31/07/2025
🕯 "Je ne l’ai pas reconnue…" 🕯
C’est une phrase que j’entends parfois.
Il y'a quelques jours encore, une dame est venue voir sa sœur défunte. Et en la découvrant dans la chambre funéraire, elle m’a dit avec émotion :
"Ce n’est pas elle… je ne la reconnais pas."
Et je comprends.
C’est une réaction plus courante qu’on ne le pense.
Sa sœur est décédée jeune, des suites d’une maladie qui a marqué son visage : visage creusé, traits tirés, changement de couleur.
Malgré les soins de conservation, nous ne pouvons pas toujours faire de miracle.
💉 Grâce à l’injection de produits de conservation, nous parvenons parfois à redonner un peu de souplesse au visage et une teinte plus rosée à la peau, qui devient moins terne, moins livide.
Mais lorsqu’il y a présence d’un ictère (c’est-à-dire une jaunisse causée par des troubles du foie), nous ne pouvons pas en effacer les traces. La couleur jaunâtre reste présente, malgré tous les soins.
🕰 Et il faut savoir qu’à partir du moment où une personne décède, le corps entre dans un processus naturel :
- Les muscles se figent,
- Le visage se fige aussi, parfois avec les traces de douleur ou de souffrance vécue dans les dernières heures,
- Le corps devient immobile, silencieux, sans expression. Et cela peut être très déstabilisant.
- Le corps baisse en température et c'est normal.
Ce n’est pas "comme si la personne dormait".
On n’est pas habitué à regarder nos proches allongés, sans vie, dans une pièce que l'on ne connait pas.
Et parfois, notre cerveau refuse cette image, parce qu’il refuse la réalité de la mort.
💬 Alors non, si vous ne reconnaissez pas immédiatement un être cher, ce n’est pas une faute, ce n’est pas un manque d’amour.
C’est simplement que la mort transforme… et que le cœur, lui, retient les traits vivants, souriants, pleins de chaleur.
C’est pour cela que je prends toujours le temps d’expliquer, d’accompagner, de rassurer.