13/06/2025
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🎲❤️🪶 Libre d’être 🎲❤️🪶
Awayna est une jeune fille née au village de Payané, au cœur de la forêt aquatique d’Alando, planète des eaux qui chantent.
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Oui, des eaux qui chantent…
Alando est un endroit très surprenant : le jour, les cascades chuchotent et rient aux éclaboussures, et la nuit, elles laissent place aux chants envoûtants des étangs et des lacs plus calmes.
Au village de Payané, tout le monde vit en harmonie.
Mais les règles sont strictes, et tout est très protocolaire. Awayna n’aime pas cela, car elle ne se sent pas libre et a toujours peur de mal faire.
Un jour, alors qu’elle débroussaillait un nouveau petit sentier pour s’offrir une nouvelle balade dans laquelle elle pourrait s’aventurer, sa Grande Ma lui cria dessus :
— Attention Awayna ! As-tu prévenu les plantes de ce que tu es en train de faire ? Et le Gardien du lieu ?
Awayna soupira… Elle avait oublié, cette fois…
— J’ai oublié, Grand-Ma… je suis désolée, dit-elle en baissant les yeux.
— Awayna, tu dois être consciente à chaque instant.
Tu es née pour devenir une gardienne et une grande Oracle, tu te dois de faire attention à tout cela ! lui dit sa Grande Ma, un sourire aux lèvres, fière de sa petite-fille promise à de grandes choses…
Mais Awayna avait le cœur serré…
Tout le monde lui répétait qu’elle était une gardienne et une grande Oracle, mais Awayna se demandait : qui a décidé ça ?
Elle avait l’étrange sentiment de tourner en rond, d’avoir déjà joué ce rôle. Et ce qu’elle désirait plus que tout, c’était de la nouveauté, du neuf au cœur de cette expérience.
Sa Grande Ma, observant sa tristesse, finit par lui demander doucement :
— Awayna, que se passe-t-il… n’es-tu pas heureuse que les Esprits t’aient choisie ? Que ta communauté t’ait choisie ?
Awayna sentit sa gorge se nouer. Elle n’osait pas dire à sa Grande Ma que non, elle n’était pas heureuse de cela…
Elle n’avait que faire d’avoir été "soi-disant" choisie.
Ce qu’elle voulait, c’était se choisir elle-même et tracer son propre chemin — comme elle le faisait, là, en ouvrant un nouvel espace dans la forêt.
Elle ne voulait pas devenir quelqu’un ou quelque chose qu’elle n’aurait pas vraiment décidé d’être.
Remettre qui elle est entre les mains de l’extérieur lui semblait complètement fou !
Elle ravala sa tristesse, qui se transforma en colère, et lança à sa Grande Ma :
— Même si c’était Dieu lui-même… je ne voudrais pas être quelque chose que je n’ai pas décidé !
Puis, d’un petit coup de pied, elle envoya rouler un caillou un peu plus loin.
Mais Grande Ma n’était pas surprise de la réaction de sa petite Awayna.
Elle était même rassurée… ce qui, à son tour, surprit Awayna.
— Tu n’es pas fâchée ? lui demanda-t-elle, les yeux écarquillés.
— Non, lui répondit-elle avec tendresse.
Je suis heureuse de voir que tu as du pouvoir en toi, que tu connais ta souveraineté.
Je crois que c’est justement pour cela que tu es née ici… peut-être pour apporter quelque chose de nouveau à notre communauté ?
Awayna plissa les yeux.
— Oh bien sûr, ajouta sa Grande Ma, tu es libre de faire ce que bon te semble, mon enfant… Excuse-moi.
Nous voulons le meilleur pour toi. Mais toi seule peux choisir. Toi seule.
Awayna laissa tomber sa petite machette, celle avec laquelle elle débroussaillait, et courut se blottir dans les bras de sa Grande Ma.
— Je vous aime tous !, dit-elle à sa grand-mère. Mais il y a quelque chose que j’aime tout autant, et que je ne pourrai jamais troquer ni abandonner…
— Et qu’est-ce que c’est ?, demanda doucement Grande Ma.
— C’est ma liberté, Grand-Ma… ma liberté et mon pouvoir créateur.
— Je veux honorer cela, Grand-Ma, pour mon plus grand bien… parce que je sais que mon plus grand bien, ça œuvre aussi pour le plus grand bien de tous. C’est bien cela, Grand-Ma ?
— Oui, chère enfant… Se respecter fait grandir le respect du Grand Tout. Ce qui t’épanouit sert le Grand Dessein.
Elle marqua une pause, puis ajouta doucement :
— J’aimerais pourtant te dire quelque chose, Awayna… Tu sais, les esprits…
— Ceux qui m’avaient choisie ?, demanda-t-elle.
— Oui, ceux-là… et ta communauté aussi. Ce ne sont que des prolongements de toi… C’est toi qui as tout créé, mon enfant. Même cela.
La jeune fille n’était pas surprise.
— Je sais…, dit-elle simplement. Et je crois comprendre que retrouver ma liberté dans ce que je veux être… c’est si bon, Grand-Ma ! Peut-être que c’était ça, un morceau de mon jeu ?
Quelle drôle d’idée que de se créer une prison… juste pour j***r ensuite du fait d’en sortir !, ria-t-elle.
Sa Grand-Ma éclata de rire à son tour :
— Ah, mon enfant ! Eh oui ! Le jeu est ironique parfois… très ironique, mon enfant…
Elles ne cessaient de rire, côte à côte, partageant ce moment à la fois profond et léger. Puis elles soupirèrent ensemble, comme après une longue danse de l’âme.
Awayna se sentait soulagée.
Soulagée de se souvenir, encore une fois, que tout cela n’est qu’un jeu…
Et qu’au fond, c’est elle qui détient les dés.
Puisque j’ai tout été, que je suis tout, et que je serai tout…
Qu’est-ce que je choisis comme point de focus maintenant ?
C’est quoi, l’appel de mon cœur ?
De mon être véritable ?…
Elle ferma les yeux et écouta les battements de son cœur.
Elle prit une grande inspiration et… à l’expiration…
elle lança les dés.
Une nouvelle partie venait de commencer. 🎲👧🎲
AuDrEy.