as trahi ? »
« Non.
C’est juste par là qu’on va travailler ensemble » j’entends dans mes profondeurs.
Je suis avec toi.
Donc quelle est la boussole ?
On essaye d’écouter avant d’emprunter une direction :
est-ce la peur ou l’amour qui mène la danse là ?
Si c’est une peur, que dit-elle cette peur, que dit-elle à propos de moi, de ce qui va se passer, des autres, de ce qu’on attend de moi, de ma valeur et DE MES RESSOURCES.
Ça c’est central, car la peur de faire des choix est strictement reliée au fait qu’on se croit « seuls » à les traverser ensuite.
Donc puisque nos seules ressources sont limitées, face au grand océan de l’inconnu qui est la Vie, c’est totalement effrayant, ça donne envie de se cacher sous la couette et attendre qu’on vienne nous sauver.
Ressentir la peur de l’inconnu, est la porte pour se rappeler qu’on n’est pas seuls.
« Je suis avec toi, moi avec toi, toi avec moi »,
disent les textes sacrés.
Et pas parfois oui parfois non, et pas selon ta conduite bonne ou mauvaise, et pas quand tu aurais payé tes dettes karmiques du non-amour que tu as acté,
là MAINTENANT, dans ce maintenant qui n’a pas de bords.
Qui est un toujours.
Au milieu de tout choix il y aurait du simple, du lisse, de l’évident, puis des défis, des zones de rencontres avec nos peurs, car c’est là que cette relation, moi avec toi, toi avec moi, peut intervenir, libérer, transformer, réveiller.
Au milieu de la traversée, et non pas dans nos réflexions théoriques préalables qui cherchent à tout prévoir avant d’y aller, vouées à l’impossibilité.
La vie se révèle un pas à la fois.
Tant qu’on laisse partir l’illusion d’autre chose,
qui soulage bien sûr notre ego un moment, mais qui nous coupe de cette relation : je suis avec toi, toi avec moi, moi avec toi.
Alors, alliés indispensables sont
le courage de ne pas savoir,
le désir de se rappeler,
le cœur pour rester en lien au milieu de la traversée.
Un peu comme si je pars en bateau et il commence à pleuvoir et c’est là que je m’apercois de pouvoir appeler à l’aide, qui grâce à la pluie peut me révéler à la fois ma peur de la pluie et ma force incommensurable quand reliée, de la traverser jusqu’à finalement reconnaître l’omniprésence du soleil derrière les nuages.
Sans pluie, je ne saurais jamais ça, que la pluie finalement n’est pas la vérité ultime, que je ne suis pas seul.
C’est vrai que je peux entreprendre un choix, monter sur mon bateau, en me confiant à la clémence de la mer, en espérant qu’elle ne monte pas, ou bien en oubliant complètement que j’ai un cœur pour me relier et que je peux appeler, au milieu de la tempête.
C’est comme on a vécu jusqu’à là, pour cela on a appris à fermer de plus en plus d’élans, à tracer de plus en plus de prévisibilité, jusqu’à une ennui mortelle, j’utilise le mot en conscience.
La mer fera ce qu’elle fera, et fera ce qui me donnera l’opportunité de me relier, si je désire et si je choisis de le faire cette fois-ci.
Et le soleil me rendra à ma liberté, de me réjouir et m’aventurer dans l’inconnu, dans lequel je vais me découvrir, dans ma peur, oui, car c’est cela la zone à féconder de transformation,
ma puissance, qui est d’être incommensurablement aimé et avec Ce qui ne m’a jamais quitté.
La peur de créer, de changer, de rester,« d’aimer », d’exprimer, de s’exposer, de bâtir, de déconstruire, de s’ouvrir dans des relations, nous renvoie exactement à cela.
Un bateau est en sécurité dans le port, mais ce n’est pas pour cela qu’il a été crée.