12/06/2025
🎗️ 12 juin – Journée nationale de sensibilisation au TDAH
À l’occasion de cette journée, j’ai voulu rédiger un petit texte facile à partager.
L’idée est d'aider les personnes concernées à expliquer le TDAH à leur entourage, en questionnant 5 idées reçues parmi les plus fréquentes.
Le TDAH, ce n’est ni un choix ni un défaut de caractère.
C’est un trouble du neurodéveloppement, avec une composante génétique très importante.
Il se manifeste par des différences dans le développement et le fonctionnement de certaines zones cérébrales, notamment celles qui participent à la régulation de l’attention, de l’impulsivité et des émotions.
❌ Mythe 1 : « Tu pourrais y arriver si tu faisais un vrai effort. »
✅ Le TDAH n’est pas un manque de volonté. Ce qui est en cause, c’est le fonctionnement des fonctions exécutives : la capacité à se mettre en action, à s’organiser, à rester concentré sur ce qui est important.
Ces fonctions dépendent de certaines régions du cerveau (comme le cortex préfrontal) et de messagers chimiques, notamment la dopamine et la noradrénaline.
Quand leur régulation est atypique, l’effort ne suffit pas. On ne demande pas à une personne myope de « mieux voir » en faisant un effort. C’est la même chose ici.
❌ Mythe 2 : « Si tu arrives à rester concentré sur ce que tu aimes, c’est que tu n’as pas de TDAH. »
✅ Le problème du TDAH n’est pas l’absence d’attention, mais la difficulté à la diriger volontairement.
Une personne peut rester absorbée pendant des heures par une activité passionnante, puis être incapable de se concentrer quelques minutes sur une tâche qui l’ennuie.
Ce phénomène, qu’on appelle parfois « hyperfocalisation », s’explique par un besoin de stimulation plus élevé que la moyenne et une sensibilité accrue aux récompenses immédiates. Quand une activité provoque un fort intérêt, le cerveau réagit de manière intense et il devient très difficile de s’en détacher.
❌ Mythe 3 : « Tu es intelligent et tu réussis, donc tu ne peux pas avoir de TDAH. »
✅ Le quotient intellectuel (QI) et les fonctions exécutives sont deux choses différentes.
Une personne très intelligente peut mettre en place des stratégies pour compenser ses difficultés : travailler plus t**d le soir, anticiper à l’extrême, ou s’appuyer sur sa mémoire.
Mais ces efforts ont un coût psychologique énorme : surcharge mentale, épuisement, anxiété de performance… et parfois un burn-out.
❌ Mythe 4 : « C’est un trouble d’enfant hyperactif. Ça disparaît avec l’âge. »
✅ Dans la majorité des cas, le TDAH ne disparaît pas à l’âge adulte, même si les signes extérieurs changent.
L’agitation physique laisse parfois place à une agitation mentale : pensées qui s’enchaînent sans pause, difficulté à se détendre, impulsivité dans les paroles ou les émotions.
On parle aussi de dysrégulation émotionnelle : des réactions intenses et difficiles à moduler, qui peuvent gêner les relations sociales ou la vie professionnelle.
❌ Mythe 5 : « Avec les écrans, tout le monde est un peu TDAH. »
✅ Les écrans peuvent perturber l’attention chez tout le monde, mais le TDAH est un trouble durable et ancien, qui commence dans l’enfance et perturbe plusieurs domaines de vie (travail, relations, organisation personnelle…).
Les études scientifiques montrent que les personnes avec TDAH présentent des différences objectives dans le fonctionnement du cerveau, en moyenne, par rapport aux personnes sans TDAH.
On ne parle donc pas d’une tendance passagère, mais d’un trouble réel, documenté, et handicapant.
🛑 Note importante : J’espère ne pas avoir trop simplifié une réalité aussi complexe que celle du TDAH. Ce post a pour seul objectif de rendre quelques notions accessibles et partageables. Il ne remplace ni un diagnostic, ni un accompagnement personnalisé.