
15/09/2025
Les juges de comptoir : miroir des âmes insatisfaites
On les croise partout : au bureau, dans les familles, sur les réseaux sociaux, parfois même dans la rue. Ce sont les “juges de comptoir”. Ils commentent, critiquent, condamnent. Leur spécialité ? Décerner des sentences à l’emporte-pièce sur la vie des autres, comme s’ils détenaient la vérité universelle.
Leur discours est souvent le même :
“Elle n’élève pas bien ses enfants…”
“Il n’a pas le niveau pour ce poste…”
“Tu as vu comment elle s’habille ?”
Sous couvert d’“opinion”, ce sont en réalité des coups de marteau symboliques qui retombent sur l’existence des autres.
Le mécanisme invisible du jugement
En apparence, juger semble anodin : après tout, chacun a le droit de donner son avis, non ?
Tout ce que nous projetons à l’extérieur est d’abord une vibration intérieure.
👉 Ainsi, juger quelqu’un ne parle pas tant de lui… que de nous.
Ce que nous critiquons, c’est souvent une part de nous-mêmes que nous n’assumons pas. Une zone d’ombre, une peur, une frustration.
Exemple :
Celui qui dénigre la réussite d’un autre cache souvent une blessure d’échec.
Celle qui critique la liberté d’autrui souffre peut-être de sa propre prison intérieure.
Le jugement est un miroir. Mais comme il renvoie une image qui dérange, on préfère la projeter sur autrui plutôt que de l’affronter en face.
Le poison qui se retourne contre soi
Juger les autres, c’est comme boire du poison en espérant que l’autre tombe malade.
Car à force de critiquer, on nourrit ses propres blessures. On renforce le ressentiment, la colère, la frustration.
L’énergie suit l’attention.
En se focalisant sur les défauts supposés d’autrui, on attire à soi les mêmes situations. Le juge de comptoir s’enferme dans un cercle où il récolte exactement ce qu’il sème : méfiance, critiques, isolement.
Sortir du rôle de juge
Alors, comment désarmer cette mécanique ?
Prendre conscience : chaque fois que l’on juge, se demander “Qu’est-ce que cela révèle de moi ?”
Transformer l’énergie : remplacer le jugement par l’observation neutre. L’autre vit son expérience, moi la mienne.
Pratiquer la bienveillance active : non pas se taire devant l’injustice, mais cultiver une parole qui construit plutôt qu’une parole qui détruit.
Le monde n’a pas besoin de plus de juges : il a besoin de témoins lucides et de bâtisseurs.
Les juges de comptoir ne font que révéler leurs propres insatisfactions. Derrière chaque critique se cache une blessure, derrière chaque condamnation une peur.
L’enseignement hermétique nous invite à voir le jugement comme un signal intérieur : non pas une arme à lancer contre autrui, mais un miroir tendu vers nous-mêmes.
👉 La vraie question n’est donc pas : “Pourquoi les autres sont comme ça ?”
Mais bien : “Qu’est-ce que cela m’apprend sur moi ?”
Et c’est là que commence la liberté.