11/11/2025
L’addiction à la voyance : quand tu changes de voyant comme d’appli de rencontre
Il y a des personnes qui consultent plus de voyants qu’elles ne changent de brosses à dents. Elles passent d’un cabinet à un autre, d’une consultation téléphonique à une vidéo en ligne, d’une “guidance énergétique” à un “tirage karmique” comme on zappe une série Netflix.
Toujours la même question, toujours la même quête :
“Est-ce qu’il va revenir ?”, “Est-ce que ça va marcher ?”, “Est-ce que je vais être heureuse ?”.
Et tant qu’on leur dit oui, tout va bien. Dès qu’un voyant ose prononcer le mot non, on le raye de la carte cosmique. On le remplace aussitôt par un autre, censé mieux “canaliser l’univers”.
A force de chercher des réponses partout, on finit par se perdre. Plus ils consultent, plus ils s’éloignent d’eux-mêmes.
Parce que la vraie réponse, celle qu’ils refusent d’entendre, n’est pas dans les cartes : elle est dans leur peur.
La voyance n’est pas une perfusion émotionnelle
Une vraie consultation, ce n’est pas un calmant. Ce n’est pas une dose de “tout va bien” à administrer dès que l’angoisse remonte.
C’est un espace de clarté, pas une fuite. Beaucoup en ont fait une béquille spirituelle, une routine pour tenir le coup, une forme de shoot rassurant déguisé en guidance divine.
Et comme toute addiction, ça commence doucement :
une consultation de temps en temps…puis deux…puis trois…
jusqu’à ne plus rien décider sans “voir ce qu’en dit le tarot”.
Ils ne cherchent plus à voir clair, mais à être rassurés.
Et cette différence-là, elle fait toute la frontière entre l’autonomie et la dépendance.
Quand le message devient brouillard
À force de multiplier les voyants, les messages se contredisent.
L’un dit “oui”, l’autre “non”, le troisième “pas maintenant mais bientôt”, le quatrième “l’univers t’envoie un test”. Et voilà comment le consultant se retrouve perdu dans un brouillard spirituel qu’il a lui-même créé.
Il ne sait plus quoi penser, il doute de tout, il se sent encore plus perdu qu’avant sa première consultation. La voyance, ce n’est pas un GPS magique : c’est une boussole intérieure. Lorsque tu changes de boussole toutes les cinq minutes, tu tournes en rond.
Plus tu cherches à l’extérieur, plus tu t’éloignes de toi
Chaque fois qu’un client confie son pouvoir de décision à un voyant différent, il se dépossède un peu plus. À force, il ne sait même plus ce qu’il ressent, ce qu’il veut, ni ce qui est juste pour lui. Son libre arbitre s’érode. Il devient dépendant d’une validation extérieure.
Or, la vraie voyance n’a jamais été là pour te dire quoi faire.
Elle est là pour t’aider à voir ce que tu ne veux pas voir, et à redevenir maître de ton propre choix. Un voyant ne te sauve pas, il te montre la porte. C’est à toi de la franchir.
La désintox spirituelle
Sortir de l’addiction à la voyance, ce n’est pas renoncer à toute guidance, c’est apprendre à consulter avec conscience, pas par compulsion.
C’est choisir un voyant, un seul, en qui tu as confiance, et accepter que la vérité qu’il t’apporte puisse déranger ton ego.
C’est aussi accepter le silence entre deux consultations, ce silence où la vie te parle, si tu arrêtes enfin de lui couper la parole.
La voyance n’est pas là pour t’enfermer dans l’attente, mais pour t’aider à en sortir. Plus tu cherches à tout savoir, plus tu perds le fil de ce que tu vis, et à force de courir après “les réponses”, tu oublies que les réponses, c’est toi.
Un voyant éclaire le chemin, mais il ne le parcourt pas à ta place.
Si tu refuses d’avancer, il ne te reste qu’une lanterne allumée dans le vide.
Saphira Médium Rambouillet et Versailles
(Merci de me mentionner si tu partages ce texte. C’est la base du respect, même dans l’invisible.)