01/12/2024
Le virus, pierre d'achoppement de notre système immunitaire !
Ce colloque du 23 novembre, à Lyon, sur les virus et le système immunitaire allait entièrement dans le sens de ce que j'affirme depuis quelques années : le pilier viral est à la fois le pilier le plus important de notre santé et celui le plus négligé par la médecine ; ne pas le contrôler, c'est errer parfois la vie entière à essayer de trouver une explication et une solution à de très nombreuses maladies et syndromes, par manque de lien fait avec le virus.
Les virus, surtout les Herpès virus, sont responsables de nombreux cancers, de troubles cardiovasculaires, des maladies auto-immunes, et sont corrélés aux maladies neurodégénératives.
Que vous souffriez d'une maladie intestinale, d'une thyroïdite d'Hashimoto, d'un psoriasis, d'un lupus, d'un Alzheimer, d'une maladie parodontale, d'un Covid long ou d'une maladie de Lyme, il y a toujours un virus causal qui s'exprime par le biais de cofacteurs (flore bactérienne, sensibilité génétique, alimentation, pollution, etc.).
Le microbiote est bactérien, certes, mais il est surtout viral. Nous sommes les hôtes d'une population virale importante dont certains membres nous empoisonnent la vie... parfois à vie.
Les virus ont plus de trois milliards d'années, ils ont participé, avec les bactéries, à façonner le monde vivant et l'évolution des espèces animales.
Les Herpès virus font partie de ce monde ancien et originel, et ont une très grande capacité à contaminer et à maîtriser la génétique de leur hôte via des facteurs épigénétiques : des protéines qu'ils produisent à cet effet.
Une telle ancienneté procure une certaine expertise !
Les Herpès virus sont des virus neurotropes, ils s'installent dans le nerf (et donc dans le cerveau) et gèrent depuis leur cocon douillet leurs phases de latences et leurs phases lytiques par le biais de multiples protéines dont la science découvre petit à petit les secrets.
Les virus se réactivent régulièrement !
Le virus latent n'est pas une Belle au bois dormant au sommeil profond qui dure un siècle, il a le réveil facile, tout est prétexte à l'action dans la latence, et il possède 80 protéines de cycle lytique qui lui permettent de s'exprimer facilement, c'est à dire de revenir en phase de contamination de l'espèce hôte, via sa salive.
Les études relancées depuis la crise COVID (Sars-Cov-2 est un virus neurotropes) confirment ce que nous savions depuis longtemps : les virus neurotropes se réactivent les uns les autres.
Je constate très souvent, via la sérologie, des réactivations post Covid d'EBV et de CMV. Dramatique !
Les mécanismes d'action des virus sont de plus en plus étudier, la compréhension de "l’intelligence évolutive" des virus est indispensable pour aider les "victimes" dont le système immunitaire à perdu le contrôle de ces incroyables malfaisants.
CMV (citomégalovirus), c'est le cancer de l'intestin, le glioblastome, Alzheimer (HSV-1 également), c'est l'immunosuppression.
CMV est le plus puissant facteur de diminution de l'espérance de vie, sur 136 variables analysées, à égalité avec le tabagisme et l'obésité.
EBV (Epstein-Barr virus), c'est l'auto-immunité (lupus, Hashimoto, sclérose en plaques, etc.) et de nombreux cancers (nasopharynx, estomac, sein, intestin, etc.) en raison d'oncoprotéines qu'il produit en phase de latence (LMP1, EBNA1 et 2, etc.).
Pour s'installer en phase de latence, après la phase lytique de contamination, il entre dans la cellule et se rend "invisible" de façon à ne pas être détecter par les récepteurs intracellulaires prévus à cet effet (les TLR9) et ainsi ne pas subir les assauts des acteurs immunitaires.
Pour cela, EBV utilise un procédé parfaitement connu en biochimie : la méthylation.
Les récepteurs intracellulaires ne pouvant détecter que le virus non méthylé, EBV va "méthyler" en se servant d'un "donneur méthyle" de notre propre production (la SAM: S-adénosylméthionine), pouvant ainsi passer inaperçu, comme tout composant du soi de l'hôte infecté.
C'est donc par le biais de la SAM, produit à partir de l'acide aminé méthionine issu de notre alimentation que EBV devient indétectable par le système immunitaire.
EBV est le champion de la méthylation, donc de l'expression génétique via des leviers épigénétiques qu'il induit.
EBV se mêle donc de notre génétique via sa propre génétique.
EBV contamine prioritairement les lymphocytes B (surtout) et les lymphocytes NK (moins) de façon à en prendre le contrôle et les empêcher de produire l'Interféron qui lui serait fatal.
Là, on est véritablement dans Mission Impossible !
EBV est l'agent qui réalise l'impossible.
Ce faisant, il "immortalise" les lymphocytes en prenant les rênes de certains gènes mitochondriaux, rendant caduque l'apoptose de ces cellules immunitaires majeures, et induisant une dangereuse accumulation de vieux pépères inopérants. C'est le lymphome !
95% de la population est infectée par EBV, 95% de la population ne souffre pas de cancers ou de maladies auto-immunes, fort heureusement, des cofacteurs sont nécessaires.
Toutefois, les Herpès virus créent des cycles de fatigue impressionnants, des dégâts autres que directement mortels, mais qui empoissonnent la vie et qui bien souvent baissent l'espérance de vie par immunosuppression.
Lors de mes consultations, le pilier viral est le premier examiné avec attention (anamnèse, biologie, interprétation des anticorps), le second est le piler bactérien, le troisième, celui du nerf vague.
La santé dépend de ces trois piliers.
La gestion de l'alimentation est bien évidemment un élément clé de reprise de contrôle du pilier viral.
Bonne vitamine D !
(sans un taux optimal, il n'y a aucun maintien ou reprise de contrôle possible)
Allez, je vous en mets une belle :
https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1550413122003515