12/06/2025
Le deuil périnatal prend du temps...
Natalia, chimpanzé résidant au Bioparc de Valence, a porté durant sept mois entiers le corps inerte de son enfant, comme on garde contre soi un rêve que l’on ne veut pas laisser s’éteindre. Animée d’une tendresse poignante et d’un amour infini, elle l’a veillé sans relâche, le berçant dans ses bras comme s’il respirait encore, comme si le fil de la vie n’avait pas été rompu.
Le Bioparc, en une touchante preuve de respect, a accompagné en silence le deuil de la mère endeuillée, lui offrant le temps et l’espace pour choisir, seule, le moment sacré de la séparation.
Ce moment, déchirant et inéluctable, survint le 21 septembre. Ce jour-là, Natalia déposa enfin l’enveloppe desséchée de son petit : une fragile silhouette pétrifiée, réduite à une fine architecture de peau et d’os, momifiée par les mois passés. Durant tout ce temps suspendu, elle l’a aimé avec cette constance farouche que seules les mères connaissent — repoussant l’évidence de la perte, s’accrochant à la chaleur éteinte de ce corps qu’elle continuait à chérir.
Par cet acte silencieux et bouleversant, les animaux, une fois encore, nous rappellent qu’ils savent aimer, qu’ils savent pleurer, et qu’eux aussi, en leur chair et leur cœur, savent souffrir — tout comme nous.