
09/08/2025
En tant que psychologue et psychothérapeute, j’ai entendu de nombreuses personnes dire : « Je suis fatigué·e », avec une bonne dose de culpabilité, voire de honte.
Comment en sommes-nous arrivés là ?
Le sentiment de culpabilité lié au besoin de repos peut être analysé comme une conséquence d’un mode de vie qui valorise l’action continue, sans répit — menant ainsi à la hyperactivité. Dans un monde où il faut toujours produire ou se distraire, on n’est jamais vraiment satisfait — ni de ce que l’on fait, ni de ce que l’on est.
Mais la culpabilité, en elle-même, semble aussi révéler une tendance universelle propre à l’être humain. Son origine dans l’enfance pourrait expliquer pourquoi elle s’enracine si profondément, au point de devenir un facteur majeur de blocages psychiques.
Souvent renforcée par la morale, elle finit par entraver notre rapport à nous-mêmes, et compromet, par conséquent, l’adoption d’attitudes éthiques véritablement responsables.
Et si l’on envisageait une forme d’éthique par-delà la culpabilité ?
Depuis longtemps, les êtres humains ont nourri la conviction que leurs vies ne sont pas assez intéressantes, dignes ou belles. D’un rapport de soumission aux idéaux découle une dévalorisation de la vie « comme elle vient » ; ce qui altère le goût des expériences concrètes. Nous cessons ...