28/09/2025
Mets ton cœur en joie !”
nous exhortait Irène Grosjean...
➡ Le sourire neurologique qui trompe le cerveau
Il semblera ridicule à beaucoup d’entre vous qu’un simple sourire puisse attirer une émotion aussi intense que le bonheur. Cependant, cela n’est pas si stupide vu que la science y consacra plusieurs expériences et recherches afin d’étudier l’hypothèse de la rétroaction faciale.
L’une des meilleures expériences démontrant cette hypothèse a été réalisée à la fin des années 1980. Les chercheur-se-s ne voulaient pas influencer les résultats en disant aux sujets que l’étude traitait de l’émotion, alors ils conçurent une ingénieuse manière d’obtenir que les sujets contractent certains muscles de leur visage sans que ces derniers n’aient besoin de connaître le but final de la requête.
Les participant-e-s devaient tenir un crayon d’une certaine manière. Il y avait trois façons. Le premier groupe tenait le crayon entre ses dents, forçant un sourire. Le deuxième groupe tenait le crayon entre leurs lèvres, de sorte qu’ils ne pouvaient pas sourire ; en fait, la posture les forçait à froncer légèrement les sourcils. Le groupe de contrôle tenait le crayon à la main.
Puis les sujets regardèrent quelques caricatures, et qualifièrent le degré de “drôlerie” de ces dernières. Le groupe forcé de sourire donna aux caricatures des notes de “drôlerie” beaucoup plus importantes que le groupe fronçant les sourcils, tandis que le groupe témoin donna des notes intermédiaires.
Dans une étude plus récente, il fut présenté une série de visages aux participant-e-s. Ces visages avaient des expressions heureuses, neutres ou de colère. Les participant-e-s furent informé-e-s que l’étude tentait de mesurer le temps de réaction des muscles faciaux, mais les chercheur-se-s étudiaient en réalité l’émotion. Indépendamment de l’image, les participant-e-s devraient soit “soulever leurs joues” (sourire) soit “contracter les sourcils” (froncer les sourcils).
L’expression faciale instruite influença la perception des images. Quand les participant-e-s souriaient, ils trouvaient les images plus agréables que lorsqu’ils fronçaient les sourcils. Par ailleurs, les effets du bref sourire persistèrent 4 minutes plus t**d.
“Un sourire coûte peu mais vaut beaucoup. Quiconque le donne est heureux et quiconque le reçoit en est reconnaissant. Il ne dure qu’un instant mais son souvenir perdure parfois éternellement.”
Mariano Aguirre
Alors, c’est donc vrai qu’un sourire peut prolonger la durée de vie ? Oui, il y a bien une part de vérité là-dedans… Et vous savez pourquoi ? Parce que si notre cerveau rit, il libère des endorphines. La libération d’endorphines est présente dans tous les états d’âme positifs et c’est l’une des responsables les plus importantes de la sensation de plaisir ; elle permet aussi à notre cerveau de nous anesthésier plus rapidement quand nous avons mal quelque part.
Par ailleurs, quand nous rions, nous réduisons la libération de cortisol, l’hormone du stress ; pour la compenser, le cerveau libère de la dopamine, une substance que l’on associe aux émotions positives. À travers le rire, et ceci est une idée de Freud, nous réussissons également à libérer l’énergie négative du corps.
Quand vous activez les muscles faciaux qui s’occupent de vous faire sourire, votre cerveau commence immédiatement à libérer de la dopamine et des endorphines, même si ce sourire n’est pas spontané. Cette dernière précision est très importante car elle implique que nous puissions changer notre état d’âme en changeant notre gestuelle de manière consciente.
“Que se passera-t-il alors si on me fait sourire ?” Et bien, votre cerveau s’oxygénera et votre système limbique s’activera puis facilitera les fonctions de rétention de mémoire. Par conséquent, n’oubliez pas de faire rire les gens avant de leur raconter quelque chose qui mérite de rester dans leur tête. Leur cerveau sera davantage préparé pour codifier, retenir et récupérer cette information.