16/10/2025
Une publication tellement claire de Pour les victimes d’inceste sur votre 1er RDV psy pour être accompagné(e) dans les V!olences Se&uelles. (🙏 Bérengère pour toutes ces publications = un compte Facebook ressources pour les victimes et accompagnants).
🛋️ Premier rendez-vous chez un(e) psy quand on porte un secret lourd 🤐
Révéler un inceste, surtout après des années de silence, n’est pas un simple rendez-vous.
C’est souvent une étape bouleversante, une porte qui s’entrouvre sur une douleur longtemps enfouie.
Beaucoup redoutent ce moment : peur de ne pas trouver les mots, d’être jugé(e), de s’effondrer ou de ne pas être cru(e).
Et pourtant… ce n’est pas un examen. Ce n’est pas une audition. C’est ta rencontre avec une personne qui est là pour t’accueillir, pas pour te juger.
Voici quelques repères pour t’aider à aborder ce moment avec douceur 🌿
🌱 1. Ce que fait le / la psy lors d’un premier rendez-vous
Lors de cette première séance, le / la psy :
• t’explique le cadre de son travail (confidentialité, durée, tarifs, fréquence…)
• t’invite à dire ou simplement à exister, même dans le silence
• pose parfois quelques questions ouvertes pour comprendre ce qui t’amène, mais ne te force jamais à tout raconter
• t’écoute, sans jugement, sans précipiter le récit.
👉 Ce moment sert aussi à sentir si tu pourras lui faire confiance. Parce que pour parler d’un traumatisme aussi intime et violent, le lien thérapeutique est essentiel.
✨ 2. Si les mots restent coincés, c’est déjà une parole
Quand on porte un secret d’inceste depuis des années, parler peut sembler impossible. Les mots brûlent, se bloquent, s’étranglent. Et c’est normal.
Tu n’as pas besoin de tout raconter aujourd’hui.
Tu peux simplement dire :
« Je suis là parce que je porte quelque chose de très lourd. »
« C’est difficile à dire… j’ai très peur. »
« Je ne sais pas comment le dire. »
Ces phrases sont déjà une ouverture immense. Un(e) psy bienveillant(e) saura les accueillir sans te brusquer.
Certaines personnes préfèrent aussi :
• écrire quelques mots sur un papier à lire ou remettre au psy
• donner une phrase courte et floue pour commencer
• utiliser une image ou une métaphore pour contourner la terreur de dire.
👉 Tu n’as rien à “bien faire”. Il n’y a pas de bonne manière de parler d’un viol subi dans l’enfance.
⚡ 3. Si quelque chose te dérange
Quand on vient avec une histoire aussi intime, la moindre parole peut faire écho à la blessure. Si une phrase du psy te heurte, si son attitude ne te convient pas, tu as le droit de le dire :
« Ce que vous venez de dire me met mal à l’aise. »
« Je préfère qu’on aborde les choses autrement. »
Un(e) professionnel(le) formé(e) doit recevoir ce retour avec respect.
👉 Et si tu continues à ne pas te sentir en sécurité, tu as le droit de changer de psy. Ce n’est pas une trahison, ni un échec. C’est une façon de te protéger.
🧭 4. Ce rendez-vous est aussi le tien
Tu peux :
• poser des questions sur sa méthode, son approche, son expérience avec les victimes de violences sexuelles
• ne pas répondre si tu n’es pas prêt(e)
• te taire, pleurer, respirer, trembler, tout cela a du sens
• dire une seule phrase, même si elle t’échappe maladroitement.
Ton rythme est légitime. Ta sécurité émotionnelle passe avant tout.
🤍 5. Quelques repères pour t’aider à te préparer
• ✍️ Note, si tu le souhaites, quelques mots ou phrases que tu aimerais réussir à dire, même très simplement.
• 🫂 Prépare une phrase d’introduction si tu as peur de “ne pas y arriver” : « J’ai quelque chose de très grave à dire, mais je ne sais pas comment. »
• 🕊 Donne-toi la liberté de ne parler que d’un tout petit morceau de ton histoire, pas tout d’un coup.
• ✨ Et si, à la fin, tu n’as prononcé qu’une seule phrase importante… c’est déjà immense.
💬 Rappelle-toi
Tu n’as pas à mériter d’être entendu(e).
Tu n’as pas à raconter de manière parfaite.
Tu as le droit d’avancer lentement, de poser des limites, de choisir la personne qui saura t’écouter avec humanité.
Prendre rendez-vous, c’est déjà une victoire.
Parler, même un peu, c’est un acte de courage.
❤️🩹💪🏻🤍